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Nniis ne donnerons pas ici la liste exacte des scnatusconsnltes dont la teneur nous a été conservée en partie [SENATUS consultim] ; on recourra <à celle qui a été dressée par M. Hiibner ". Mais on peut, de l’ensemble de ces monuments, tirer une énumération assez complète des formalités extrinsèques, ou indications solennelles que renfermaient les acta en ce qui concerne spécialement les sénatus-consultes. — 1° Ordinairement, les noms des consuls figurent en tête des sénatus-consultes, pour constater exactement leur date ; — 2° en général la mention du jour et du mois s’y trouve jointe ; — 3" dans les anciens sénatus-consultes, comme celui De bacchanal.ibm, on lit aussi la mention du lieu où le sénat s’est assemblé, mention devenue par la suite moins fréquente, comme inutile, lorsque le sénat se réunit en des lieux déterminés, à des époques fixes ; — 4° vient ensuite l’intitulé du sénatusconsulte {inseriptio) en ces termes : Smatus cmsullum, rarement Senatus auctoritan ; car celte expression a un sens spécial et technique [senatus consultum] ; — 5° on indique les magistrats qui cornu hm-unt, c’est-à-dire qui ont réuni le sénat ou la curie municipale, et ceux qui va-ba fecerunt, ou retulerunt ; ces mots se trouvent cuniuiativement ou isolément dans les textes. Becker "^ et M. Hiibner, d’après un examen complet des divers monuments, distinguent très-bien le sens de ces mots comme se référant à des objets difl’érents. — 6° Les noms des témoins {qui scribendo adfutrvnt ) se trouvent ordinairement dans les sénatus-consultes et dans les décrets des municipes, entre les désignations de celui qui consuluit et de celui qui verba fccit ; ces témoins sont au nombre de deux ou de trois ; il y en eut jusqu’à douze". — 7° Suit la formule ordinaire (rfe«’eft<m) qui annonce la décision ou le décret du sénat : quid de ea re fteri placerei , itacemuerunt. — 8"Puis vient le dispositif du sénatus-consulte ou du décret de la curie, setiatui p lacère, ou plaeere huic ordini, ou placet cuncto ordini, ou enfin senatum existimùre... item placei-e^^, etc. ; — 9° quelquefois le sénatus-consulte indique les mesures à prendre pour lui donner la publicité, soit au moyen de tableaux et placards {tabulae vel chartae) ou de tables d’airain gravées (m aeve incidantur), ou même d’une inscription sur le piédestal d’une statue ; — 10" certains monuments de décrets municipaux (iunnent quelques renseignements sur l’ordre suivant lequel les suffrages ont été donnés ou sur leur nature -" ; — 11» enfin, à la suite des sénatus-consultes se trouvait la subscriptio du mot censuerunt, semblable à celle qu’ajoutaient, d’après Valère Maxime ", les tribuns du peuple jjour faire connaître qu’ils ne mettaient pas opposition au décret " ; — 12° le nombre de sénateurs nécessaire à la validité de la délibération a varié suivant les temps et la nature des décrets -’ ; aussi le chifi"re des assistants est-il parfois mentionné dans les monuments ", comme celui des adhésions [acclamatio]. On a dit précédemment que les orationes principis étaient également rapportées dans les acta senatus. On sait que ces ’^ Op. hmd. p. 66 ; Rudorlf, ftiimiich. Ufclasgcsch. 1, p. 221-224. — 10 (jp, laiid. p. 404. — 17 P. ÎO et s. — 18 Cic. Ad Allie. IV, 18, 2 ; Hubner, p. 25. — 19 Hubaei-, p. 26 ; cf. in ni ?, fr. 20, § 6, V, 3, 19, De hend. petit. ; comp. le texte <lu SC. Juvent. , avec les corrections proposées par Hiibucr, p. 69. — S" Hiibner, p. 27. SI U . — •» Leur isTEHCEssio, mentionnée parfois, ne laisse subsister qu’une AucToniTis SBUiTUS. — 23 Dcckcr-JIarquardl, U, 3, p. 22.-i ; cf. lit. Liv. XXXI., IS ; XUl, S8.

— 2> Hiibner, p. 29. — « Plin. Pnneg. 7s. —56 Ed Hiincl, p. Sl-89 ; Blondeau, Moiium. p. 18. — ’" Laniprid. Comm. 18 ; Vopisc. Aurel. 19, 20, 41 ; Tucit. 3, 1 ; Pnbns, 11, U’ ; Hiibner, p. 29 et TS, donne une liste cjacte de ces passages. — S8 Rudorff, Rimische Gesch. Leipzig, I8S7-9, p. 130-141, et p. 224-274 ; Hiibner, p. 30.

