Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/33

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Du reste, le camp s’éveillait et des ombres fantastiques sortaient des huttes.

— Qui va là ? demanda une voix.

— Le « Marsouin », répondit Thomas.

Un silence se fit.

Puis un des sauvages s’avança…

— Vous voulez ?… dit-il simplement.

— Parler à la « Grande Ourse. »

Aussitôt, une longue et sèche femme, affublée de loques disparates, marcha comme un grenadier à la parade vers les deux Français.

— Tu as besoin de l’Ourse, mon fils, articula-t-elle d’une voix caverneuse : que lui veux-tu ?

— Je te l’ai dit, la mère : j’ai à te parler.

— Viens !

Et, sans plus se soucier des autres, elle entraîna le capitaine à cent pas de là.

La conférence dura un bon quart d’heure.

Puis Thomas revint et dit :

— Tout est convenu. Rembarquons.

Gaspard, sans répliquer, suivit son camarade.

Une demi-heure plus tard, en dépit du courant de montant, le « Marsouin » levait l’ancre, hissait ses voiles et s’éloignait, vent en poupe, dans la direction de Belle-Isle.