Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/38

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taires, le décida bientôt à suivre la même voie. Il étudia la sténographie, et entreprit en même temps de suppléer par la lecture aux lacunes de son éducation. La sténographie, qui paraît n’être qu’un simple travail mécanique, est, de fait, aussi difficile à apprendre que plusieurs langues étrangères ensemble. Charles Dickens y excella ; en toutes choses il s’efforçait d’atteindre la perfection. Longtemps son talent nouveau ne trouva d’emploi que dans les cours de justice ; la tribune des sténographes du parlement finit toutefois par s’ouvrir à lui, et, en même temps, la porte du journalisme, qui devait le conduire à de plus hautes régions littéraires. Cette plume, qui reproduisait si habilement les discours politiques, traçait les premières esquisses signées Bog, comme prélude au célèbre roman de Pickwick.

La vie de Dickens fut, dès lors, une longue suite de succès, préparés par un travail incessant ; il n’y eut jamais de romancier plus fécond ni plus populaire. Deux voyages qu’il fit dans le Nouveau-Monde lui prouvèrent que sa réputation n’était pas circonscrite dans les limites de son propre pays. Les différentes villes d’Amérique le reçurent avec enthousiasme ; aussitôt qu’il sortait, les rues étaient encombrées par la foule ; des bals, des banquets, des fêtes de toutes sortes furent données en son honneur ; les universités, le congrès, le sénat, tous les corps publics et