Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/66

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position désavantageuse qu’il occupait dans un coin à l’écart.

Mais, lorsque les enfants se furent dispersés, il barra le passage à un retardataire, petit bonhomme aux cheveux blonds et au visage hâlé.

« Viens ici, petit, et dis-moi à qui est cette maison ? »

L’enfant avait mis un de ses bras robustes sur ses yeux, un peu par timidité, un peu en manière de défense ; ce fut donc derrière son coude qu’il murmura :

« À Phœbé.

— Et qui donc est Phœbé ? continua son interlocuteur à peu près aussi embarrassé pour questionner que le bambin pour répondre.

— Eh bien ! c’est Phœbé bien sûr, » répliqua l’écolier qui, quoique de petite taille, étant un clairvoyant observateur, avait déjà toisé son questionneur et pris sa mesure intellectuelle. Il abaissa donc le bras levé pour sa défense, et le prit d’assez haut, comme s’il avait découvert qu’il avait affaire à un personnage décidément peu versé dans l’art de la conversation policée.

« Phœbé, répéta-t-il, ne peut être personne autre que Phœbé. Le peut-elle, voyons ?

— Non, en effet, je ne pense pas qu’elle le puisse.