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COT — COU

tyle. Voyez Vigenére sur Tite-Live, T. I, p. 1530. Il parle de la cotyle.

Cotyle. s. m. terme d’Anatomie, qui se dit des cavités extérieures des os qui sont grandes, environnées de bords épais, & dans lesquelles sont reçues les têtes apophyses des autres os qui y sont attachés ; comme celle qui est dans l’os de la hanche, ou ischion, qui reçoit la tête de l’os de la cuisse. Cotylæ. On l’appelle aussi acétabule, c’est-à-dire, godet.

COTYLÉDON. s. m. terme d’Anatomie, qui signifie, selon quelques-uns, l’orifice des veines qui sont répandues dans la cavité de la matrice, & sont gonflées de sang : & selon quelques autres, le placenta même qui est cave d’un côté, & convexe de l’autre. Cotyladon. On donne à ce mot diverses autres explications. Quelques Modernes disent avec plus de fondement, qu’il n’y a que les brebis & les chèvres qui ayent des cotylédons ; & ils donnent ce nom aux glandes qu’on trouve dans la matrice de ces animaux, qui sont creuses, & faites comme un godet ; d’où vient que les Latins les ont appelées acetabula.

Cotylédon. s. m. Cotyledon, ou Umbilicus Veneris, Plante qui croît dans des endroits humides, dans des fentes de rochers & sur les vieilles murailles. Sa racine est tubéreuse, charnue, ronde, & grosse comme un pois ; elle pousse quelques feuilles charnues, pleines de suc ; arrondies en forme de bassin, creuses dans leur centre, où viennent aboutir leurs queues. D’entre ces feuilles s’élève une tige arrondie, menue, longue d’un demi-pié, garnie de quelques feuilles anguleuses, rarement arrondies, & qui ont leurs queues placées à leur marge. Le haut de ces tiges est un épi de petites fleurs verdâtres, alongées en tuyau à cinq pointes, sans odeur. Le pistil qui s’élève du fond de leur calice, taillé en godet, devient un fruit composé de plusieurs petites gaines membraneuses, longues de quelques lignes, & qui en s’ouvrant dans leur longueur laissent tomber une semence très-menue, en forme de poussière.

Cotylédon vient d’un mot grec qui signifie une cavité, ce qui convient en quelque manière aux premières feuilles de cette plante. On attribue au Cotylédon les mêmes propriétés qu’à la rhubarbe, & on l’emploie aux mêmes usages.

Il y en a une espèce à fleur jaune, & qui a la racine tubéreuse, dont les feuilles sont vertes durant l’hiver, & se flétrissent au mois de Mai. On en trouve la figure dans les Mem. de l’Acad. des Sciences.

COTYLOIDE, adj. terme d’Anatomie, qui se dit des cavités profondes des os. La cavité cotyloïde de l’os du fémur. Voyez Cotyle.

Ce nom vient du grec Κοτύλη, mesure des Grecs appelée cotyle, & de εἶδος, forme, & signifie, qui a la forme d’une cotyle. Et on a donné ce nom à ces cavités, parce qu’elles ressemblent à la mesure des grecs appelée cotyle. Quelques Anatomistes écrivent cotile, & cotiloïde ; mais mal, en grec c’est Κοτύλη.

COTYTTÉES. s. f. pl. terme de Mythologie. Mystères de la Déesse Cotytto. Voyez l’art. suivant.

COTYTTO. s. f. Déesse de l’impureté. Cotytto. Elle étoit honorée à Athènes, où les Prêtres, qu’on nommoit Baptes, lui faisoient des sacrifices nocturnes. Probus croit qu’elle avoit été Comédienne ou Danseuse, & que les Baptes, ses Sacrificateurs, imitoient les mœurs de Cotytto par des danses lascives. Juvenal en parle, Sat. II, v. 91, & Horace, Epod. XVII, 58. L’Abbé de Marolles traduit Cotytto.

COU.

