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Valicani ; la Lêle de la collection Kaufinann, à Berlin et celle de Marlres-Tolosanos’ gardent encore les traits de aCnidien7ie ; nous avons même, dans la belle tête d’Aphrodite de la collection Leconfield, à Petworth, un original de Praxitèle apparenté au type précédent

La Cnidienne est apparue aux artistes postérieurs comme l’image idéale d’Aphrodite. Ils s’en sont forte- ment inspirés pour constituer un nouveau type% celui de la Venus pudique, connu par un grand nombre de répliques , parmi lesquel- les la Vénus de Médicis et la Vénus Capiloline * retiennent surtout l’al- lenlion. La coiffure s’est compliquée, et le visage n’a plus la même expres-

Fig. 7 Wi.- Vénus armée sur une monnaie gj^^ jg tranquillité Se- dc la famille Julia. ’

reine ; le bras gauche est abaissé, au lieu du bras droit, et la déesse, craintive, cache sa poitrine de l’autre main".

Le dévoilement complet d’Aphrodite est désormais chose consacrée’" ; on s’atlache aux sujets qui justifient sa nudité, tels que le bain, motif déjà utilisé pour la 6’/i/(//eH/ie et qu’on reprend dans la Vénus accroupie^’ (lig. 7-iOO) ; les sculpteurs tireront aussi parti du motif de VAnadyomùne, rendu célèbre par le tableau d’Apelle, où l’on voyait la déesse sortant de l’eau à mi-corps et tor- dant sa chevelure (lig. 738tjj’-. La toilette d’Aphrodite de- viendra un des thèmes préférés de l’art ’^ ; on la mon- trera serrant sa ceinture contre sa poitrine", mettant ou déliantsa sandale’" dontelie use, aubesoin, pour châtier Éros "^ ou un admirateur indiscret’^ (lig. 74Ulj. Un arrive ainsi aux purs sujets de genre, et il est clair que les artistes sont beaucoup moins préoccupés de la déesse

I Cuilignon, Sculpl. gr. 11, f. 137-13S ; S. Keinacli, Hi’pert. île laslal. W, p. 356, d. 8 ; V l’Aphrodite du Vaticaa restaurée avec la ti>te de la collecliou Kaufiiiauu, S. Kei- nacU. Op.c. 111, p. Iio.n. S. — iCollignou, Op. c. Il,f. 1^9 ; AiU. Oenkm d. liisl. l, pi. a. Selou Kurlwauglcr {AJeisterw. p. 551 n. i), c’est la medleure copie de la tôle de laCuidienue. — 3 Au Musée de Toulouse, v. Collignoii, Scopas et Fraxit. p. 89.— t Collignon, Sculpl. yr. Il, p. 3o5 f. 155 ; S. lUiiiaeli, Icles aiilK/. pi. I"5 ; KurUviingler, AJtistt’rw. p. CIO, pi. xixi. On sail ijuc Praiitële avait aussi exécuté une image dAplirodilc véluc, et l’ou a parl’ois voulu voir une copie de cette œuvre dans une statue du Louvre, où la déesse est appuyée sur Ëros (Furtw.ingler, Meis- terw. p. o5i, r. loi ; cf. Collignon, ^copaset Fraxit. p.K’.i). Klein retrouve lApliro- dite F&elliouméné du luétuc artiste daus une statuette de bronze de Cassel (Jahrb. d. Inst. IX, ls9i, p. 2i(i sq. pi. ix : CoUignou, Sculpl. gr. Il, p. 279, f. 14u ; s. licinacli, Up. c. 11, p. 3H, n. i). Cf. Lecbat, Jlev. il. gr. VUl, l»9 ;l, p. «3 ; Lafaye, Bidl. delà Soc. des Antiquaires de France, l !)97, p. 2IJ5. — «Notons pour- tant qu’on a parl’ois considéré le type de la Venus pudtque Comme antérieur à l’raxitéle (v. 1’. Jaraol, Mon. fiot, 1, ISUi, p. 151 sq.). tJu l’a aussi altnbué à Praxitèle lui-inômc (Milani, Slrena Uelbig. p. ISS sq.). — >i (jruppe. Op. c. p. 1373, o. 5. V. bronze du Louvre, Mon. Piot, l, 1S94, pi. xxi, xxu ; Jtev. arch. 1876, 11, pi. xix, xi ; cf. S. Keiuacli, Op. c. 1, p. 3i3, pi. 606 b, n. 1 ; 320, 60S, 2, 3, 4 ; 329, 613, 1 ; 331, 617 ; 332, 620 ; 11, p. 33U-3j7, particulièrement p. 334, n. 7 ; p. 333, a. 5, et 337, n. S ; 111, p. lOS-109 ; Uéehelelle, l’oses céram. ornés de ta Gaule rom. 11, p. 36 sq. — 7 Colligoou, Sculpl. gr. 11, p. 6 io, r. 335-336 ; Reiuacb, Op. c. 1, p. 32S, pi. 612 ; Furlwângler, Meislerw. p. 643 ; /Ici : arch. 1903, 1, p. 33-38. L’ensemble de la statue a d’ailleurs été très retouché {v. S. liciuach. Met. Perrut, p. 290). — »S. Kciuach, Jlépert. de la s/ai. 1, p. 333, pi. 621. — ’•* On a pu être tenté de rapprocher ce double geste de celui de certaines ligurines primitives (v. p. 731, n. 21) ; cf. Koscber, lex. t. c. p. 417 ; Uruppc, Op. c. p. 1373 ; v. b. Ueinach, Heo. arch. 1693, 1, p. 368).

