Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/60

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fit alors entendre ; on distingua, dans l’éloignement, de petites têtes, assez semblables à des marionnettes, se précipitant aux portières des wagons et s’en retirant avec une égale promptitude, tandis que, dans plusieurs directions, des locomotives commençaient à hurler et à s’agiter convulsivement. Un train arriva sur l’une des voies ; sur une autre, au contraire, deux trains apparurent, mais n’arrivèrent pas et s’arrêtèrent en dehors de la station. On vit soudain des portions de train se détacher, un cheval se débattit au beau milieu, puis des locomotives vinrent enfin se partager cet amas confus de trucs et de wagons, et s’enfuirent en les emportant à leur suite.

« Je ne vois pas beaucoup plus clairement quel chemin choisir, se dit notre voyageur. Du reste, rien ne presse et je n’ai nul besoin de prendre un parti aujourd’hui, demain, ni même le jour suivant. Allons donc faire une promenade ! »

Il advint, et peut-être était-ce au fond ce qu’il voulait, que cette promenade aboutit à la plate-forme de la veille et à la cabane du lampiste ; mais celui-ci n’y était pas, et à part une ou deux paires d’épaules recouvertes de velours, qui s’adaptaient parfaitement aux empreintes laissées sur la cloison près du foyer hospitalier, le logis était privé de ses habitants. Barbox frères en comprit la raison, lorsque,