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Qui détermine, qui fait prendre un parti. L’attachement de Brutus aux intérêts du Sénat fut pour Cépion une raison déterminante de se déclarer pour les Chevaliers. Crevier.

DÉTERMINATIF, ive. ad. Terme de Grammaire qui se dit de tout ce qui sert à déterminer la signification d’un mot, à la restreindre, à en faire uns application individuelle. Dans cette phrase la lumière du soleil, soleil est le mot déterminatif de lumière, c’est-à-dire qu’il restreint le nom générique de lumière à ne signifier que la lumière individuelle du soleil, &c. Le pronom qui, que, lequel & laquelle, s’appelle communément pronom relatif. Ce nom ne paroît lui convenir qu’imparfaitement : car d’autres noms & pronoms sont également relatifs, tels que le mien, le vôtre, le sien, les leurs. Si l’on veut donc avoir égard à la véritable & propre fonction qu’il a dans la Grammaire, je crois qu’il faudroit le regarder comme pronom déterminatif. En effet tous les qui, lesquels, lequel, laquelle, c’est-à-dire, qui, quæ, quod des Latins, ne sont que pour déterminer à regarder le nom par un endroit particulier qui forme une espèce de modification. Des exemples feront sentir la chose. Quand je dis, Dieu qui est bon, ou la vertu que l’on estime, ou le Philosophe duquel je vous ai parlé à quoi servent, en ces trois phrases, qui, quel, duquel, sinon à faire regarder par des endroits particuliers & par certaines modifications le nom ou l’objet ; savoir, Dieu en tant que bon : la vertu en tant qu’on l’estime, le Philosophe en tant que je vous parle de lui ? Le P. Buffier, Gram. F. M. Restaut, dans sa Grammaire Françoise, sans ôter à ces sortes de pronoms la qualité de relatifs, y ajoûte celle de déterminatifs. Les pronoms relatifs, sont, dit-il, déterminatifs, quand on s’en sert pour restreindre & déterminer la signification des noms ou pronoms auxquels ils se rapportent ; c’est-à-dire, quand ce qu’on ajoûte à une idée, par le moyen des pronoms relatifs, ne convient pas à cette idée dans toute son étendue. Ainsi, quand je dis, la doctrine qui met le souverain bien dans la volupté du corps est indigne d’un Philosophe, je ne parle pas de la doctrine en général ; mais par le pronom qui je la restreins & la détermine à ne signifier que celle qui met le souverain bien dans la volupté du corps… Par conséquent qui est déterminatif dans cet exemple.

DÉTERMINATION. s. f. Se dit en général d’une résolution qu’on prend après avoir balancé entre deux partis. On lui demande une prompte détermination. Voyez Résolution.

☞ En matière de doctrine, ce mot paroît synonyme à décision. Voyez Décision. L’Université de Paris ne croyoit pas seulement pouvoir se tenir dans les anciens sentimens ; mais même condamner ceux qui sous prétexte d’une détermination du Concile, enseigneroient dans Paris une doctrine contraire à la sienne. Rassicot. On auroit fait céder son sentiment particulier à celui de toute l’Eglise, qu’on auroit cru trouver infailliblement dans les déterminations de ce Concile. Idem.

Ce terme en Philosophie se prend ou activement ou passivement. Détermination pris activement est, 1o. Une action de la volonté, qui se porte à agir ou à ne point agir, à faire une chose ou à en faire une autre. 2o. C’est l’action d’une cause sur une autre, qu’elle applique, ou qu’elle pousse à agir. Détermination pris passivement est la modification que la cause déterminante produit dans la déterminée. La détermination de la volonté humaine au bien ou au mal est libre. La détermination que reçoit une pierre de la main qui la jette. La détermination que reçoit un vaisseau du vent, & de son gouvernail, est ce qui fait sa route.

