Page:Dickens - L'embranchement de Mugby, 1879.djvu/87

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passe : « Holà ho ! lampiste ! me crie un employé, j’ai conservé ce journal pour votre fille. Comment va-t-elle aujourd’hui ? » Un chef d’équipe me dit à son tour : « Allons, lampiste, attrapez-moi ça, c’est une couple de volumes pour votre demoiselle. En est-elle toujours à peu près au même point ? » C’est, voyez-vous bien, ce qui rend ces choses doublement bien venues. Si elle avait un millier de livres sterling dans un coffre, ils ne s’occuperaient guère d’elle ; mais étant ce qu’elle est, c’est-à-dire, vous comprenez, ajouta le pauvre père, en parlant plus vite et en baissant la voix, n’ayant pas un millier de livres sterling dans un coffre, cela fait qu’ils pensent à elle. — En ce qui concerne les jeunes mariés ou simplement les fiancés, il est bien naturel que je lui raconte tout ce que je puis apprendre sur eux, puisqu’il n’y a pas dans tout le voisinage un seul couple d’une espèce ou de l’autre, qui, de son propre mouvement, ne vienne lui faire ses confidences. »

Elle leva vers le voyageur son regard triomphant et s’écria :

« Vraiment, monsieur, c’est comme cela ! Je ne sais combien de fois j’aurais été demoiselle d’honneur, si j’avais seulement pu me lever et aller à l’église ! Mais, si je l’avais pu, quelque jeune fille bien éprise eût peut-être