Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/86

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« Lorsque mon père vous raconte, monsieur, s’écria-t-elle en souriant, ce que je vous ai d’ailleurs déjà dit, c’est-à-dire l’intérêt que je prends aux uns et aux autres, bien qu’ils ne me connaissent, moi, en aucune façon, il ne vous explique pas comment cela a pu se faire, c’est pourtant son ouvrage.

— Non, non, pas du tout.

— Ne l’écoutez pas, monsieur, car c’est bien son œuvre, en vérité. Il me raconte tout ce qu’il voit pendant son travail, et vous seriez surpris de la quantité de choses qu’il récolte ainsi pour moi chaque jour. Il regarde dans les wagons et me décrit les toilettes des belles dames, ce qui fait que je suis au courant de toutes les modes. Il remarque les fiancés et les nouveaux mariés faisant leur voyage de noces, de sorte que je sais à merveille tout ce qui les concerne ! Il ramasse les journaux et les livres abandonnés dans les voitures, ce qui fait que j’ai toujours de quoi lire ! Il me parle des gens malades qui voyagent pour rétablir leur santé, je puis donc m’y intéresser ! Enfin, il fait ample moisson là-bas, je vous assure, et tout cela pour sa Phœbé.

— Pour ce qui est des journaux et des livres, ma chérie, reprit le lampiste, il est sûr et certain que cela ne provient pas de mon fait. Voici, monsieur, comment ça se