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autrement l’asthme. Avoir la courte-haleine, c’est à-dire, être asthmatique. Voyez Asthme.

☞ COURTELIN, ville de France dans la Beauce, à trois lieues de Châteaudun.

COURTEMENT. adv. brièvement, en peu de mots. Termosiris racontoit si bien les choses passées, qu’on croyoit les voir mais il les racontoit courtement, & jamais ses histoires ne m’ont lassé. Télémaque. Ce mot n’est point ailleurs.

COURTENAY, petite ville de France dans le Gâtinois, qui a donné son nom à l’illustre Maison de Courtenay, de laquelle sont issus trois Empereurs de Constantinople, & qui descendoit de Pierre I. du nom, fils de Louis le gros Roi de France, & d’Adélaïde de Savoie. Curtiniacum, Corteniacum, Curtinacum, Curtinetum.

COURTE-PAILLE. s. f. jeu qui consiste à choisir autant de brins de paille que l’on est de joueurs. Ces brins de paille qu’on tient cachés dans la main, en sorte que l’on n’en laisse voir que l’un des bouts, sont de différentes longueurs. Ludus quo paleæ aliæ aliis longiores ac breviores sorte ducuntur. Celui qui tire la plus courte gagne ou perd, selon que l’on est convenu. Tirons à la courte-paille à qui payera le souper.

COURTE-PAUME. s. f. C’est un jeu de paume dans lequel il ne faut pas employer beaucoup de force pour pousser la balle jusqu’au bout de l’espace où l’on joue. Ludus pilæ angusto in spatio conclusus. Tout consiste en adresse, soit pour relever la balle, soit pour la renvoyer. Il y a pourtant de certaines occasions où l’on pousse la balle de toutes ses forces, mais c’est ou pour lui faire faire plusieurs bricoles contre les murailles, ou pour la faire revenir par réflexion jusques vers la corde. On l’appelle courte-paume, pour la distinguer de la longue paume où l’on joue dans un espace plus étendu & découvert. Voyez Paume.

COURTE-POINTE ou CONTRE-POINTE, s. m. C’est une couverture de lit faite d’une étoffe double, qui est piquée point contre point : on garnit l’entre-deux des étoffes de cotton, de ouatte, ou d’autre chose semblable pour l’hiver. Celles d’été sont plus légères. Stragulum acu punctum.

Ce mot vient de contrepointe ; du latin contrà & punctum, parce qu’autrefois ces couvertures étoient piquées. On appelle encore ceux qui les font Contrepointiers. Du Cange. D’autres disent qu’il vient de culcitra puncta, qui signifie une couverture piquée ; en changeant l en r, comme il arrive souvent. C’est le sentiment des Bollandistes. Acta SS. Maii, T. VII, p. 817, où ils n’approuvent point l’étymologie de du Cange.

M. de Valois étoit du sentiment des Bollandistes ; mais il raisonne un peu différemment. Culcita, dit-il, signifioit proprement un lit de plume, & non pas une couverture ; néanmoins il n’a pas laissé de se prendre pour couverture piquée, à cause qu’on les remplit de laine ou de coton, à peu près comme les matelas. Voyez le Valesiana, p. 98 ; mais quoi qu’il en soit de l’origine de ce mot, l’usage est de dire courtepointe.

☞ COURTEZON, petite ville de France, en Provence, dans la principauté d’Orange, à deux lieues d’Orange.

COURTI. s. m. terme de Blason. Ce terme est vieux. Il signifioit autrefois la tête d’un More lorsqu’elle avoit un collier d’argent.

COURTIBAULT. s. m. est un vieux mot qui signifioit autrefois une tunique ou chasuble courte que portent les Diacres & les Sous-Diacres en officiant : on l’appelle encore de ce nom en Berri ; & il se trouve dans Rabelais & autres Auteurs. Dalmatica.

Ce mot, selon Nicod, vient de curta tibena, parce que ce fut un Tebenus d’Arcadie qui en fut l’inventeur. Ménage le dérive de curtum tibiale ; & M. Huer de curtus balteus.

