Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/329

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incompréhensible ? » me dit-il en riant.

J’exprimai tout mon étonnement.

« — Dieu sait ce qu’elle avait, » poursuivit Steerforth ; « mais, je vous le répète, c’est une lame à deux tranchants : il est dangereux de la toucher de quelque façon que vous vous y preniez… Bonne nuit, mon cher Copperfield.

» — Bonne nuit, mon cher Steerforth… je partirai demain matin avant que vous soyez levé ; je vous dis donc adieu en même temps…

» — Adieu, Pâquerette, » me répondit-il avec un sourire… « car ce n’est pas le nom que vous donnèrent vos parrain et marraine, mais celui que j’aime le plus à vous donner, et je voudrais, oui, je voudrais que vous puissiez me le donner aussi.

» — Je ne vois pas pourquoi je ne vous le donnerais pas, » dis-je.

» — Pâquerette, » reprit Steerforth, « si quelque chose nous séparait un jour, vous devez me juger sous mes couleurs les plus favorables ; voyons, promettez-le moi, vous me jugerez sous mes couleurs les plus favorables, si les circonstances nous séparent jamais.

» — Vous n’avez pas à mes yeux, Steerforth, » lui répondis-je, « ni des couleurs plus favora-