Détermination se dit, généralement, en Physique de l’action par laquelle une chose également capable de plusieurs qualités, est déterminée à recevoir l’une plutôt que l’autre. On le dit particulièrement de la tendance d’un corps vers un côté plutôt que vers un autre. La détermination est une façon d’être distincte du mouvement, parce que la détermination peut changer : quoique le mouvement demeure le même. Dans ce sens le mot de direction est plus convenable. Voyez Direction.

☞ On appelle en Grammaire la détermination d’un mot, quand il est restreint à une certaine signification, & qu’il ne convient qu’à elle. Vocabuli ad rem aliquam significandam addictio.

DETERMINÉMENT. adverbe. Expressément, positivement, spécifiquement. Definitè, specialiter. On a prononcé déterminément sur cette question, sur cet article. Le Prince veut absolument & déterminément. Le doute laisse l’esprit en suspens, & la science prononce déterminément & absolument. Tout ce que Dieu veut déterminément arrive infailliblement. S. Evr.

On dit, en Dialectique, qu’une proposition est déterminément vraie, ou déterminément fausse. Determinatè. Cela ne se dit point des propositions nécessaires, dont la vérité est fondée sur la nature de la chose, ou d’une cause nécessaire. Par exemple, on ne dit pas qu’il est déterminément vrai que l’homme est un animal raisonnable, ou qu’une pierre élevée en l’air, & abandonnée à elle-même tombera à terre ; mais on le dit des propositions contingentes, qui peuvent être, ou n’être pas vraies : & dont la vérité ou la fausseté dépend de la détermination d’une cause libre. Par exemple, ce Capitaine partira demain pour l’armée. Cette proposition est dès aujourd’hui déterminément vraie, ou déterminément fausse. Si demain l’Officier se détermine à partir & se met en chemin, la proposition est déterminément vraie ; & s’il ne se détermine point à partir, la proposition dès-à-présent est déterminément fausse, & sa contradictoire est déterminément vraie. Et, en général, de deux propositions contradictoires du futur contingent, l’une est toujours déterminément vraie, & l’autre déterminément fausse ; non pas que dès-à-présent la cause soit déterminée, mais parce qu’elle se déterminera, ou ne se déterminera pas dans le temps énoncé dans la proposition. Ainsi dès-à-présent elle est déterminément vraie, non pas pour le présent, mais pour l’avenir, pour le temps auquel la cause libre se déterminera.

Il signifie aussi, courageusement, hardiment. Les troupes allèrent déterminément à l’assaut.

DÉTERMINER, v. a. Décider en matière de Doctrine, de Jurisprudence, de Gouvernement. Definire, statuere. Quand les Coutumes n’ont rien déterminé sur un article, il faut avoir recours au Droit Romain. Il faut croire tout ce que l’Eglise a déterminé.

Déterminer signifie aussi arrêter, faire prendre, & prendre une résolution après avoir balancé entre deux partis. Dieu a déterminé de tout temps de récompenser les bons & de punir les méchans. Il étoit irrésolu ; cet événement l’a déterminé. Il a déterminé cela dans son esprit. Statuere, decernere. Nous nous tromperions moins souvent, si nous ne nous déterminions que sur des idées claires & évidentes. S. Evr. On ne doit se déterminer à une action, qu’après une exacte perquisition de l’entendement, qui a bien pesé & bien considéré la nature de l’objet. Port.-R.

Déterminer, en termes de Physique, signifie donner une certaine façon à ce qui de soi-même, n’a pas plutôt l’une que l’autre, à ce qui est indifférent à l’une ou à l’autre. Il faut que Dieu détermine la matière au mouvement ou au repos. Determinare ad motum vel quietem.

Déterminer, signifie aussi, destiner, appliquer à quelque chose. Assignare, destinare. Il y a des fonds certains & déterminés pour fournir à telle dépense.

Déterminer, en termes de Grammaire, signifie restreindre un mot à une certaine signification, marquer le sens dans lequel il doit être pris. L’usage détermine les mots à signifier certaines choses. Vocabulum ad rem aliquam signifacandam addicere. Un mot