COURTIBAUT. s. m. terme bas & populaire. Le peuple donne ce nom aux gens qui sont trapus & de petite taille.

COURTIER, IÈRE. s. m. & f. On disoit autrefois Couratier, qui s’entremet pour faire faire des ventes, des prêts d’argent. Proxeneta, proxenetrix. Il y a des Courtiers établis en titre d’office, pour négocier les prêts qui se font sur la place du Change, qu’on nomme Agens, procuratores. Voyez Agents.

Les Courtiers de chevaux de la marchandise par eau, sont des Officiers de ville établis pour la navigation, qui ont soin de visiter les chevaux pour le montage des coches & des bateaux, de biller les cordes, & d’obliger les Voituriers à réparer ou dépecer les bateaux qui ne seront pas en état de faire voyage. Il y a d’autres Courtiers de chevaux qui se mêlent de faire vendre des chevaux.

Les Courtiers de sel sont des Officiers des Gabelles qui assistent au grenier, & fournissent les minots aux Mesureurs, & les toiles & bannes pour mettre sous les minots.

Les Courtiers de lards & de graisses, sont des Officiers de ville établis pour décharger, empiler, & visiter les marchandises dans les places où elles se vendent, & qui sont responsables envers l’acheteur de la bonté de la marchandise, & envers le vendeur du paiement du prix. On les appelle dans le nouveau Traité de Police Courtiers ou Visiteurs des chairs, lards & graisses de porcs.

Les Jurés Courtiers de vins sur les ports, sont des Officiers de ville, dont la charge est de goûter les vins, pour connoître s’ils ne sont point chargés d’eau ou d’autres mauvais remplages. Ils doivent avertir l’acheteur si le vaisseau ne contient pas la juste moison suivant la marque apposée par le Jaugeur.

Chaque Corps de Marchands a ses Courtiers, qui sont nommés par ses Maîtres & Gardes. Il y en a aussi chez les Manufacturiers.

Ce mot vient de Corraterius, qu’on a dit dans la basse latinité en la même signification. On les a appelés aussi Curritores & Cursores.

On appelle par raillerie, Courtier ou Courtière de mariage, ceux qui se mêlent de faire des mariages.

COURTIES ou COURTIL, terme de Cordier, champ propre à mettre du chanvre.

COURTIGE. s. m. terme en usage à Marseille & dans le Levant, pour signifier ce qui manque sur la longueur que doivent avoir les étoffes.

COURTIL. s. m. petit cour ou jardin de campagne qui n’est point fermé de murs ; mais seulement de haies, de fagotage, ou de fossés. Chors, cohors. On le dit aussi des basses cours où l’on fait le ménage de la campagne. On le dit aussi en quelques lieux des jardins.

☞ Ce mot est vieux, & n’est plus en usage que dans quelques Provinces parmi les gens de la campagne.

Ce mot vient de cortile, latin diminutif de cortis. Ménage.

COURTILLE. s. f. la même chose que courtil, un jardin, un enclos. Chors, hortus. C’est un vieux mot qui se trouve dans les anciens titres, & que quelques lieux, qui ont depuis été bâtis, retiennent encore. Il y avoit autrefois proche Paris les Courtilles de S. Martin, les Courtilles du Temple. Ces Courtilles étoient des jardins champêtres, comme sont nos marais d’aujourd’hui. Le village qui a été bâti sur une partie de la Courtille du Temple en a retenu le nom. On se sert encore en Picardie de ce mot de courtilles dans ce même sens. De la Mare, Tr. de la Pol. Liv. I, T. VI, c. 4.

On dit proverbialement, du vin de la Courtille, ou du vin de Courtille ; pour dire, de mauvais vin ; parce que les treilles des jardins ou courtilles n’en produisent jamais de bon. Id.

COURTILLIERE. s. f. espèce d’insecte qui se forme dans le fumier de cheval. Il est d’ordinaire long de deux pouces, jaunâtre. Il ronge le pié des melons,