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GRILLON DU FOYER

retentissaient de nouveau à ses oreilles ; sa physionomie et ses manières tremblantes d’émotion étaient encore devant ses yeux ; sa douce voix ― cette voix qui était la musique la plus agréable au foyer d’un honnête homme ― pénétra en frémissant jusqu’au fond de sa bonne nature, et le rappela à la vie et à l’action.

Il recula de devant la porte, comme un homme qui marchant endormi, s’éveille d’un mauvais rêve, et il posa son fusil, puis, se couvrant le visage de ses mains, il se rassit auprès du feu, et trouva du soulagement à fondre en larmes.

Le Grillon du Foyer sortit et vint dans la chambre, et lui apparut en forme de fée : « Je l’aime, dit cette voix merveilleuse répétant les paroles dont il se souvenait bien, pour la musique innocente qu’il m’a fait entendre. »

— Elle disait cela, s’écria le voiturier. C’est vrai.

— Cette maison a été heureuse, John ; et j’aime le Grillon à cause d’elle.

— Elle l’a été. Dieu le sait, répondait le voiturier. Elle l’a toujours rendue heureuse… jusqu’à présent.

— Si gracieusement paisible, disait la voix, si intérieure, si gaie, si occupée, si légère de cœur.

— Sans cela je n’aurais jamais pu l’aimer comme je l’aimais, répondait le voiturier.