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DIA

Consonnance composée en proportion de 12 à 5.

Tous ces termes se trouvent dans ceux qui ont écrit de la Théorie de la Musique. Voyez le Traité de la Musique du P. Parran, le Dictionnaire de M. Brossard, &c.

DIAPÉDÉSIS. s. m. Terme de Médecine. Sortie du sang à travers les tuniques des artères ou des veines, qui arrive lorsqu’il est trop dissous, & que les pores des vaisseaux sont trop ouverts. Il y a d’habiles Médecins qui ne croient pas qu’il survienne une telle ténuité au sang, qu’il puisse exsuder sans nulle ouverture au travers des vaisseaux.

Ce mot vient de διὰ, par, & πεδάω, je bondis, je saute.

DIAPENTE. s. m. Est un intervalle de Musique qui est la seconde des consonnances, & qui avec le diatessaron compose un octave. Dans la pratique on l’appelle la quinte. Voyez QUINTE. Le Diapente est une consonnance simple : si on le considère diatoniquement, il a quatre espaces, & contient deux tons majeurs, un mineur, & un semiton majeur… Le diapente est la plus grande partie du diapason harmoniquement divisé. P. Parran. Le diapente est composé du diton & du semiditon. Id. Diapente est un terme de la Musique des Grecs, par lequel ils expriment une symphonie qui se fait lorsque la voix passe du premier ton au cinquième lieu. Voyez Vitruve, ch. 4. du Liv. 5.

Diapente se dit aussi, en Pharmacie, d’un composé de cinq sortes de drogues.

Ce mot est composé de la préposition διὰ, & de πεντε, cinq.

DIAPHANE. adj. m. & f. Transparent, qui donne passage à la lumière. Perlucidus, perlucens, translucidus, translucens. Les corps diaphanes sont l’air, l’eau, le verre, le talc, la corne, la porcelaine fine, &c.

☞ On nomme corps diaphanes ou transparens, ceux dont les pores droits, nombreux & disposés en tous sens, donnent un passage libre à la lumière. L’opposé de diaphane est opaque. L’air parmi les corps diaphanes fluides, & le verre parmi les corps diaphanes solides, doivent occuper le premier rang. Il ne seroit pas aussi facile de décider quels sont, parmi les corps solides & fluides, ceux que l’on doit regarder comme les plus opaques. Voyez Transparent.

On appelle colonne diaphane, toute colonne de matière transparente, comme étoient celles de cristal du théatre de Scaurus. Les Décorateurs emploient des colonnes diaphanes dans les Châteaux de feu, dans les représentations d’un Palais du Soleil, d’un Temple de Pluton, &c. Les colonnes diaphanes sont des colonnes creuses, & dont le bâti est recouvert de toiles fines ou de transparent, derrière lesquelles on met des lumières qui font paroître la colonne toute de feu ou lumineuse.

DIAPHANÉITÉ. s. f. Terme didactique. Qualité de ce qui est diaphane ou transparent, de ce qui transmet la lumière. La diaphanéité des corps ne provient que de la situation de leurs pores en ligne droite, en sorte qu’il n’y a aucun corps qui empêche le passage de la lumière ; & la plus ou moins grande diaphanéité consiste dans la plus ou moins grande quantité de pores droits. C’est par cette raison qu’on démontre que la malléation du verre est impossible ; car, sitôt qu’il sera malléable & ductible, ses pores ne seront plus situés vis à-vis, & par conséquent il perdra sa diaphanéité, ou transparence, c’est-à-dire, la principale qualité du verre. On donne de la diaphanéité à des corps qui n’en ont point, ou l’on augmente le peu qu’ils en ont. Ainsi, en huilant du papier, on le rend plus diaphane qu’il n’étoit, & au contraire, on diminue sa diaphanéité en le battant avec le marteau. Ce que le verre, le crystal, & la glace ont de particulier, est qu’ils ont leurs pores disposés en ligne droite, ce qui cause leur diaphanéité. Le Pour et Contre. Voyez Transparence qui est plus de l’usage ordinaire.

DIAPHIES. s. f. pl. Terme de Mythologie. Fêtes qui se célébroient à Athènes en l’honneur de Jupiter Milichien, pour le prier de détourner les maux dont on pouvoit être menacé. Diaphia. On s’assembloit pour cette solennité hors des murailles de la ville, & l’on y faisoit paroître une tristesse singuliere.

