Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/413

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

lait si volontiers à tout venant), il était resté pour causer avec elle… Dieu sait qu’elle était inépuisable sur ce sujet de conversation.

Cela me rappelle non-seulement que Mrs Crupp avait abdiqué toutes ses fonctions de ménagère dans mon appartement, après s’être excusée, sous prétexte qu’elle ne voulait avoir de communications d’aucune sorte avec des espionnes et des dénonciatrices (sans nommer personne). Voyant que j’affectais de ne pas la comprendre, elle se bornait depuis quelque temps à tendre des espèces de trappes et de pièges à Peggoty sur les escaliers, espérant qu’elle finirait par s’y casser un bras ou une jambe. Je trouvais un grand inconvénient à vivre ainsi en état de siège ; mais j’avais trop peur de Mrs Crupp pour ne pas prendre la chose en patience.

Traddles parvint enfin à me rencontrer moi-même, et profita de ma sympathie d’amoureux pour me vanter toutes les vertus de sa Sophie, qui, en vérité, les avait toutes, servant d’institutrice à l’une de ses sœurs, de bonne d’enfant à une autre, de femme de chambre à une troisième, etc. Il m’apprit aussi que M. Micawber était réduit à se cacher sous le pseudonyme de Mortimer, ses créan-