Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/397

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perfield. Quelles admirables fleurs ! » dit Dora.

Pendant le trajet de trois milles, j’avais tourné le plus beau des compliments ; mais, en sa présence, je me sentis hors d’état d’en débiter la première phrase. En la voyant approcher mon bouquet de la jolie fossette de son menton, tel fut mon ravissement que, si je n’étais resté muet, j’aurais dit à Miss Julia Mills : « Tuez-moi, Miss Mills, si vous avez un cœur… que je meure ici. »

Dora fit sentir mes fleurs à Jip. — Jip gronda et ne voulut pas les flairer. — Dora se mit à rire et voulut forcer Jip d’en savourer le parfum. — Jip prit entre ses dents un brin de géranium et le mâchonna comme si c’eût été une patte de chat. — Dora le battit, fit la moue, et dit : « Mes pauvres fleurs ! » avec autant de compassion que si Jip m’avait mordu moi-même… Ah ! plût à Dieu !

« — Vous serez charmé d’apprendre, Monsieur Copperfield, » dit Dora, « que cette fâcheuse Miss Murdstone n’est pas ici. Elle est allée au mariage de son frère et sera absente trois semaines. N’est-ce pas délicieux !

» — Si c’est délicieux pour vous, c’est donc délicieux pour moi, » répondis-je. Miss Julia