COU. s. m. on disoit autrefois : col, qui n’est plus en usage qu’en ☞ Poësie ou dans quelques phrases du langage ordinaire, pour éviter ; par exemple, la rencontre des voyelles. Ainsi l’on diroit col court, & non pas cou court. C’est la partie du corps humain, ou de plusieurs animaux, qui est entre la tête & le tronc du corps, qui joint la tête aux épaules. Collum. Les animaux qui n’ont point de poumons, ou de voix, n’ont jamais de cou, comme les poissons & les grenouilles. Sa partie extérieure par devant s’appelle la gorge, ou le gosier, & la partie supérieure de la gorge se nomme le morceau, ou la pomme d’Adam. Fauces. Le trou qui est entre les deux clavicules n’a pas de nom en françois ; en latin il s’appelle jugulum, & en grec σφαγή ; c’est-à-dire, meurtre, parce qu’il est fort aisé de tuer un homme par là. Le derrière du cou est appelé en latin cervix ; & le creux qui est entre la première & seconde vertèbre, s’appelle la nuque, & en latin fossa, ima cervix. Ce qui est au dessous s’appelle le chignon du cou, & par les Médecins epomis. Ses parties latérales commencent depuis le dessous des oreilles, & s’appellent parotides. Ses parties intérieures sont sept vertèbres, l’artère trachée, le larynx, les veines jugulaires, les artères carotides, le nerf intercostal, celui de la huitième paire avec le récurrent, & plusieurs muscles. Philoxène étoit un Philosophe si voluptueux, qu’il souhaitoit avoir un cou de grue, afin qu’il eût plus long-temps le plaisir de goûter le vin & les viandes.

On dit, qu’un homme a un cou de grue, quand il l’a grele & long. On dit d’un père qui flatte ses enfans dans leurs vices, qui leur met la corde au cou. On dit aussi pour assurer une chose, je veux avoir le cou coupé, pour dire, j’y gagerois ma tête. Couper le cou, est en France le supplice des Nobles qui ont commis quelque crime capital. C’est séparer la tête des épaules. Caput adscindere, cervicus resecare. A l’égard des Roturiers, on dit qu’ils seront pendus par leur cou ; pour dire, qu’ils seront étranglés avec une corde. Il en est tout autrement en Turquie, où l’on n’étrangle que les gens de qualité, ou de quelque distinction ; au lieu que l’on n’y coupe le cou qu’aux séditieux, au traîtres à l’Etat, & aux misérables. Et la raison de cela est qu’en général toute mort où il y a effusion de sang est ignominieuse parmi les Turcs. Du Mont. Voyages. On dit du Diable, quand il étrangle des Sorciers, qu’il leur tort le cou. On dit encore, qu’un homme prend ses jambes à son cou ; pour dire, qu’il se résout à partir sur l’heure pour faire quelque message, ou pour s’enfuir.

On dit aussi qu’une personne a sauté au cou de quelqu’un ; pour dire, qu’il l’est allé baiser, caresser, embrasser. In alicujus amplexum ruere ; qu’une mère a toujours ses enfans pendus à son cou, quand elle les caresse souvent. On dit aussi de ceux qui ont un grand fardeau sur les épaules, qu’ils en ont chargé leur cou. Cervicibus onus imponere.

On dit aussi qu’un homme s’est rompu le cou ; pour dire, qu’il est tombé & qu’il s’est blesse : & en ce sens, on le dit figurément de la fortune, ou des affaires. Ce marchand a tant fait de crédit, qu’il s’est rompu le cou, qu’il s’est ruiné. On a rompu le cou à ce projet ; pour dire, on y a mis tant d’obstacles, qu’on l’a empêché de réussir. En voulant s’élever trop haut, l’on tombe, & l’on se casse le cou. S. Evr. Il n’est point de mer si pleine d’orages, ni qui roule plus de vagues, qu’il s’élève de mouvemens dans une multitude, quand elle a la bride sur le cou. Vaug.

Cou se dit aussi de quelque partie des habits qui se mettent sur le cou, ou autour du cou. Le cou de ce pourpoint, de cette chemise est trop étroit, il étrangle. Thoracis collare, amiculum. Un mouchoir de cou, c’est le mouchoir que mettent les femmes sur le cou pour cacher leur gorge. Tour de cou, est un gros linge qu’on met la nuit sur le cou de peur de s’enrhumer. Colli amictus, amiculum. On appelle aussi un tour de cou une grosse gance, ou tresse qu’on coud au haut d’un manteau pour l’attacher.

Cou se dit aussi par ressemblance de plusieurs choses qui sont longues, menues ou étroites. Collum. Le cou d’une bouteille, d’un matras, ou instrument qui sert aux distillations de Chimie, qui a un cou fort long. On le dit aussi des passages étroits qui sont