Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/93

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J’allai d’abord à Cantorbéry pour prendre congé d’Agnès, de M. Wickfield et du bon docteur Strong. Agnès fut enchantée de me voir, et me dit qu’il manquait quelque chose à la maison gothique depuis que je l’avais quittée.

« — Je vous assure, Agnès, » lui répondis-je, « qu’il me manque quelque chose à moi aussi, et que loin de vous je crois souvent avoir perdu mon bras droit. C’est même peu dire, car je n’ai dans le bras droit ni le cœur ni la tête. Tous ceux qui vous connaissent, Agnès, vous consultent et vous choisissent pour guide.

» — Tous ceux qui me connaissent me gâtent, je crois, » dit Agnès en souriant.

« — Non, c’est parce que vous ne ressemblez qu’à vous-même, vous si bonne et si douce, d’un caractère si tendre et qui avez toujours raison ?

» — Vous me parlez, » dit Agnès souriant encore et cette fois avec un peu de malice, « comme si j’étais feu Miss Larkins.

» — Allons ! ce n’est pas bien d’abuser de mes confidences, » dis-je en rougissant au souvenir de mon ange bleu ; « mais vous n’en serez pas moins ma confidente, Agnès. Je ne