Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/40

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grands génies de sa patrie : Chaucer, Shakespeare et Dryden.

Nous n’avons voulu raconter ici que la première jeunesse de Charles Dickens. Une belle leçon s’en dégage. Combien les enfants, protégés par de bons exemples et instruits avec sollicitude, seraient-ils inexcusables de ne point profiter de privilèges si précieux, dont Dickens sut se passer pour atteindre à la vertu, au talent, à la gloire ! « En tout ce que j’ai fait, disait-il, je me suis dévoué corps et âme à ce que j’entreprenais. Ne jamais mettre la main à quoi que ce fût sans m’y consacrer absolument, ne jamais affecter de mépris pour une besogne, sous quelque forme qu’elle se présentât : telles furent les deux règles fondamentales de ma vie. »

Vouloir énergiquement toujours, et se respecter soi-même, quand bien même les circonstances sembleraient vous abaisser : voilà le secret des triomphes durables et de la vraie grandeur ; l’histoire de Dickens l’a prouvé après bien d’autres. Nous exhortons nos jeunes lecteurs à méditer la double règle de conduite qu’il eut constamment sous les yeux ; il n’en est pas de meilleure, car elle apprend à la fois à subir sans révolte la destinée la plus défavorable, et à transformer cette destinée par une lutte patiente.