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RONCE — ROSE

7, 16, en des fouets d’épines et de ronces qui auraient servi à fustiger et à châtier les habitants de Soccoth.

La ronce (βάτος, rubus) est expressément marquée dans un texte de saint Luc, vii, 44, où elle vient dans une sorte de proverbe : « Chaque arbre se reconnaît à son fruit, on ne cueille pas de figues sur les épines, on ne récolte pas de raisins sur la ronce. » — C’est à tort que les Septante, suivis par la Vulgate, ont rendu par Βάτος, (rubus) le mot hébreu senéh qui désigne le buisson enflammé de l’Horeb du milieu duquel Dieu se manifesta à Moïse. Exod., iii, 2-4 ; Deut., xxxiii, 16 ; Act., vii, 30-35. Voir t. i, col. 1967. Ce passage de l’Exode est cité par saint Luc, xx, 37 et saint Marc, xii, 26, sous un titre ou expression reçue chez les rabbins pour indiquer cet endroit de la Bible : ἐπὶ τοῦ βάτου, super rubum.

RONDET Laurent-Etienne, fécond écrivain français, né à Paris le 6 mai 1717, mort dans cette ville le 1er avril 1785. Son père était imprimeur à Paris. Rondet fut très attaché au jansénisme. Il est surtout connu par son édition de la Sainte Bible, en latin et en français, avec des notes, des préfaces et des dissertations, 14 in-4°, Paris, 1748-1750 ; 2e édit., 17 in-4°, Avignon, 1767-1774. Cette Bible est connue sous le nom de Bible de l’abbé de Vence, quoique ce dernier n’y ait eu aucune part et que Rondet lui ait emprunté seulement quelques dissertations. La plus grande partie des préfaces et des dissertations sont prises dans dom Calmet, avec des corrections et des additions. La traduction avec paraphrase n’est guère que la reproduction de celle de Carrières. La Bible de Vence a été plusieurs fois réimprimée, en particulier à Paris en 1828, 25 in-8° avec atlas in-4°. Parmi les autres publications de Rondet, on peut citer Isaïe vengé, in-12, Paris, 1762 (critique de la Traduction d’Isaie de Deschamps) ; Figures de la Bible en 150 tableaux, avec des explications, in-4 », Paris, 1767 ; Histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament, avec figures, in-8 », Paris, 1771 ; Dictionnaire historique et critique dé la Bible, in-4°, Paris, 1776-1784 ; cet ouvrage, qui devait servir de supplément à la Bible de Vence, est resté inachevé et s’arrête à la lettre E ; Dissertation sur l’Apocalypse, in-4°, et in-12, Paris, 1776 ; Dissertation sur la version des Septante, in-4° et in-12, Paris, 1783 ; etc. ; Verba Christi, en grec et en latin, in-4 », Paris, 1784 ; la seconde édition de la Sainte Bible de l’abbé Legros, traduite sur les textes originaux, avec un Discours suites prophètes et des notes (édition modifiée sans en prévenir), 5 in-12, Paris, 1756 ; une édition du Nouveau Testament traduit par Mésenguy ; deux éditions de la Bible de Sacy, in-f°, Paris, 1759, 1776 ; etc.


ROS (hébreu : Ro’š, « tête, chef » ; Septante :Ῥώς), le septième fils de Benjamin. Gen., xlvi, 21. Ce nom ne se lit point dans la généalogie de Benjamin reproduite dans I Par., vii, 6 (abrégée), ni viii, 2. Cette dernière, quoique plus détaillée que vii, 6, contient seulement cinq noms, au lieu des dix de la Genèse. Dans viii, 2, le cinquième nom est Rapha (col. 974) ; c’est peut-être une lecture différente de Bos. La liste des fils de Benjamin, Num., xxvi, 38-39, contenant le second recensement des familles israélites fait dans le désert, à la veille de l’entrée dans la Terre Promise, ne renferme aussi que cinq noms. Les cinq autres fils de Benjamin énumérés dans la Genèse étaient apparemment morts sans postérité ou bien leurs descendants s’étaient fondus avec d’autres familles. Ros ne figure pas non plus dans les Nombres. On a émis l’hypothèse, qui n’est pas sans quelque vraisemblance, que le nom d’Ahiram mentionné le troisième parmi les fils de Benjamin, Num., xxvi, 38, et qui est appelé expressément père de la famille des Ahiramites (ce qui est un argument en faveur de la conservation exacte de ce nom), peut bien être la dénomination véritable d’un seul fils de Benjamin lequel, par une mauvaise coupure de lecture, aurait été divisé en deux ; le mot אחירם, ’Aḥirâm, des Nombres, serait la véritable leçon et les deux noms אחי, Êḥî de Genèse, et ראש, Rô’š, seraient le dédoublement de ’Aḥîrâm, avec la transformation du mem final en schin, à cause de la ressemblance de ces deux lettres dans l’ancienne écriture hébraïque. Voir Alphabet, t. i, col. 407. ’Aḥîrâm paraît être devenu aussi ’Aḥiraḥ. I Par., viii, 1. Voir t. i, col. 290.


