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CYC

cien un cercle. Les principales Cyclades étoient Andro, Andros ; Zéa, Cea ; Sdille, Delos ; Micoli, Micone ; Naxia ou Naxi, Naxud ; Quinanco, Oliaros ; Pario, Paros ; Morgo, ou Rhenia ; Zorphanto, Seripius ; Ciphano, Siphuus ; Siro, Siros ; Thine, Thinos. Elles sont aujourd’hui sous la domination du Turc, peuplées de Chrétiens qui suivent le rit Grec, & dont plusieurs sont Schismatiques, & d’autres Catholiques. Il y a aussi des Eglises du rit Latin.

CYCLAMEN. s. m. Voyez Pain de pourceau. Cyclaminum. C’est la même plante.

Ce mot vient de κύκλος, cercle ; & l’on a donné ce nom à ces sortes de plantes à cause de la figure de leurs feuilles & de leur racine.

CYCLAMOR. s. m. Terme de Blason, qui se dit d’une manière de bordure que quelques-uns nomment Orlerond. Limbus. La Maison de Barbaro à Venise porte d’argent à un cercle, ou cyclamor de gueules.

Ce mot vient de ce qu’il représente la bordure d’or d’une robe qui s’appeloit cyclas chez les Grecs & les Latins, à cause de sa figure ronde, comme qui diroit cycle en or ; & on appeloit aussi autrefois une robe cyclée, pour dire, bordée.

CYCLE. s. m. Est une période, une révolution d’un certain nombre d’années ; après lesquelles le soleil & la lune sont censés revenus au même point du ciel d’où ils étoient partis. Les Juifs ont un cycle de 84. ans, ou une ogdoécontatessaraétéride, comme S. Epiphane nous l’apprend dans l’hérésie LI. qui est celle des Alogiens. Le P. Petau & le P. Boucher ont donné des traités sur le cycle des Juifs, ou l’ogdoécontatessaraétéride. Il y a maintenant trois cycles principaux. Le cycle solaire ou des lettres Dominicales, le cycle lunaire & le cycle de l’indiction.

CYCLE SOLAIRE. Terme du comput Ecclésiastique. Cyclus solaris. Par le mot cycle, on entend une suite de certains nombres qui vont successivement, & sans interruption l’un après l’autre dans leur ordre, depuis le premier jusqu’au dernier, d’où retournant immédiatement au premier, il se fait une espèce de circulation perpétuelle. Ainsi le cycle solaire, c’est la révolution de 28. ans qui commence toujours par 1. & finit par 28. après laquelle toutes les lettres qui marquent le Dimanche & les autres Fériés, reviennent dans le même ordre où elles étoient. La réformation du Calendrier par le Pape Grégoire XIII. apporta un grand changement dans le cycle solaire. Il est ainsi appelé, non pas à cause du cours du soleil, qui ne contribue rien à cette supposition, mais parce que le Dimanche est appelé par les Astronomes, le jour du soleil, & que la lettre Dominicale est celle qu’on cherche principalement dans cette révolution. Les lettres Dominicales qui sont les sept premières lettres de l’Alphabeth, ont été substituées en la place de huit lettres Nundinales des Romains. Voyez Dominicale.

Le cycle solaire ou des lettres Dominicales est de 28. ans, parce qu’après 28. ans les lettres Dominicales recommencent à se trouver aux mêmes jours de l’année qu’elles étoient la première année de ces 28 ans, & qu’elles ont été pendant tout le cycle, en sorte que si la première des 28. années étoit bissextile, & qu’elle eût pour lettre Dominicale GF l’année suivante E, & ainsi des autres, après 28. ans ou la 29e année suivante aura encore GF, la suivante, E, &c.

Pour trouver le cycle solaire en telle année qu’on voudra, il faut ajouter 9. à l’année proposée, & diviser le tout par 28. & le reste sera le nombre des années du cycle solaire, & le quotient sera le nombre des révolutions depuis Jesus-Christ. S’il ne reste rien à la division, on sera à la 28. & dernière année du cycle solaire. Par exemple à 1740. ajoutez 9, la somme est 1749 ; divisez 1749 par 28, vous aurez 13 de reste après la division. Ainsi 13 est le cycle solaire de l’année 1740 de J. C. Voici deux vers techniques qui peuvent servir à retenir cette méthode.

