Page:Dickens - Les Papiers posthumes du Pickwick Club, Hachette, 1893, tome 1.djvu/169

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son couvre-chef, et en souriant agréablement aux pickwickiens assemblés, mais c’est étonnant à l’user. Quand il avait des bords, c’était un beau bolivar ; depuis qu’il n’en a plus, il est plus léger ; c’est quelque chose : et puis chaque trou laisse entrer de l’air ; c’est encore quelque chose. J’appelle ça un feutre ventilateur.

— Maintenant, reprit M. Pickwick, il s’agit de l’affaire pour laquelle je vous ai envoyé chercher, avec l’assentiment de ces messieurs.

— C’est ça, monsieur, accouchons, comme dit c’t autre à son enfant qui avait avalé un liard.

— Nous désirons savoir, en premier lieu, si vous avez quelque raison d’être mécontent de votre condition présente.

— Avant de satisfaire cette question ici, je désirerais savoir, en premier lieu, si vous en avez une meilleure à me donner. »

Un rayon de calme bienveillance illumina les traits de M. Pickwick lorsqu’il répondit : « J’ai quelque envie de vous prendre à mon service.

— Vrai ? » demanda Sam.

M. Pickwick fit un geste affirmatif.

— Gages ?

— Douze guinées par an.

— Habits ?

— Deux habillements.

— L’ouvrage ?

— Me servir et voyager avec moi et ces gentlemen.

— Ôtez l’écriteau ! s’écria Sam avec emphase. Je suis loué à un gentleman seul, et le terme est convenu.

— Vous acceptez ma proposition ?

— Certainement. Si les habits me prennent la taille moitié aussi bien que la place, ça ira.

— Naturellement, vous pouvez fournir de bons certificats ?

— Demandez à l’hôtesse du Blanc-Cerf, elle vous dira ça, monsieur.

— Pouvez-vous venir ce soir ?

— Je vas endosser l’habit à l’instant même, s’il est ici, s’écria Sam avec une grande allégresse.

— Revenez ce soir, à huit heures, répondit M. Pickwick, et si les renseignements sont satisfaisants, nous verrons à vous faire habiller. »

Sauf une aimable indiscrétion, dont s’était en même temps rendue coupable une des servantes de l’hôtel, la conduite de M. Weller