Page:Dick - Une horrible aventure, 1875.djvu/69

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— Or, sachez, messieurs, que, la nuit, les bois autour de Québec fourmillent de Sauvages, qui guettent les voyageurs attardés ou les imprudents que leur mauvaise étoile a conduite là.

Mon cousin, brusquement ramené à la réalité, se jugea perdu.

Néanmoins, comme il était brave, il résolut de tenter le sort et commença sa retraite vers Québec, marchant avec des précautions infinies, se faufilant sans bruit à travers les taillis et les halliers.

Mais il n’avait pas fait deux arpents, que des hurlements épouvantables ébranlèrent la forêt et qu’une vingtaine de grands diables bondirent sur lui, le terrassèrent et, après l’avoir soigneusement garrotté, l’entraînèrent dans l’épaisseur du bois.

Georges, en bon comédien, fit ici une pause, pour juger de l’effet produit.

— Et qu’arriva-t-il ensuite ! firent les étudiants anxieux.

— Ce qu’il arriva, messieurs ?… je vais vous le dire, répondit le narrateur, dont la voix prit alors de sombres accents.

Les sauvages emmenèrent mon pauvre cousin, plus mort que vif, jusqu’à leur campement, situé à plusieurs milles de distance. Là, ils l’attachèrent solidement à un arbre et le laissèrent quatre jours sans manger.

Quand ce laps de temps fut écoulé, on alluma près de lui un grand feu, au-dessus duquel on suspen-