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169 av. J.-C. Olfriod MucHct ;i supposé qu’elle avait les traits d’un Bacchus étrusque ; un vers de Properce autorise cette conjecture : Cingc cujjiU niitra, speciem furabor lacc/ii-. Elle était en airain au temps d’Au- gustq et avait remplacé une figure en érable, grossière- ment taillée ’. Toutes les statues mises par les archéo- logues sous le nom de Vertumnus sont à restituer à Silvanus ; quant aux Vertumnalia du mois d’août, dont il n’est explicitement question nulle part, il est probable qu’ils sont des Volturnalia, fête en l’honneur du Tibre, qu’on célébrait le 27 de ce mois ’*. J.-A. lliii^.

YKRU, VERllTUM, VEUICULUM. — Ces termes dési- gnent proprement ce qui pointe ou perce’, mais ils sont pris dans deux acceptions diflerentes : lune se rapporte à l’instrument dit en grec oôsXoc, l’autre à l’arme appelée

dxuvîov.

I. — Verii, avec ses diminutifs rcruina et veruculum : un de ces instruments désigne une broche de cuisine, et on trouve ces termes employés dans cette acception depuis Varron jusqu’à Claudien -. Les Grecs employaient dans ce sens àêsXôç’ et à ?EÀi’<rxo ; *, dès le temps de l’Iliade’. On y trouve aussi mentionnés des -k^ii-kw^joIx tenus par les jeunes gens qui assistent le sacrificateur* ; on sait par ailleurs que les Éoliens faisaient cuire les viandes sur cinq broches, alors que le reste des Grecs n’en employait que trois [iiarpago] ’. A en croire un poète comique athénien de la fin du i’ s., une batterie de cuisine complète comportait alors douze broches ’. L’usage des broches à rôtir est également attesté pour les Étrusques ° et pour les Gaulois ’".

En dehors de quelques représentations dans les monu- ments figurés, on peut reconnaître ces broches dans de longues liges de fer, dont une extrémité s’élargit ou en anneau ou en tète plate traversée d’un œillet pour les sus- pendre ; de cette tète la broche va en s’amincissant pour se terminer en pointe ; parfois, au premierquarl se trouve une ailette, qui devait servir à arrêter les viandes eiiibro-

I Tit. Liv. XLVl, Iti ; KcsI. p. it parle d’une pciuluic ii. aeile Ver- tnmni et Consi ; cf. VtWi/mno in Arentiiw. l’ast. Amil. Allif. Vall. Vciluiii- ntis, à part le sacellum du Viens Tuscux, i.’a jamais eu de temple. Cf. l’rop. /. e. 5 sq. cl Gilbert, Geseliiehte inid Topoir. Rom. III, p. 103 si|, iiole i. I.uii des ealendriers cites indique pour le 13 août uue fête sur t’Aventin, commune à Jupiter, à Diane et à Vertumnus. V. la discussion du fait, contesté par Monimsen, cliM (jilbert, ibid. p. Î3i238. T. Liv. Le. (anno IC9 antc Clir.) : aj Vertumni signum ; et Becker, op. cit. p. 48î>. — ^ Oie Etrusker. II, p. 52 ; et tjand/iuch di’r Arch. i 40», 1. Prop. V. i, 31. — 3 l’rop. itiid. .M> sc(. — S- Varr. Liwj. lut. VI, il et VII, K : Fesl. EpH. p. 37’.l.

VEKU, VERUTCM, VEBICUI.UM. — I Verriicn. d’où notre verrue (le mol avait été employé dans le sens Ac haitteur. pointe, ^at Caton (A. tjell. ill, 7, et Non. p. 167 U.) ; il se rapporte à la ni^me racine, d où rerro, devcrro^ averrunço^ qui se dit de tout ce qui s’enlève au moyen d’un croc, d’une fourclie. Vcrragere, « labourer un terrain en friche », parait venir de reru vat/o et veru lui-môme tioit être on rapport aiec Fiçjw « je déchire ». Il est possible que la ville sici- lienne appelée L’ryj- par les Grecs ait été dile Verruca par les anciens Hnmains ; cf. fais, Uieerc/ie, p. 149, et /tiv. di Filol. l’.iOS, p. 577. Pour teriiet rcriiculum rendus par iSili ;, HMm^^, voir Pollul, V, 21 lia li^e d’un fer de lance entre la douille et la pointe) ; VI, 75 ; VII, il, et Analecla grammnliea (M. Kichenfeld el Endlichcr, Vienne, 1837), p. 16t. — 2 Pour leru (indéclinable ; au pluriel rcrim |oii plutôt lero dapris Charis. M], verubui ou reriltus), voir Varro, ap. .^on. p. 551 M (se rapporte peut-être alarme) ; Virg. Aen. V. 103 ; Prop. 111, IJ, 29 ; t)v. Met.

VI, 646 ; Sci.ec. Tliyest. 1063 ; Peiroo. Sal. XCV ; Juïen. XV, S7 ; Val. Place. VIII. 254 ; Claudian. in Eutr. Il, 418. Pour leroi’na. Plaut. Dacch. 929 ; (in. liass. np. Kulgcnl. De prise. .Serm. p. 565. — î llerod. II, 135 ; Eur. Cijcl. 302. — i Xcn. .In.

