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GRILLON DU FOYER.

mettrait plutôt en pièces que de faire croire un mot contre vous.

Il lui jeta ses bras autour du cou et l’embrassa, comme un enfant aurait fait de sa poupée.

— Berthe n’a pas pu rester à la maison ce matin, dit Caleb. Elle craignait d’entendre sonner les cloches, et elle ne voulait pas se trouver si près d’eux le jour de leur mariage. Nous sommes partis à temps, et nous sommes venus ici. J’ai pensé à ce que j’ai fait, dit Caleb après un moment de silence. Je me suis blâmé jusqu’à ne pas savoir que faire, pour la peine d’esprit que je lui ai causée, et j’en suis venu à conclure, si vous êtes de mon avis qu’il vaudrait mieux lui dire la vérité. Partagez-vous ma manière de voir ? dit-il en tremblant de la tête aux pieds. Je ne sais pas quel effet cela lui fera ; je ne sais pas ce qu’elle pensera de moi ; je ne sais pas quel cas elle fera désormais de son pauvre père. Mais il est bon pour elle qu’elle soit désabusée, et je supporterai les conséquences que je mérite.

— Dot, dit Berthe, où est votre main ? Ah ! la voilà, la voilà ! et elle la pressa contre ses lèvres, avec un sourire, en la tirant sous son bras. Je les ai entendus parler tout bas hier soir en vous jetant du blâme. Ils ont tort.

La femme du voiturier garda le silence. Caleb répondit pour elle.

— Ils avaient tort, dit-il.