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tèle de V Aphrodite Ludovisi ’. On retrouvait sans doute les caractères du style sévère dans l’Aphrodite de Caiamis, que l’on a identifiée avec la Sûsandra du même artiste^ Le dossier du « trône Ludovisi », qui représente Aphrodite accueillie par les Heures au sortir de la mer, offre un charmant exemplaire des images de la déesse au début du V siècle (flg. 7383).

II est certain que Phidias a exercé une grande iniluence sur la manière dont son époque a représenté la déesse. Mais, Fig. 7400. - Vénus sauf l^phroditc de la frise du Parthénon accroupie au bain. ^^^.^^ ^^^^^^^ d’Éros, la tète voiléc, dans une pose calme etrecueillie (fig. 7390), nous connaissons fort peu les créations du grand maître du v= siècle De la célèbre statue chryséléphantine d’Êlis nous savons seule- ment qu’elle avait le pied posé sur une tortue °. Nous som- mes mieux renseignés sur l’œuvre d’un élève de Phidias, Alcamène ; on reconnaît généralement des répliques de son Aphrodite des Jardins^ dans les statues du type de la Venus Genetrix{rg. 7389) ", dont la l’enus deFréjus, au Louvre, est l’exemplaire le plus parfait*. La déesse, qui tend une pomme, soulève de la main droite au- dessus de son épaule les plis du chitôn, qui laisse à nu la partie gauclie du buste’. Aphrodite, strictement voilée pendant toute la période archaïque, commence à se dévêtir, et il est certain que Phidias était allé déjà dans cette voie, quand il avait représenté, sur le trône du Zeus Olympien, la naissance de l’^narfyo- mène ’".

Les artistes du xs" siècle se sont attachés avec une véritable prédilection à rendre l’image de la déesse. Auprès de l’Uranie de Phidias, à Élis, Scopas avait repré- senté Aphrodite Pandèmos chevauchant un bouc ou une chèvre" (fig. 7395), et l’on attribue au même sculpteur l’original de la Vénus de Capouc ’■' (fig. 7396). La déesse,

