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deqiiins (ivoooaioEi ;) inonlanl sur lii jiiinbc ; ]>1m.s rare- ment il porte un long vêtement traînant, qui tlotle en arrière’. L’expression farouche du visage, avec les cheveux droits et hérissés, montre que dès le V siècle on cherchait à conserver à ce personnage un aspect sauvage et méchant (fig. 7379) ^ Le même caractère lui est donné sur un vase de Kaliria^ et sur une œnochoé de Canosa*. Lucien, comparant à Borée un pliilosophe

dont il se moque, le décrit ainsi : « Il étale sa harbe et la fait voler au vent ; il relève le sourcil et se rengorge en se parlant à lui-même ; il prend des airs de Titan et secoue la chevelure épaisse qui couronne son front » ’. Les représentations des divinités des vents sont rares en sculpture. En Grèce la légende de Borée el d"Ori- thyie, qui était populaire, ornait l’acrotère du temple d’.Npollon à Délos". A l’époque alexandrine, les Vents apparaissent généralement sous la forme de vigoureux jeunes gens " se distinguant par des attributs par- ticuliers ; le caractère bestial a disparu de leur pliy- sionomie *. La Tour des Vents à Athènes (i"’ siècle ap. .I.-C.) est le plus ancien monument de ce genre (fig. :{8S7 el 7380)° ; on y voit figurés les huit Vents que distinguaient jles anciens : Boréus, Seplemlrio, souffle du nord ; Kaikias, Aijuilo, du nord-est ; Apéliotès, Sub- snlanus, de l’est ; Euros, Volturnus, du sud-est ; Nùtos, Alisier, du sud ; Lips, Africus, du sud-ouest ;

I Pcrrol. Mon. rjrccs, 1871, p. S9, pi. 2. Ovide {AJetam. VI, 70 :i) le lUcnl aussi traiiiaiil un ample manlcaii. — 2 Ocriiard, Etritsk. u. Camp. Vas. pi. iC (= noire Ug. 7 370) ; /.exik. ihjlh. <lo Roschcr, p. SOC : Furlwacnglcr cl UcichlioUI, Gr. Voj. pi. 94 ; Tcxlo, II, p. 187, lig. 08 ; Drit. Mus. Calaloy. Vas. Ebli : Joiirn. of hell. Stud. 1012, pi. 8 ; Dnruy, Misl. des Grecs, II, p. Giin.

— 3 Froehncr, Coll. Van lirantetjhcm, pi. il. — i Hovdcinann, L c. pl. 1*

— 5 l.ncian. Tim. 34 ; cf. C. Pcrrot, op. c. p. 43. - Horaollc, /lull. corv. hell. pl. 1 1 ; Tiirlw.icngler, Arch. Zeil. XL, p. 339 ; Duniy, llist. d. Grecs, III, p. 18 ; S. Heinacli, Ilép. de la slnliiaire gr. el rom. II, p. 511. Cf. le relief d’une liydrie do bronze grcrqne : Alhen. .Mitteil. 1911, p. 313,314. — 7 Udief Colonna, à Rome, cf. S. lieinacli, Ilép. de reliefs gr. et rom. III p. 2il. — 8 llerdemanne Zeit» in Giganlomaehie (Winckelmanns Programm) 1870, p. IC 5i|. (Wlc bcsiial,

Zépliyros, Fuvonhis, de l’ouest ; Skiron, Coruft, du nord-ouest.

Dans la statuaire, ils empruntent la forme humaine ; une tète du musée de Gœttingue, de travail romain, qu’on a prise à torl pour une tête d’Hypnos, semble plutôt avoir appartenu à un dieu du vent’". De même sur l’autel des vents de Carnuntum " : quatre per- sonnages nus, portant dans leur chevelure des ailes, emblèmes de la rapidité, soufflent dans une trompe allongée ; ce sont les quatre vents principaux ; deux jeunes gens, Zéphyr et Notus, à demi agenouillés sur des blocs de rochers, dressent vers le ciel le pavillon de leur instrument ; deux hommes vigoureux, Eurus et Borée, au visage farouche, debout dos à dos, un poing sur les hanches, abaissent vers la terre la trompe qu’ils embouclient ((ig. 7381).

Comme l’a montré M. II. Steinmetz’^lesreprésentalions des divinités des vents sont subordonnées à la conception qu’ils incarnent. Dieux ou 3aîfi.c/V£ ;, ils se montrent sous la forme humaine entière etnese distinguentque par les ailes : forces de la nature, la partie inférieure de leur corps csl supprimée, et on ne représente plus quille buste ou la tète avec les ailes. Cependant cette distinction n’est pas absolue et on trouve aussi le mélange des deux types. Quelquefois, sur le sarcophage de Prométhée àNaplespar exemple, le dieu du vent emprunte les traits d’un petit enfant aux joues gonflées soufflant dans une trompe".

Dans l’art mithriaque et sur les mosaïques" les repré- sentations sont assez sommaires. L’autel des Vents de Carnuntum est une exception ; ailleurs ils se montrent

presque toujours sous la seconde forme : bustes ou têtes ailés, placés de préférence dans les angles extrêmes, des monuments, car les vents sont censés arriver des quatre coins du monde ; deux des figures portent la barbe, les deux autres sont glabres. Souvent une spirale floconneuse sort de leur bouche, figurant leur haleine puissante’". Sur la statue léontocéphale d’Oslie, les bustes des vents étaient placés à dessein sur les qua- tre ailesdudieu ’°. . Angleur, les qualresignes des équi-

dun dieu du vent). — 9 BaumeisUi-, arliclc Windeturm dans Denkmaeler des class. Altert. p. il 12, fig. 2300 d 2370 = noire fig. 7380. — 10 H. Stcin- nieU, Op. cit. p. 43 ; cf. la lêlc io Mus( !’e do Copenhague : rndl, Coll. Ay-Carls- bcrg. pl. 133, 134. — " E. Borrniaini, Fimde von Carniinttnit, dans les Arcli. epigr. .Vitth. ans Ooslerrcich, XVI, 1893, p. IS8-IS9 [- noire fig. 7381) ; F. (Ju- nionl. Textes el mon. figurés relatifs à Mil/ira. I, p. 04. — li H. Sleinmeli, Op.cit.— mii.f. 38. — ilMosaïiiue d’Oslie, Bull. Comm. arch. di rtomn,XL, 1012, p. 104-105, fig. I pl 2, pl. vu (tiMes masculines ail<es) : mosaïque d’Avenclic*. en Gaule, Blauehel, Inrentaire des mos. de la Gaule, II. n» 1392 : li’tude sur ladrco- rat. dcA èdif. de la Gaule rom. p. 97 ; mosa’i'quc du camp Sahalier à Soiisse, do Pachlèrc, Inrcnlairc des mos. de l Afrique, n’ ISS ; de Carlliage, ibid. n« 071 ; do Dcougga, ibid. n" 537, — ti p. Cumont, Op. cit. 1, p. 9t. — ’0 Ibid. p. 80, 3.