Page:Dickens - Nicolas Nickleby, trad. Lorain, 1885, tome 2.djvu/29

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que ces atomes. S’ils viennent de tous côtés m’assaillir en foule, c’est que j’ai le tort de m’y prêter. Faisons mieux, et puisqu’il y a encore des gens qui affectent de mépriser le pouvoir de l’or, montrons-leur un peu ce que c’est. »

Cette réflexion remonta Ralph Nickleby et le disposa mieux au sommeil : il alla donc se coucher l’esprit plus satisfait.


CHAPITRE III.

Smike est présenté à Mme et Mlle Nickleby. Nicolas, de son côté, fait de nouvelles connaissances. On entrevoit, pour la famille, des jours meilleurs.

Après avoir établi sa mère et sa sœur dans l’appartement de l’excellente miss la Creevy, après s’être assuré que la vie de sir Mulberry Hawk n’était pas en danger, Nicolas tourna ses pensées du côté du pauvre Smike, qui, après avoir déjeuné avec Newman Noggs, était resté désolé dans la mansarde de leur ami, à attendre avec une grande anxiété des nouvelles ultérieures de son protecteur.

« Comme il doit à présent faire partie de notre petit ménage, partout où nous demeurerons, et quel que soit le sort que nous réserve la fortune, il faut, pensa Nicolas, que je présente le pauvre garçon en bonne et due forme. Je ne doute pas que ma mère et ma sœur ne l’accueillent favorablement pour lui-même, mais s’il fallait ajouter quelque chose à leurs bonnes dispositions pour lui, je sais qu’elles s’y prêteront volontiers pour me faire plaisir. »

En disant ma mère et ma sœur, Nicolas ne voulait parler que de sa mère, car, pour Catherine, il était sûr d’elle. Mais il connaissait les faiblesses de sa mère, et il craignait que Smike ne se mît pas aussi aisément dans les bonnes grâces de Mme Nickleby. Cependant il se disait en partant pour accomplir cette cérémonie qu’elle ne pouvait manquer de s’attacher à lui, quand elle connaîtrait sa nature dévouée et que, comme elle ne serait pas longue à s’en apercevoir, Smike n’aurait à subir qu’une courte épreuve.

« J’avais peur, dit Smike dans sa joie de revoir son ami, qu’il ne vous fût survenu encore quelque nouvel accident. J’ai fini