Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/116

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Dans le courant du dîner je sus son nom : Miss Dartle ; Steerforth et sa mère l’appelaient familièrement Rosa. J’appris ensuite qu’elle était depuis long-temps de la maison, une espèce de compagne pour Mrs Steerforth. Miss Dartle ne disait jamais directement ce qu’elle voulait dire ; elle s’exprimait volontiers par une insinuation, par un détour, et mieux encore par voie d’interrogation ou par une phrase inachevée qu’elle vous forçait de compléter pour elle. Par exemple, Mrs Steerforth, moitié sérieusement, moitié riant, ayant dit à son fils : « Je crains bien, James, que vous ne meniez une vie dissipée à l’Université, » Miss Dartle glissa cette phrase :

« — Quoi donc ? Mais n’est-ce pas toujours ainsi ? Je suis sans doute très ignorante, mais je croyais qu’on allait à l’Université pour…

» — Pour y perdre son temps ? n’est-ce pas, » répondit Mrs Steerforth ; « c’est souvent le cas, peut-être ; cependant, pour parler sérieusement, j’espère que mon fils justifie ma confiance en lui, et d’ailleurs j’ai confiance aussi en son professeur particulier, qui est un homme consciencieux.

» — Quoi, vraiment ? » répéta Miss Dartle, « avez-vous cette confiance ? et le professeur