Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

» Moi, prendre un grade universitaire ! » s’écria Steerforth, « Dieu m’en garde, ma chère fleur des champs, ma pâquerette… laissez-moi vous appeler Pâquerette…

» — Volontiers, » répondis-je.

« — Vous êtes un bon petit garçon, » dit Steerforth en riant… « Non, non, je n’ai pas la moindre envie ni l’intention de me distinguer de cette façon. Moi docteur, moi homme de science ! J’en ai assez comme cela pour mon usage : tel que je suis je me trouve déjà pas mal difficile à supporter.

» — Mais la gloire…

» — Romanesque Pâquerette, » interrompit Steerforth riant de plus en plus, « que m’importe l’ébahissement de quelques sots… qu’ils portent leur admiration à un autre et que cet autre se nourrisse de gloire, je lui en fais bien mon compliment. »

Je fus confus de ma lourde méprise, et changeai d’entretien. Par bonheur, Steerforth passait avec une merveilleuse facilité d’un sujet à un autre.

Après avoir causé un peu de tout en nous promenant, nous goûtâmes et nous nous mîmes enfin en route pour Highgate. Il était presque nuit quand la voiture s’arrêta pour