Page:Dick - L'enfant mystérieux, Tome I, 1890.djvu/60

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— Oh ! pas maintenant, mais plus tard… Dieu sait quand.

— Tu veux rire, Antoine. C’est mal de nous mettre comme ça dans l’inquiétude, à propos de rien.

— Pierre, je ne ris jamais de ces choses-là, reprit Antoine avec solennité. En bon frère, je crois devoir t’avertir, voilà tout.

Les deux vieillards étaient atterrés. Ils se regardaient avec des yeux où se lisaient mille appréhensions.

— Mais que faire, mon Dieu ? s’écria le mari.

— Écoute-moi, Pierre. Commence par tuer tout à l’heure ton gros chien : c’est une bonne prudence.

— Tuer Pataud… Y penses-tu ? Et pourquoi faire ?

— Pour en faire du savon et laver l’enfant avec, deux fois par jour.

— Et ça la préservera ?

— Du moins, jusqu’à nouvel ordre.

— Pauvre Pataud ! Une si bonne bête ! C’est égal, il y passera. Mais, du diable si je comprends pourquoi un petit chérubin comme Anna se voit menacé de devenir loup-garou !