ROSCH (hébreu : ראֹש, Rô’š ; Septante, Symmaque, Théodotion : Ῥώς), contrée nommée dans Ézéchiel, xxxviii, 2, 3 ; xxxix.

1. La Vulgate a pris Rô’š pour un nom commun ; elle a traduit Gog, [princeps] capitis [Mosoch et Thubal] ; mais Mosoch et Thubal étant des noms propres, il est plus naturel de voir aussi dans Rô’š un nom propre, comme l’ont fait les Septante et comme le font aujourd’hui la plupart des interprètes. Il faut donc traduire « Gog » (t. iii, col. 265), prince de Rosch, de Mosoch (t. iv, col. 1319) et de Thubal. Saint Jérôme dit, In Ezech., xxxviii, 2, t. xxv, col. 357 : Primant gentem Ros, Aquila interpretatur « caput », quem et nos secuti sunius, ut sit sensus. Principem capitis Mosoch et Thubal. Et revera, nec in Genesi, nec in alio Scripturæ loco, nec in Josepho quidem, hanc gentem potuimus invenire. Ex quo manifestum est « Ros » non genteni significare, sed « caput ». L’argument n’est pas concluant : Ezéchiel a dans ses prophéties plusieurs noms géographiques incontestables qui ne se lisent dans aucun autre livre de la Bible

2° L’identification de Rosch est fort controversée. Bochart, Phaleg., iii, 13, Opera, Leyde, 1692, col. 186, 188, voit dans Rosch et Mosoch les ancêtres des Busses et des Moscovites. A Rhos et Mesech, dit-il, col. 186, id est, Rhossis et Moschis, descendisse « Russos » et « Moscovitas ». Rhos appellari Tauricam Chersonesum. Cette opinion, adoptée par Gesenius, Thesaurus, p. 1253, qui l’appuie sur les dires des écrivains byzantins du xe siècle, a compté un certain nombre de partisans, mais elle est sujette à bien des difficultés. Le nom des Russes n’a pris naissance qu’au ixe siècle (A. Rambaud, Histoire de la Russie, p. 37-42), et le rapprochement si tardif établi par les auteurs byzantins entre les Russes et le Rosch d’Ézéchiel (cf. Socrate, H. E., vii, 43, t. lxvii, col. 833), est loin d’être justifié.

Les textes cunéiformes du viiie et du viie siècle avant notre ère fournissent une explication plus naturelle et plus vraisemblable. Ils mentionnent un pays de Rašu ou Raši, dont le nom correspond bien au Rosch d’Ézéchiel ; il touchait à Élam et était situé à l’ouest de ce dernier pays. G. Smith, History of Assurbanipal, p. 218 ; Eb. Schrader, Keilinschriften und Geschichtsforschung ; p. 110, 112 ; Frd. Delitzsch, Wo lag das Paradies, p. 322 ; Id., dans Calwer Bibellexicon, 1885, p. 774 ; Fr. Lenormant, Les origines de l’histoire, t. ii, p. 456.


ROSE (grec : ῥόδον ; Vulgate : rosa), la reine des fleurs.

I. Description.

Ce genre est le type de la famille des Rosacées, dialypétales caliciflores régulières, dont une série est constituée par le seul genre Rosa, très nettement caractérisé par son fruit, le Cynorrhodon des anciens. C’est un réceptacle creux, resserré à son orifice et charnu à la maturité, renfermant dans sa cavité plusieurs carpelles secs et entremêlés de poils rigides. Les feuilles sont imparipennées, avec stipules soudées au pétiole.

Le Rosa phœnicia Boissier (fig. 253), qui habite la région littorale, se reconnaît à ses fleurs blanches, ses sépales caducs, ses longues tiges sarmenteuses, et surtout à ses styles soudés en colonne saillante. Dans les