Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/68

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puis après le dîner, d’un bol de punch chaud que Mrs Micawber prépara de ses propres mains.

M. Micawber fut charmant à table : je ne l’avais jamais vu de si bonne compagnie. À la fois gai et sentimental, il se déclara enchanté de son séjour à Cantorbéry et but à la prospérité de cette ville où il avait passé quelques heures si agréables : il but aussi à ma santé et rappela nos bonnes relations d’autrefois ; à mon tour je proposai un toast à Mrs Micawber, et là-dessus M. Micawber prononça lui-même l’éloge du caractère de sa femme, disant qu’elle avait toujours été son guide, son oracle et son amie : « Copperfield ! » s’écria-t-il, « quand vous serez arrivé à l’âge de vous marier, je vous recommande d’épouser une femme comme elle si on peut en trouver une seconde ! »

Nous animant de plus en plus à mesure que le bol de punch s’épuisait, nous chantâmes la chanson écossaise du bon vieux temps, Auld lang syne, et elle nous attendrit aux larmes sans que nous fussions bien certains de la comprendre.

En un mot, la soirée fut joviale et complète ; aussi, ayant pris congé cordialement de M. Micawber et de son aimable femme, j’étais peu préparé à recevoir le lendemain matin, à sept