Junge annis Domini ter ternos, perque viginti
Octo seca summam, cyclus solaris natetur.

Voilà pour les années depuis J. C. Pour celles qui précèdent la naissance de J. C. prenez l’année de la période Julienne, qui répond à l’année avant Jesus-Christ proposée. Divisez cette année de la période Julienne par 28, le restant après la division faite est le cycle solaire de cette année-là. Cette règle peut encore servir pour les années après J. C. & généralement pour trouver le cycle solaire de quelque année que ce soit avant ou après J. C. Voyez quelle est cette année-là dans la période Julienne, & divisez cette année de la période Julienne par 28, le restant après la division est le cycle solaire. Pour savoir quelle est une année quelconque dans la période Julienne, il n’y a qu’à se souvenir que la première année de J. C. est l’année 4714 de la période Julienne. Ainsi de 4714 retranchez l’année avant J. C. proposée, & ajoutez, à 4713 l’année après J. C. proposée, & vous aurez l’année de la période Julienne qui y répond.

Cycle Lunaire, autrement appelé le Nombre d’or, ou Ecclésiastique. Cyclus Lunaris. C’est une période de la révolution de 19 années lunaires, & de 7 mois embolismiques, ou intercalés, qui reviennent à 19 années solaires, laquelle fut inventée par Méthon Athénien, lequel observa qu’au bout de ce tems la lune recommençoit à faire les mêmes lunaisons. Avec le tems il s’est trouvé un peu d’erreur dans cette observation, car les nouvelles lunes retournoient bien au même jour après le cours de ces 19 années ; mais près d’une heure & demie plutôt. Ce cycle est de 19 nombres, qui se suivent successivement, sans interruption dans leur ordre naturel, depuis le 1 jusqu’au 19 l’on continue la même circulation jusqu’à l’infini. Chacun de cas nombres répond à une année du cycle de 19 ans. Il fut reçu par les premiers Chrétiens pour déterminer par un ordre certain les jours des nouvelles lunes Paschales dans le cours des années. Ceux qui ont travaillé au Calendrier de l’Eglise ont arrangé les nombres du cycle lunaire, en supposant que les nouvelles lunes devoient précisément retourner au même point & à la même heure, de 19 ans en 19 ans & cela à perpétuité. L’usage de ces nombres étoit tel, que chacun d’eux enseignoit les nouvelles lunes au jour où il se trouvoit, & dans les années dont il étoit le nombre d’or. Comme les Orientaux commencèrent à se servir du nombre d’or au tems du Concile de Nicée, ils prirent pour la première année du cycle la nouvelle lune Paschale qui se rencontra au 13 de Mars, & ils donnèrent à ce jour-là le nombre d’or 1. Or en supputant sur ce pied-là, le cycle lunaire 3 tombe au 1 de Janvier de la 3e. année. Au contraire les Chrétiens d’Occident apposerent le nombre 1 au 1 de Janvier, & cette différence en apportoit beaucoup dans le tems de la célébration de la Pâque. C’est pourquoi Denys le Petit, en dressant une nouvelle forme de Calendrier, persuada aux Chrétiens d’Occident, pour faire cesser cette diversité, de le conformer à l’usage de ceux d’Alexandrie, ou d’Orient, en plaçant le cycle 3 au 1 de Janvier. D’où s’ensuit que le nombre 3 se trouvant à la 1 année du cycle, celui de la 19 est nécessairement le 2 d’où l’on retourne à la première année du cycle suivant, marqué par le nombre 3 en conservant le même ordre par une circulation perpétuelle. Blondel. Observez que, dans la distribution du cycle lunaire dans chaque mois du Calendrier, chaque nombre précède de onze jours celui qui est moindre que lui d’une unité. Ainsi en mettant le nombre 12 au 12 de Janvier, le nombre 1 qui est moindre d’une unité ne se trouvera qu’au 23 de Janvier ; c’est-à-dire, onze jours après. Id. Le cycle lunaire, dans l’ancien Calen-