Page:Dick - Les pirates du golfe St-Laurent, 1906.djvu/9

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vu « couper l’herbe sous le pied » au moment d’épouser ta sœur.

— Ah ! pour ça, non, camarade ! déclara Thomas avec une franchise visible. Bien au contraire, si je te houspille un peu, ce n’est que pour te remonter le moral et te faire quitter cet air de saule-pleureur qui te va comme une toge à un scieur de long… Hé ! hé ! futur amiral de ce golfe si beau qui doit être le théâtre de nos exploits, ressaisis-toi et flanque-moi à la porte de ta cervelle jupes, jupons et autres cotillons qui y dansent une sarabande… Une ! deux ! ça y est-il ?

— Non ! fit l’autre d’un ton qui n’admettait pas de réplique.

— Ah !

— La vengeance, d’abord. Je ne puis me faire à l’idée qu’un autre que moi possédera Suzanne.

— Folie ! mon vieux… Laisse donc roucouler tout à leur aise ces deux tourtereaux… Pourquoi troubler un couple si bien fait pour s’aimer !

— Ah ! nom d’un phoque ! tais-toi, Thomas !