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qui frappait à ma porte : c’était ma tante, réveillée elle-même par le bruit lointain des roues d’un fiacre ou d’une voiture de marché : « Trot, » me demandait-elle, « avez-vous entendu, n’a-t-on pas crié au feu ! n’est-ce pas le bruit des machines à incendie ! » Vers le matin, elle dormit d’un sommeil plus paisible et ne troubla plus le mien.

Aux environs de l’heure de midi, nous partîmes pour l’étude de MM. Spenlow et Jorkins, dans le quartier des Doctors’ Commons. Ma tante ayant encore cette opinion contre Londres en général, que tout homme qui la coudoyait dans la rue était un filou, me confia sa bourse, laquelle contenait des guinées et quelque menue monnaie en argent.

Nous fîmes une halte au fameux magasin de jouets, dans Fleet-Street, pour y attendre le coup de midi et voir les deux géants de l’église de Saint-Dunstan frapper sur la cloche d’horloge. Nous nous dirigeâmes de là sur Ludgate-Hill et le cimetière Saint-Paul. Nous traversions la rue, lorsque je vis soudain ma tante accélérer le pas avec un air tout effaré. Je remarquai en même temps qu’un homme mal vêtu, qui nous avait regardés avec attention le moment d’auparavant, nous avait sui-