Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/57

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a fouillé dans sa poche et a donné sa bourse à cet homme. Comprenez-vous cela ?

» — C’est peut-être un mendiant.

» — Non, non, ce n’était pas un mendiant ; car, lorsqu’il a disparu… sous terre encore, sans doute… elle est rentrée toute tremblante à la maison ; et ce matin, quand je suis parti, je l’ai laissée dans une agitation qui ne lui est pas habituelle. »

Dès les premiers mots de cette histoire, je n’eus pas le moindre doute, que l’apparition de l’inconnu ne fût une pure hallucination de M. Dick, une de celles qui étaient passées de la tête de l’infortuné Charles Ier dans la sienne ; mais, en y réfléchissant bien, je soupçonnai qu’il pouvait bien avoir échappé lui-même, sans le savoir, à quelque complot contre sa liberté, et que ma tante avait payé probablement le droit de le garder auprès d’elle. Cette supposition se fondait sur ce que je savais de l’attachement de ma tante pour lui. Comme je lui étais moi-même sincèrement attaché, je fus heureux, le mercredi de la quinzaine suivante, lorsque je le vis arriver, souriant comme toujours et n’ayant plus rien à me dire de l’homme qui faisait peur à ma tante.

Ces mercredis étaient de vrais congés pour