— lOUruppe, O/j. c. p. 1374. — HOO a attribue ce type au sculpteur bilbyuien Uaidalos ou Uaidalsés (Th. Rcinaeh, Oaz. d. ll.-Arts, 1»97, 1, p. 314 sq ; Léchai, liée. et. gr. X, ls97, p. 364). Les vagues sont hgurées sur l’exemplaire du Museo Pto Clément. ;S. Heiu^ch, /lépert. de laslal. 1, p. 339, 1,2. Répliques très nombreuses ; v. S. Keinach, Op. c. 1, p. 173, p. 340 ; 11, 37usq. ; Colliguon, Sculpl. gr. Il, f. 302. .Notre lig. 7400 = Uuruy, Sist. des Grecs, 111, p. 09 t^monnaie).

— 12 flin. Nal. hist. XXXV, 91 ; Overbeck, Schriflq. n* 1847 sq. Cf. Beno- dorf, Alh. MM. I, 1876, p. 50 sq. pi. n ; l’crrot. Mon. Piol, Xlll, 1900, p. 117 sq. Sur les œuvres de ce genre v. 0. Gruppe, Op. c. p. 1374, n. 3 ; 3. Keiuach, Op. c. I, p. 334 ; 11, p. 339 sq. ; III, p. 104 sq. ; Wintcr, Oie Typen d. figùrl. Terracollen. Il, p. 209-213 ; Uéclielctlc. Op. c. 11.

que d’exprimer, à propos d’elle et sous un prétexte quelconque, toutes les grâces d’un jeune corps’*.

V. Italie et Rome. — 11 existait en Italie, avant toute influence hellénique, une divinité de la nature floris- sante, du printemps et des charmes terrestres, qui appa- raît sous plusieurs aspects. Telle était feronia ", véné- rée particulièrement à Trebula Mutuesca, en Sabine-", et au pied du Soracte,chez lesÉtrusques ^’. Elle résidait aussi près de Terracine-^, et à Rome^ oii elle avait un temple, au Champ de Mars, et une fêle célébrée le 13 novembre-’. Telle encore flora, qu’on retrouve en divers points de l’Italie centrale, déesse de tout ce qui s’épanouit, symbole de l’universelle fécondité^". Flora possédait un flamine - et deux temples à Rome, l’un sur leQuirinaP’, l’autre fondé en 316=238 auprès du Circus J/aa ;îmî<s ^’. Des jeux d’un caractère très libre, les floralia, furent institués à cette même date ; ils devinrent annuels à partir de 581 = 173 et duraient, à l’époque d’.uguste, du 28 avril au 3 mai ^^ Vénus était une déesse analogue aux précédentes, mais son importance fut singulièrement accrue par son assimilation avec l’Aphrodite des Grecs.

Des savants romains, comme Cincius et Varron, attestent que Vénus n’était citée ni dans les chants des Saliens, ni dans aucun document datant de l’époque des rois^". Cependant, le nom foncièrement italique de la déesse suiflrait à prouver son caractère autochthone ; on y voit un équivalent de x^P’î' ^’i'" Vénus représente ce qu’il y a d aimable et de souriant dans la nature au moment de la belle saison^’. Elle est, à l’origine, la pro- tectrice des champs, des jardin.s, et de ceux qui les cul- tivent-’-. Plus tard seulement, les conceptions helléniques s’inlroduisant sous le couvert des divinités latines, elle apparaîtra aussi comme la déesse de la beauté féminine et de l’amour.

