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BAY — BAZ

Buchs ; ils estiment, dis-je, que les Boïens avoient leur étendue depuis le pays de Buchs jusqu’à Bayonne, & que cette ville étoit leur cité. Mais le pays de la cité d’Acqs s’oppose à cette conjecture ; car cette partie de ce pays est située entre Bayonne & le pays de Buchs, & empêche toute sorte de communication entre Bayonne & Buchs. La dénomination de cette ville, qui sert de fondement à cette opinion, ne doit point être considérée ; car outre qu’elle est nommée constamment Bayonne dans tous les titres, aussi-bien que par le vulgaire, & non pas Baïonne, comme nous voudroit persuader Vinet, il ne faut pas douter que cette diction ne soit récente, & qu’elle ne prenne son origine de la langue basque, signifiant bonne baie ou bon port, baya ona, Baïa, c’est-à-dire, port, en langage de Marine, & ona, bon. De Marca. Je dis que le nom de Bayonne est récent, étant certain que cette ville & son Evêché sont appelés dans les vieux titres Lapurdensis, & non pas Baïonensis. Id. Bayonne n’est donc pas la cité des Boïates. C’est une cité érigée par quelque Synode provincial, pour la substituer après la ruine de Buchs, à la place de la douzième cité qui avoit été distraite de l’Aquitaine IIIe en faveur de l’Aquitaine IIe & de l’Archevêché de Bordeaux, auquel le terroir de la cité de Buchs avoit été incorporé. Cela se fit avant la venue des Normands de l’an 845, attendu qu’une Charte de Lescare témoigne qu’ils la ruinèrent avec les autres cités de Gascogne, & que l’Evêque Arsius témoigne en 980, que cette ville étoit en possession de toute ancienneté, de certaines vallées. La longitude de Bayonne est à 16° 2′, 48″ de longitude, & à 43° 29′, 45″ de latitude. Picard, De la Hire.

L’Evêché de Bayonne, autrefois de Labour, Episcopatus Lapurdensis, Baïonensis. L’Evêché de Bayonne, qui a seulement 60 Paroisses, étoit autrefois d’une plus grande étendue, comme on le peut voir dans l’Histoire de Béarn. de M. De Marca, Liv. I, ch. 4, n. 5. Il est remarqué en la Session XXXIe du Concile de Constance, que cet Evêché avoit son étendue en trois Royaumes ; à savoir, de France, de Navarre & de Castille. Ils y ont continué leur juridiction jusqu’à ce que le Pape, à l’instance de Philippe II, Roi d’Espagne, y ordonna par provision un Vicaire Général, tandis qu’il y auroit hérésie aux pays voisins de France ; quoique l’Evêque ni le Chapitre de Bayonne n’aient point été troublés en la jouissance des revenus qu’ils possèdent en ce quartier. De Marca.

Bayonne a eu des Vicomtes, & il y a des monumens qui en marquent jusqu’en 1205, où ils ont manqué. Cette Vicomté a été depuis confondue avec le Duché de Guyenne, & Charles VII la réunit à la Couronne en 1451.

Le Golfe de Bayonne, Baïonæsinus, Tarbellicus, ou Lapurdensis sinus. Petite partie de la mer de Gascogne, vers les frontières de la terre de Labour, & dea Biscaie. On l’appelle aussi mer des Basques. Maty.

Il y a encore Bayonne, ville de la nouvelle Castille, & Bayonne port de mer en Galice, à la hauteur duquel sont les îles de Bayonne. Bayona.

Bayonne. Petite rivière de France, au Vexin françois, qui a sa source près de S. Cyr sur Chars, & se perd dans l’Oise à Pontoise.

☞ BAYZE. Rivière de France qui a ses sources dans le Nebusan, arrose plusieurs villes, & va se perdre avec la Gelise, dans la Garonne, au-dessus d’Eguillon.