— *9 Hiibner, p. 38. — BiBLiocRAPuic. Victor Le Clerc, Des juurnaux chez le^ Roprojjositioiis (lu |)iiiK’e, consignées dans un mémoire, étaient lues pai’ un questeur et ordinairement suivies des acclamations du sénat. Ce discours du prince était en fait confondu avec le sénatus-consulte, et on l’inscrivait sur une table d’airain ; à partir de Trajan on y joignit les formules d’acclamation -’, on en trouve un curieux spécimen dans l’acte placé en tète du Code Théodosien ^*, et qui porte ce titre : Gestu in senalu ui’bis Romae de recipiendo Tkeodosiano codice. Remarquons que les acta senatus paraissent avoir pris à cette époque le nom de gesfa.

Les Scriptores historiae Au /ustae semblent avoir assez abondamment puisé dans le recueil des acta senatus ", soit pour ce qui concerne les orationes prindpis, ou les acclamatirmes, soit pour ce qu’ils rapportent des correspondiinces, [epistulae) échangées avec les magistrats de Rome, ou même avec les princes étrangers. Indépendamment de ces sources officielles, il exista, à partir d’Adrien, des recueils particuliers, où des jurisconsultes réunirent par rang de date les constitutions impériales *’. Tels furent les Codes Grégorien et Hermogénien qui servirent en partie de base aux Codes Théodosien et Justinien. Quant aux acta senatus, rédigés officiellement par le sénateur appelé ab actis, et plus tard c(/rator«c/07’Mm, les registres en étaient déposés dans Vaerarium, comme on l’a vu précédemment *’. G. Humbert. ACTAEON (’Ax-ai’o)v). — .A.ctéon, fils d’Aristée et d’Autonoé, petit-fils de Cadmus roi de Thèbes ’, élève du centaure Chiron, et, comme Endymion ou Hippolyte, un des types du chasseur dans la mythologie. Le hasard l’ayant conduit dans la vallée ombreuse de Gargaphia, près de la fontaine Parthenius (fontaine de la vierge), où Diane se baignait ^ bi déesse, irritée d’avoir été surprise, lui ayant jeté de l’eau au visage, le métamorphosa en cerf ’. Sa meute, composée de cinquante chiens, ne voulut plus le reconnaître, et le malheureux Actéon fut mis en pièces ’. Telle est, .sauf quelques variantes, la légende populaire. Suivant d’autres récits, .ctéon se serait attiré le courroux de Diane, soit pour lui avoir offert les prémices de sa chasse en prétendant l :i contraindre à l’épouser, soit pour s’être vanté de savoir mieux chasser qu’elle ^. Selon Acusilaiis ", la perte d’Actéonvint de Jupiter iriité de voir que Sémélé, qu’il aimait, était recherchée parle chasseur béotien ; mais cette tradition repose tout simplement sur le changement du nom de Séléné, la Lune ou Diane, en celui de Sémélé, la mère do Bacchus’. La légende * ajoute que les chiens d’Actéon errèrent longtemps cherchant leur maître, jusqu’au moment où Chiron fut parvenu à les calmer en leur présentant une image faite à la ressemblance du fils d’Aristée. A cette partie du mythe correspond la tradition recueillie par Pausanias ’, à Orchomène, en Arcadie. Les habitants lui dirent qu’un spectre qui se tenait sur un rocher ayant effrayé la contrée, l’oracle consulté ordonna de s’enquérir des restes d’Actéon, de les ensevelir, de faire une figure en bronze de ce spectre et de la lier à ce même rocher. Le voyageur iiiiiiii.’i. l’aris, 1838 -, Bccker-.Marquardl. Ràmische Alterth., Leipzig, 1846. U, 3, p. 225 et suiv. et U, î, p. 402-447 ; Bernhardy, Rom. Litter.. Brunswick, 1857, p. 75 etsuiv. ; Mummsen, Aiin. deW Inst.arch. 1S58, p. 181 ; Beiu, in Real Encyclopâd. de Pauly, 1, 2° ed. ; llennssen. De diurnis /iliis(/ue Rom. acti-i, C.roning., 18S7 ; C. Zcll, Ferienselirift. ."feue Folgc, Heidelberg, 1857 ; Kolster, Parlant, form. in sénat., in Ephemerid. aniiq.stud. p. 409-13S ; Hiibner, De sénat, popidique rom. actis, Lips. 1860 ; Lange, Rom. Alterth. U, §§ 114, 115, p. 375, Berlin, 2» éd. 1867. .CTAEON. 1 Hesiod. T/ing. 977 ;Ovid. Met. ni, 206 ; Hyg. Fab. ISl ; Slat. Theh. II, 503. —s r.allim. lli/iwi. in Pall. lin. — 3 Hyg. loc rit. — '> Apollod. 111, 4, 4. — 5 l)iod. IV, 81 ; Eurip. Racch. 337.-6 Fragm. XXIII, ed. Sturz. — ’ E. Vinet, Revue ni-cAràM848, p.467. —8 .pollod. ;./. — 9U(, 38, 4.