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GRILLON DU FOYER.

La voix le reprenant dit : ― Comme je l’aime.

Le voiturier répéta, mais faiblement : ― Comme je l’aimais. Sa langue résistait à sa volonté, et aurait voulu parler à sa guise pour elle-même et pour lui.

La fée, dans une attitude d’invocation, leva la main et dit :

— Sur votre propre foyer…

— Le foyer qu’elle a souillé, interrompit le voiturier.

— Le cœur qu’elle a… combien de fois… béni et illuminé, dit le Grillon ; le foyer qui, sans elle, était un composé de quelques briques et de barreaux de fer rouillés, et qui est devenu par elle l’autel de votre maison, sur lequel vous avez sacrifié les petites passions, l’égoïsme, et vous avez offert l’hommage d’un esprit tranquille, d’une nature confiante, et un cœur plein de sensibilité ; de sorte que la fumée de cette pauvre cheminée est sortie au dehors répandant un parfum plus agréable que le meilleur encens qui brûle dans les plus splendides temples du monde ! Au nom de votre propre foyer, dans son paisible sanctuaire, entouré de tous ses plus beaux souvenirs, écoutez-la ! écoutez-moi ! Écoutez tout ce qui parle le langage de votre foyer et de votre maison !

— Et qui plaide pour elle ? dit le voiturier.

— Tout ce qui parle le langage de votre foyer et de votre maison doit plaider pour elle, répondit le Grillon ; car ils disent la vérité.