BAYONNETTE. s. f. Dague, couteau pointu, sorte de petite épée longue d’un pied & demi, ou environ, qui n’a point de poignée, mais seulement un manche de bois ou de fer de 8 à 10 pouces, & qui n’a que deux petits boutons pour garde. Sica. Le manche de fer est creux pour s’enclaver dans le bout du canon des fusils sans empêcher qu’on ne les charge & qu’on ne tire, quoique la bayonnette soit au bout. Pour tenir la bayonnette ferme au bout du fusil, son manche de fer a une petite ouverture longue en forme d’équerre, où on l’engage à un petit bouton de fer qui est au bout du fusil : ce bouton la tient sujette, & sert à la retirer avec ce fusil, quand on a porté le coup. Quand le manche est de bois, on le fait entrer dans le canon du fusil & alors on ne peut plus tirer. La lame de la bayonnette est faite en forme de lancette, large d’un pouce ou deux, longue d’un pied, & fort pointue. Aujourd’hui la lame de celles que l’on donne aux soldats est plus carrée que large, & les plaies qu’elle fait étant fort profondes & peu larges, en sont plus dangereuses. Toutes les troupes d’Infanterie qui servent en campagne en France ont maintenant des bayonnettes. Les soldats appellent aussi douille le manche de la bayonnette. La bayonnette est d’un grand service aux Dragons & Fusiliers ; parce que quand ils ont fait leurs décharges, & qu’ils se trouvent sans poudre & sans plomb, ils peuvent mettre la bayonnette au bout du fusil, & s’en servir comme d’une pertuisane. Elle est par la même raison, fort utile aussi aux Chasseurs qui vont à la chasse de l’ours & du sanglier, & de toutes les autres bêtes qui viennent au feu : aussi leurs bayonnettes sont-elles plus larges que celles des Dragons, afin qu’elles fassent de larges plaies. Toute fabrique, débit, ports & usage des bayonnettes, est défendu par un Edit du Roi de 1666, excepté les bayonnettes à ressort, qui se mettent au bout des armes à feu pour l’usage de la guerre, lesquelles toutefois ne peuvent être fabriquées, ni débitées que par les ouvriers commis par le Roi à cet effet.

Ce mot est venu originairement de Bayonne, où l’on dit que la Bayonnette a été inventée.

BAYONNIER. s. m. On appeloit autrefois Bayonniers les arbalêtriers, à cause qu’à Bayonne on faisoit les meilleures arbalêtes ; de même que les pistolets ont pris leur nom de Pistoie.

BAYONNOIS, OISE. s. m. & f. Qui est de Bayonne. Bayonensis. Les Bayonnois font tort à l’antiquité de leur Evêché, lors qu’ils estiment que S. Léon, qui vivoit environ l’an 900 du temps du Roi Charles le simple, fut le premier Evêque de cette ville ; puisqu’il y avoit eu des Evêques avant la première descente des Normands en Guyenne. Mais il fut le premier Evêque après la ruine de cet Evêché, qui lui fut commune avec tous les autres de Gascogne. De Marca.

Voyez sur Bayonne, & sur les Bayonnois, outre M. de Marca dans son Hist. de Béarn, Notitia utriusque Vasconiæ Auct. Arn. Oihenarto, le Marca Hispanica de M. de Marca, Liv. I. ch. 14. §. 5.

BAZ.

BAZAC. s. m. Coton filé & très-fin, qui vient de Jérusalem : ce qui le fait aussi appeler coton de Jérusalem. Le demi bazac & le moyen bazac font des cotons qui viennent du même endroit, mais qui sont d’une qualité beaucoup inférieure.

BAZADOIS, OISE. s. m. & f. Qui est de Bazas, ou du pays appelé Bazadois. Vasas, ou Vasatensis. Les Bazadois sont les peuples que les Anciens appeloient Vasates, & peut-être les Cocosates.

Bazadois, Vasatensis ager, Vasatum Regio. Petit pays de France, en Guyenne, dont Bazas est la capitale.

☞ BAZAÏM. Voyez Bacaïm.

BAZAR, ou BAZARI. s. m. Terme de Relation. C’est une espèce de rue longue, large, & voûtée, à la hauteur de 40 ou 50 pieds, destinée au commerce Ce terme est usité parmi les Orientaux, principalement dans la Perse. Il est purement turc, & non point arabe ; & signifie, achat & échange de marchandises & se dit par extension des lieux où se fait le trafic.

BAZAS. Ville épiscopale de France, en Guyenne, sur un rocher, dont le pied est baigné par la petite rivière de Lavasane, ou de Beuve. Vasates, Vasatum. Vinet & quelques autres prétendent que c’est l’ancien Cossium d’Ausone & de Ptolomée. L’Evêque de Bazas est suffragant de l’Archevêque de Bourdeaux.

☞ BAZAT. s. m. Coton qui vient de Leyde. Il y en a de trois sortes.

☞ BAZDAH, ou BAZDAD. Ville & Château d’Asie, à une journée de Neekscheb.

BAZGENDGE. s. f. Espèce de noix de galle rouge, dont les Turcs se servent pour faire l’écarlate.