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LES CARILLONS.


Lady Bowley intercéda pour lui, et sir Joseph reprit son siège avec une dignité naturelle. L’homme en guenilles, car le nouveau-venu était misérablement vêtu, promena ses regards sur l’assemblée et la salua humblement.

« Gens riches, dit-il, vous avez bu à la santé du travailleur, regardez-moi !

— Sorti de prison… dit M. Fish.

— Sorti de prison ! répéta Will, et ce n’est ni la première, ni la seconde, ni la troisième, ni même la quatrième fois. »

M. Filer fit encore ici à part son éternelle observation, pour dire que quatre fois était plus que la moyenne, et que Will devait être bien honteux.

» Gens riches, dit Fern, regardez-moi ; vous voyez que je ne puis tomber plus bas ; vous ne pouvez plus rien pour venir à mon secours, car, ajouta-t-il en se frappant la poitrine et branlant la tête, le moment est passé où vos bonnes paroles et vos actes de charité auraient pu me faire du bien… il est passé avec le parfum des fèves ou de la luzerne de l’année dernière. C’est pour ceux-ci (montrant du doigt les paysans), c’est pour eux que je veux vous parler, et puisque vous êtes tous réunis ensemble, écoutez la Vérité une fois dans votre vie.

— Il n’est personne ici, dit sir Joseph Bowley, qui voudrait le prendre pour son interprète.