I Mon. d. Insl. X, 1. La tôte de la villa Ludovisi apparlcuail à uue slaUic acrolilhe dAphrodilc assise. l’clerscn y a reconnu lApUrodiledelÉryx (,Jtàm. Mttt. Ml, 1S92, p.3i-80) ;cr.S.Rcinach,y(^ciiei(rf«a-(esan(iV/.pl.l7,ÏO,3l.— ■-r’aus.l,i3,2 ;cr.t ;ruppe, Op. c. p. 135(1, n. 6 ; Real-Enc. p. 278 1. Furl«Sngler relrouvo la Sosandra sur une base de candélabre (Miiller-Wicscler, Denkm. a. K. Il, xiiv, S59 ; cf. Koscbcr, «. c. f. p. H :!). Signalons encore, parmi Icsbcllesimagcs de slylc sévère, une Apbrodile assise, sur un relief de la villa AlbauilMailcr-Wuîscler, 0/(. c. Il, .XXIV, 257 ; cf. Koscher, a. c. f. p. 399). — S AlicUaelis, pi. mv, il. — ’ .Nous ne connaissons que de nom son Uranie de SIélitè (Paus. 1, It, 7) el la Venus eximiae pulchrUudinis (liin. iVii(. liist. XXXVI, 15) rju on voyait sous le porlique d’Oclavie. Au l’arlbénon, sur la métope n» 25, du coté sud, Aphrodite est représentée sous l’aspect hiérali.iue d’une ancienne idole. — 5 Overbeck, Schriflg. a’ 735 sq. Sur les répliques possibles de cette œuvre, v. Furtwangler, Meisteriv. n» 451 et n. 4. — 6 Plin. lal. Iiixl. XXXVI, iC ; cf. Overbeck, .Hcliriflq. n» Sld sq. — ■• Ce nom, qui accom- pagne la icprésentalion d’une statue de ce type sur une monnaie de Sabine, fut appliqués l’œuvre du sculpteur ArccsilaslPlin.iVaf.Ais/. XXXV, 155) ; Arcésilas avait (idùlcincut reproduit une slatue du v« siècle (v. Gruppe, Op. c. p. 1370, n. I). — » Collignon, .S’cu/ ;)^ yr. 11, p. 118, f. 57. S. Rcinach, Jiéperl. delnslat. p. 172, pi. 339. On s’accorde généralement pour rattacher ce type à Alcamène (cf Koscbcr, p. 412 ; Hcal-Enc. p. 27S3 ; Gruppe, Op. c. p. 1370, n. 3). P. les autres répliques de la Genctrix, v. 6. Heinacb, Op. c. 1, p. 317, pi. o92 ; p. 318, pi. 591 ; 11, p. 331, u. I, 2, 3, S ; p. 332, u. 1, 2. — 5 Ou reconnaît encore uue Apbrodile de l’époque de Phidias dans une belle statue drapée du Musée de Berlin, ijue l’on attribue parfois à Agoracrile de Paros iCollignoii, Sctdpt. yrecquCt II, p. 135, f. 6i ; S. Ucinach, Op. c. Il, p. 338, n. C). — lo Paus. V, 11, 8. Aphrodite était accueillie par Éros et par Peilhô. Un médaillon d’argent de la fin du v» siècle, qui a sans doute subi l’iulluencedu relief de Phidias, montre Aphrodite reçue par Kros [Gaz. arcU. V, 1879, p. 171-74, pi. xi ; cf. Furtw.inclcr, Meisicrw. p. 6S et cupiDo, f. 21G7). Sur la représentation un peu plus aucienao du « trône Ludoi’isi », deux jeunes filles, Charités ou Heures, aident la déesse à sortir des ondes (Pctcrsen, /lûm. Milt. VII, 1892, p. 32 sq. pi. n ; cf. /leal-Ënc. p. 2781). Il est douteux qu’il faille reconnaître Aphrodite dans la figure nue assise, au fronton ouest du Parthénon, dans le giron do Thalassa {Hcat-liiic. p. 2782 ; cf. Gruppe, Op. c. p. 1369, n. 6). — i’ l’aus. VI, 25, 2 ; cf. Gruppe, Op. c. p. 1371 ; Collignon, :>copas et Praxitèle, p. 32-33. V. pour ce motif, qui est d ailleurs antérieur à Scopas, Jahrb. d. Insl. IV, 1889, p. 208 sq. ; Collignon

7401. — Aphrodite châtiant le dieu Pan.

dont le torse est nu et le pied gauche posé sur une émi- nence, se mirait dans un bouclier qu’elle tenait des deux mains, appuyé contre sa hanche gauche". La Vénus de Milo ’ la plus célèbre des statues conservées d’Aphrodite ’% offre de grandes analogies avec la pré- cédente’^ (fig. 7397) ; l’auteur de cette œuvre origi- nale semble avoir vécu au temps de Scopas, et peut-être même dans l’entourage immédiat de ce maître  ; avec sa main droite la déesse retenait le bord de sa draperie tombante, et de l’autre elle tendait une pomme ". La Vénus de Capoue et la Vénus de Milo se distinguent par là complète nudité du torse. Il en est de même de la Vénus d’Arles ", où l’on reconnaît généralement la copie d’une œuvre de Praxitèle^"* ; la déesse, oc- cupée à sa toilette, tenait un miroir dans la main gauche el de la droite elle arrangeait les boucles de sa chevelure-’. C’est peut- être à Scopas qu’il faut at- tribuer la première statue entièrement nue d’.phro- dite-- ; en tout cas, la Cni- dienne-^ de Praxitèle (fig. 7398) est la plus fameuse des statues de ce genre et le scrupule des gens de Cos, à qui .elle était destinée, prouve bien que le motif était encore dans toute sa nouveauté, quand l’artiste l’illustra^’. Cette œuvre a suscité des répliques nom- breuses-^ (fig. 7399), dont la plus connue est celle de la Glyptothèque de Munich^’ el la meilleure, celle du

