Page:Dickens - David Copperfield, traduction Pichot, 1851, tome 2.djvu/94

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pourrai jamais me dispenser de vous consulter. Qu’il m’arrive quelque malheur ou que je devienne amoureux, vous le saurez toujours si vous le voulez… même quand je serais amoureux sérieusement.

» — Comment donc, mais vous avez toujours été sérieusement amoureux ! » dit Agnès souriant encore.

» — Oh ! » dis-je en souriant à mon tour, quoique un peu confus, « c’était comme un enfant ou comme un écolier que je l’étais. Les temps sont bien changés et je prévois que je tomberai un de ces jours dans quelque passion terriblement sérieuse. Ce qui m’étonne, Agnès, c’est que vous n’aimiez pas encore sérieusement vous-même. »

Agnès de sourire comme tout à l’heure en secouant la tête.

« — Oh ! » continuai-je, « je sais que vous n’aimez pas, parce que si cela était vous me l’auriez dit, ou du moins… (car je surpris une légère rougeur sur son front…) vous me l’auriez laissé deviner ; mais je ne connais personne qui soit digne de vous. Avant que je donne mon consentement, voyez-vous, il faudra qu’un être supérieur se présente. Dorénavant, j’aurai l’œil ouvert sur tous vos admirateurs,