DIAPHŒNIC. s. f. Terme de Pharmacie. Electuaire mou, purgatif, auquel on a donné ce nom à cause que les dattes en font la base, & que les Grecs appellent le palmier, dont les dattes sont les fruits, φοῖνιξ. Les autres ingrédiens sont les pénides, les amandes, le turbith, le diagrède, le gingembre, le poivre blanc, le macis, la cannelle, la rue, le fenouil, le daucus & le miel. Le diaphœnic purge principalement les sérosités, il excite les mois aux femmes. On s’en sert pour l’hydropisie, pour la léthargie, pour l’apoplexie & pour la paralysie.

DIAPHORÈSE. s. f. Terme de Médecine. C’est en général une évacuation qui se fait par l’habitude du corps, & par les pores de la peau, tant insensiblement que sous la forme de sueur. Ce mot est Grec, διαφόρησις, du verbe διαφερειν, transmettre d’un lieu à un autre. Col-de-Villars.

DIAPHORÉTIQUE. adj. de t. g. Terme de Médecine, qui se dit des médicamens qui poussent les humeurs par la transpiration. Diaphoretica medicamenta. Ce mot est Grec : il signifie, Sudorifique. L’antimoine est un médicament diaphorétique.

Diaphorétique minéral, est une préparation d’antimoine, qu’on appelle autrement Antimoine diaphorétique. Voyez ANTIMOINE.

DIAPHRAGMATIQUE. adj. C’est le nom qu’on donne aux artères & aux veines qui sont répandues dans le diaphragme. Venæ, arteriæ phreneticæ. On les appelle aussi phréniques, ou phrénétiques.

DIAPHRAGME. s. m. Terme d’Anatomie. Muscle nerveux qui sépare la poitrine d’avec le bas-ventre, & qui est comme une espèce de cloison entre les parties vitales & les naturelles. Diaphragma, transversum ex valida membrana septum. Sa figure est ronde, représentant la figure d’un poisson qu’on appelle une raie. Tout son corps est composé de deux cercles, dont l’un est membraneux, & l’autre charneux ; de deux artères, de deux veines, qui s’appellent phréniques, & de plusieurs branches de nerfs. La membrane qui le couvre par-dessus, vient de la plèvre, & celle qui est par-dessous, vient du péritoine. Sa situation est oblique, parce qu’il va du cartilage xiphoïde par les extrémités des côtes à la région des lombes. Il est percé en deux endroits, pour faire passage à l’estomac & à la veine cave montante. Ce muscle a deux mouvemens, celui de contraction & celui de dilatation : dans le premier, qui se fait pour l’inspiration, le diaphragme s’aplatit, & la cavité de la poitrine devient plus ample ce qui est nécessaire, afin que le poumon se puisse mieux dilater : dans le second, qui se fait pour l’expiration, le diaphragme se releve, & s’enfonce dans la cavité de la poitrine, ce qui la rend plus petite. On trouve le diaphragme toujours relâché dans un animal mort. Voyez, à l’art. des Muscles, quelle est la cause physique de cette contraction, & de cette dilatation successive.

C’est Platon, au rapport de Galien, qui le premier l’a nommé diaphragme, du verbe διαφράττειν, qui signifie, séparer, ou être en deux. Auparavant on l’appelloit φρενες, qui signifie, entendement, parce qu’on prétendoit que, dès que ce muscle étoit surpris d’inflammation, l’homme tomboit aussitôt en phrénésie ; ce que l’expérience ne confirme pas, non plus que ce qu’on a dit que ceux, à qui l’on traverse le diaphragme d’un coup d’épée, meurent en riant. Les Latins l’appellent septum transversum, comme qui diroit cloison mise de travers. M. Hook a remarqué qu’on pouvoit entretenir un animal en vie sans thorax & sans diaphragme, en lui faisant entrer de l’air dans les poumons par le moyen d’un soufflet, expérience qu’il dit avoir faite. Gaspard Bartholin, le fils, a fait un Traité de la structure du diaphragme. On appelle aussi diaphragme, le cartilage qui est au milieu du nez, qui sépare les deux narines.