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— Je ne te l’aurais pas dit si j’eusse pu vivre ici sans le secours de personne. Mais le gibier est rare et ma provision de poudre s’épuise… J’ai besoin de quelqu’un pour renouveler mes munitions et m’acheter des engins de pêche sur la terre ferme. Voilà pourquoi je me confie à toi. Iras-tu vendre le pauvre Sauvage exilé de ses terres de chasse ?

— Non, certes ! répondit fortement Antoine qui, depuis quelques secondes, semblait en proie à une étrange préoccupation.

— Alors, tu es disposé à m’aider et à faire ce que je te demande ?

— Je t’achèterai tout ce qu’il te faut et t’apporterai moi-même ces objets dans mon flat.

— Aoh ! tu es un ami et j’ai bien fait de t’épargner la vie.

Le confident de la mère Démone ne répondit pas. Il paraissait retourner dans sa tête quelque idée diabolique, à en juger par les éclairs fauves qui jaillissaient de ses yeux.

Tout à coup, il se redressa, et regardant Tamahou bien en face :

— Si je ne te laisse manquer de rien, dit-il ; si je t’apporte de la viande, de la farine,