Mon. Piot, I, 1894, p. 143 sq. pi. xx. V-, sur un relief archai’que de terre cuile, Aphrodite avec un bouc dans ses bras {Mêl. Perrot, p. 121 sq-, pi. ii^. Notre fig. 7395 = Uuruy, Uist. ries Grecs, II, p. 230 (Mus. du Louvre). — 1’- Furtwiingler, Meisterw. p. 628 s |. et fig. 127, 128 ; Collignon, Sculpt. giecgue. H, p. 473, f 246 ; S. Keiuach. Op. c. 1, p. 320, pi. 598. Cf. 0. Gruppe, Op. c. p. 1371, n. 3. V. type aualoguc, avec un miroir, Furtwangler, Coll. Sabouroff, H, pi. 131. Notre fig. 7396 = Uuruy, flis^ des flonioins, I, p. 593 (Musée de Naples). — 13 Furt- wangler rattache au même original que la Vénus de Capoue une belle tête du Palazzo Caelani à Rome (Meisterw. p. 636 et pi. xx.x). Scopas avait aussi exécuté une statue d’Aphrodite pour Samothiace (Plin. Nat. hist. XXXVI, 25). — H Col- lignon, Op. c. pi. XI ; S. Rcinach, Op. c. 1, p. 172, pi. 340. — ’6 . C’est un égal de Prométhée, celui qui a su ravir à la nature la vie <jue nous adorons dans la Vénus de Milo ». A. Rodin, Vénus, dans Jiodin, l’Iiomme et l’œuvre, L’Art et les artistes, 1914. — ’6 Furtwangler, Meisterw. p. 628 ; cf. 0. Gruppe, Op. e. p. 1372. Sur le type de Mélos v. S. Reinach, Ijp. c. U ’, p. 338. Notre fig. 7397 = Duruy, Uist. des Romains, 111, p. 589 (statue du Louvre). — ’7 Colli- gnon, Sculpt. grecr/ue. 11, p. 474 ; Scopas et Praxit. p. 131-132. On a parfois daté il tort la Vénus de Milo de la fin du ii’ siècle ou du début du i" (l’urlwângler, Meisterw. p. 617 et 651 ; /teal-Enc. p. 2787 ; Gruppe, Op. c. p. 1372). V. là-cotttrc Collignon, Scopas et Praxit. l. c. V. hihliogr. de la Vénus de Milo, Furtwangler, Op. c. p. 001, n. 1 ; Gruppe, Op. c. p. 1372, n. 2.

— 18 Collignon, Scopas et Praxit. p. 130. — 15 Collignon, Sculpt. f/recque. II, p. 170 sq. p. 134 et 135 ; S. Reinach, Op. c. I, p. 173 et 342. — 20 Statue peut-être destinée à être placée à côté de l’Éros de Thespies (FurtwSnglcr, Meisterw. p. 547 ; cf. Collignon, Scopas et Pra-eit. p. 86). Une libre dérivation est la Vénus d’Ostic, que Furtwangler lient pour uue représentation de Phryné (.l/fiî(crir. p. 549 el f. 103 ; S. Reinach, Op. c. 1, p. 139, pi. 595, 3). — 21 Furlwi<n- gler. Op. c. p. 549 ; Collignon, Scopas et Praxit. p. 86-87. La stalue du Louvre a été mal restaurée par Girardon. — 22 plin. Aat. hist. XXXVI, 36 ; cf. Gruppe, Op. c. p. 1371 ; Collignon, Op. c. p. 42. —’^^ Overbeck, Schnfiq. n» 1527 sq. ; Collignon, Sculpt. grecque, U, p. 272 sq. ; Gruppe, Op. c. p. 1373. Notre fig. 7398 = Duruy, Hist. des Uomains, II, p. 779 (monn,iie de Cnidoi. — 2» Collignon, Scopas et Praxit. p. 87.

— 2iMichaelis,y.«t//.Siud.l8S7,p.3248q.,pl.i.xsx ;F’urtv(inglcr,.l/eis(erw.p. 531, u. 2 ; Gruppe, Op. c. p. 1373, n. 2. Cf. S. Reinach, Op. c. I, p. 325, pi. 606, 2 ; 111, p. 1 10, n. 10, cle. Notre fig. 7399 = Duruy, Uist. des Homains, II, p. 341 (stalue du Louvre). — ’■'« Roschcr, /. c. I. p. 416 ; S. Reinach, Op. c. l, p. 331, pi. OIS, n. 1.