Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/59

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dirait, ma parole, que tu lui trouves quelque chose qui te chacote ?…

— Oh ! non, non… fit distraitement Antoine. Ne va pas croire…

— Si, si… je m’aperçois bien que tu la regardes drôlement.

— Ce n’est rien : une idée… une simple idée !

— Quelle idée ?

— À quoi bon ?… puisque je te dis que c’est une pure supposition.

— Dis toujours.

— Au fait, c’est un service à te rendre. Eh bien ! mon pauvre Pierre, cette enfant-là a une triste destinée écrite sur la figure.

— Hein ? firent ensemble le père et la mère Bouet.

— Hélas ! oui, continua Antoine d’un ton dolent. Je me trompe fort, ou elle deviendra…

— Quoi donc ?

— Loup-garou ! acheva le terrible pronostiqueur.

— Loup-garou ! Seigneur Jésus ! gémit Marianne.

— Loup-garou, ma petite Anna ! s’exclama Pierre, qui s’approcha du berceau, comme pour défendre l’enfant.