Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/274

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pelé une arme de sûreté, était plus propre à l’attaque qu’à la défense ; mais, sans repousser cette pensée fugitive, je regardai Dora et je crus reconnaître à son joli petit air de tête qu’elle ne se sentait guère disposée à faire beaucoup de confidences à son amie confidentielle. En ce moment, un son de cloche retentit, et M. Spenlow m’ayant averti que c’était le premier coup de la cloche du dîner, m’emmena pour faire ma toilette.

M’occuper de ma toilette ou de n’importe quoi au moment où je venais de tomber dans ce nouvel état d’enchantement, était parfaitement ridicule. Tout ce que je pus faire fut de m’asseoir devant mon feu, de mordre la clef de mon sac de voyage, et de rêver à mon enchanteresse, l’adorable Dora. Quelle taille ! quelle physionomie ! quelle grâce ! que d’attraits !

Le second coup de la cloche me tira de mon extase, et je n’eus plus que le temps de m’habiller à la hâte, lorsque j’aurais dû prendre un soin si minutieux de tous les détails de mon costume. Je redescendis : il y avait du monde. Dora parlait avec un vieux Monsieur en cheveux blancs. Malgré ses cheveux blancs et le titre de grand-père dont il se