p. 30 sq. Les plus belles sont : une staluetlo do bronze du Mus. de Cliambéry (Reii. arch. IS95, I, p. 286 sq. pi. ix ot x) ; les slalucites dus collections St. Welles et Spink, a Londres (/<co. arc/i. 1903, I, p. 389, pi. v et vi) ; une staluclle de Cyrénaïque ( l/o ;i. Piol, l. c. pi. x). Furlwanglcr attriliuo rorigiiial plastique de tout ce groupe à un contemporain de Lysippe, liuphranor. Un vient encore de découvrir, a Cyrèric, une très belle statue du même type, V. Le Temps du 27 mai 1914. V. encore Vénus a la coquille (S. Keinach, Jlépert. de la slat. 1, 324, pi. 603, 2). — 13 liée. arch. 1893, 1, p. sq. Rappelons la Vénus de l’Esquilin. a. S. Reinach, Up. c. Il, p. 301, u. 2 ; 11, p. 341 sii. — 11- S. Reinach, Op. c. Il, p. 313 ; Déclielette, Op. c. U, p. 30 sq. n. 183. — 15 Gaz. arch. 1875, p. Oh pi. xiii ; cf. S. Reinach, Op. c. Il, p. 3’i7, n. 2 ; Furtwangicr, Coll. Saàouro/f, 1, pi. xxxvii ; Uéchelcltc, Op. c. 11, n. 182. V. S. Reinach, Op.c. Il, p. 347-349.

— 16 Cf. Luc. Dial. deor. XI, 1. Hev. arch. 1903, 1, p. 203 sq. pi. iii ; Furlwiin- glcr. Coll. Saliouroff, 11, pi. 70. — " Bulard, Huit. corr. hell. XXX, 1900, p. 010 sij. pi. XIV, XV, XVI ; Aphrodite se défend contre les entreprises de l’an. .■Notre lig. 7401 = Huit. curr. hell. 1906, pi. xiv.— 1»0. Uruppe, Op.c. p. 137i,etn. 0.

— l’J [’relier-Jordan, /loin. A/ijth. 1, p. 426 sq. ; Wissowa, Jlel. und liuU. d. Jlom. p. i ;3i. _20 Corp. inscr. lai. IX, 4873-4875 ; ou la vénérait aussi à Amiternum [Corp. inscr. lat. IX, 4180, 4321). CLT. Liv. I, 30. Nous la rencontrons encore chez les Vestiniens, les l’icentius, les Umbriens (Wissowa, t. c.). — 21 Virg. Aen. VU, 800 ; Strab. V, 226 ; Plin. ial. hist. 111, 31. Le sanctuaire fut pillé par llannibal l’^Liv. XXVI, ll,8 ;Sil.ltal. Pan. Xlll, 83 sq.). — ’"l’iin. Nal. hist. 11, 140 ; Tac. Uist. III, 70 ; cf. Ilor. Sat. I. ô, 24. — 23 Le culte romain dérive de celui du Soracte (Wissowa, Op. c. p. 232). — 2i Calendrier des Arvalcs ; cf. Wissowa, Op. c. p. 231. Ou peut de Feronia rapprocher Fercntina, dont la source et le bois ?acro étaient dans le voisinage dAlbe (T. Liv. I, 50-52 ; 11, 38 ; cf. l’reller-Jord.-iii, Op. c. p. 429 et 436). — 2j Preller-Jordan, Op. c. p. 430 sq. ; Moinmsen-Marqiiardt, Culte des Rom. H, p. 61, u. 1 ; Wissowa, Op. c. p. 103. — 2» Vair. lie Uni/, lat. VU, 43 ; Corp. inscr. lai. IX, 703. — 27 Wissowa, Op. c. p. loi, n. 0. _ 2S Plin. Aat. hist. XVlll, 2s0 ; Tac. Ann. Il, 49 ; Vcll. l’at. 1, 14, 8.

— 2’J Preller-Jordan, Op. c. p. 432-33 ; Wissowa, Op. e. p. 103, qui fait obser- ver que le caractère de ces jeux et l’intervention des livres Sibyllins pour U fou dation du temple du Circus atlestent déjà des inlluences grecques. — 30 Cincius et Varr. ap. .Vlacr.A’at.l, 12, 12, cf.Varr.i/ei.iui. VI, 33.(jiuciuset Varron s’appuient sur ce fait pour contester l’explication d’Apri(is par le nom de la déesse. Varron adopte létyniologie quod ver omnia aperit {IJe l. lai., l. C). — ■" Preller-Jordan, Op. c. p. i3i-33i Wissowa, Op. c. p. 233. — 32 Varr. Oe l. lat. VI, 20 ; Oe re -usl. I, 1, ; Pliu. Nal. hist. XIX, 50 ; cf. Momiiisen-Marquardt, Op. c. 11. p. 74 et n. 4 ; Wissowa, Op. c. p. 233, n. 2. — 33 PrellerJordau, Op. e. p. 449 ; Wissowa, Op. c. p. 235.