Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/58

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M. Dick lui-même, et, grâce à lui, j’en jouissais doublement. Il fut bientôt connu de tous les élèves de M. Strong, et quoique le plaisir de lancer le cerf-volant fût le seul jeu auquel il prît une part active, il s’intéressait de cœur à tous ceux du pensionnat. Combien de fois je l’ai vu attentif au coup décisif d’une partie de billes ! Combien de fois, monté sur une petite éminence, comme un juge du camp, il oublia la tête du roi-martyr et ses soucis pour suivre les péripéties d’une partie de barres, saluant les vainqueurs avec enthousiasme ! Quelles douces émotions lui causait une partie de boules ! Et comme il bravait la froidure en hiver pour nous voir, spectateur ravi, patiner sur la glace !

M. Dick était le favori de tout le pensionnat, et il s’y faisait admirer par son adresse dans une foule de petites choses. Quel artiste pour tailler une peau d’orange en je ne sais combien de figures ! Quel constructeur de petits bateaux ! Quel talent il avait pour transformer une carte en char romain et des bobines en roues ! Ses cages en fil de fer ou avec des barreaux de bois étaient admirables. Il n’avait pas son égal, enfin, pour confectionner des corbeilles et divers articles de bimbeloterie.