VII. 8, 14 ; Anstoph. Ar.61i. —5 |Iom. /(. I, 465 ; II, 428 ; VII, 317 ; IX, 210, 213 ; XXIV, 623 ; Od. 111, 462, el passim. — « /(. I, 463 ; Od. III, 460. Ilelbi^-, Vlipopèn hom^rii/ue. p. 457, a cherché à montrer que le pcmpôholon était un de ces crocs à cinq pointes rayonnantes, il’iin même centre ou d’une mémo tige médiane, comme on en a recueilli plusieurs en Ktruric (ajoutez Mélanges A’c. /toine,

1^90, p. SOS, et art. TBiDEss, p. 440, n. 5) ; mais Engelmaon a prouvé {Arcli. Jahrh. I89t, p. 173, el Berl. fliil. Woch. IS9I, p. 352 ; 1K92, p. 187) que le nom qui convcmiit à ces ustensiles était «sfijca, fourchette à viande (cf. Anth.

chées, pour les empêcher de glisser jusque sur la main qui tenait la broche. Ces broches ont généralement entre 1 m. 10 et 1 m. 20 de long ; on en trouve dont la longueur est de moitié moindre (fig. 7400) ".

D’après une iiypothèse très ingénieuse de M. Déche- lette ’■-, ces obéloi et obélishoi pourraient donner une idée de ceux qui serv.iient de monnaie en Orèce avant la frappe par IMiidon des premières piè- ces d’argent. On a précisément re- trouvé, à l’IIé- raion d’Argos, un lot de broches de fer, toutes sem- blables à celles qu’on vient de dé- crire, et qui sont sans doute celles que Phidon avait consacrées après

les avoir retirées di ; ht circulation ". On savait que, sous les noms d’obéloi, obii/iskoi, les Spartiates avaient continué longtemps à se. servir de barres de fer d’un poids d’une mine" (mine euboique, i ;i2 gram- mes : ancienne mine altique, o9 !l grammes). Or, on a trouvé des broches du type décrit, réunies en faisceau (II’ .’) à 8 broches et pesant de 120 à i80 grammes, dans des tombes étrusques des viii^ et vu» s., dans des tombes des Gaulois d’Italie du iv, enfin dans des tombes gauloises des IV et ni» [tamca] ’ '. Le type le plus fréquent parait être celui que constituent broches assemblées par une poignée, généralement ornée d’un des symboles religieux qui sont liés au culte du foyer ; on peut eu conclure que, si la drachme est subdivisée en oboles, c’est que (i obi’loi formaient une drar/imé : on sait que Spa/jx-/] signifie étymologiqiiement ce qu’on peut saisir d’une

t’ul. VI, :illj-6). On s’en servirai ! pour porler au feu ou in retirer la viande, non pour l’y faire rûtir. Mais la confusion remonte à l’antiquité, ilésychius et Apollo- nius [Lex. Itom. 429, 29) voient dans le pempôiolon : :ivTi < :5i/.iffxoi T&iatvottSei ; i, (ii« ; l»5i ;;. Cf. II. l’Iauk, Die rciicrzeurje d. Gricciten unrf /iiraer (Stuttgart, 188 4). —7 Ps.-Herod. Devila Homeri, 37. — SAnaxippos, ap. Athen. IV, 169 6 ; cf. IX, 403 e. C’était, par contre, un signe de pauvreté que de n’avoir qu’une broche. Selon l’iutarque, Hpaminoitdas ne laissa rien à sa mort it/.ïjv o’-'e>.içxov Ti5r,p’j3«  t^Fab. 27). On ne saurait croire, en elTet, f|u’il s’agit de la monnaie de ce nom,

— comme nous dirions « un gros sou », — puisque l’usage monélaire des obdlis- toi de fer n’csl connu que pour Sparte (Plut. Itjs. 17) et liyzaucc (l’oll. VII, 105), cl parce que Fronlin, IV, 3, 6, rend ainsi le même Irait ; praeter stoream et iiniciim veru. Mais l’auteur premier de ce trait peut avoir eu en vue un jeu de mots du genre de celui qui faisait nommer ûSï’f.îy ; par les comiques (ap. Atli. m b) un pain grossier cuit à la broche et coûtant une obole. — 9 En dehors des broches citées ci-dessous et des nombreux hasliers destinés à les supporter, voir les broches figurées en relief peini dans la tomba derjli Scudi de Cervetri, Pasqui, ,1/on. ont. IV, col. 393. — I» Diod. V, 28 ; Athcu. IV, 151 e. — " U fig. 7406 reproduit une paire de chenets, avec broches en fer venant d’un tumulus du Palalinal bavarois, d’après Uécheletlc, Der. niim. 1911. p. 45, cl Manuel, II, p. 708. Voir encore Déchelettc, /tev. num. pour l’Italie étrusque, les fig. 2 (l’aléries), 4 (Ancône), 5 a (Narcc), 5 b (Cervetri) ; pour l’Italie gauloise, les lig. 6 (Monteforlinoi ; pour la (iaule, les fig. 3 (Koucn). 8 (Glialou), pour 1 Espagne, la (ig. 15 (Alemlejol ; pour la Grande-Bretagne, la fig. 14. — 12 Voir le mémoire cité dans la /(en. num. 1911, p. l- ;i9, réimprimé dans La Collection .Villon{’} 1 3, p, 233), mémoire intitu’é : Les origines de la drachme et de l’obole. J’ai iudii|ué mon poini de vue sur sa théorie dans la Rc». d’etlmogr. et de sociol. 1914.

— 13 Cf. SvoronoS, Rea. belge de num. 1909, p. 115 ; Journ. intcrn. d’areh. num. 1906, p. 192, pi. x. D’après G. Karo, ibid. p. 289, les »oi ^iSr,»-," (llerod. Il, 135 ; les riKuroi d’Épicliarme admirent encore les iiù. ;; à Delphes, Athen. VUI, 362 b) consacrés par Rhodopis à Delphes au milieu du vi" s., auraient encore eu valeur de monnaie. Mais ils sont dits ? .v-ijsi (également par Suidas, s. v. iS. et l’ollux, IX, 77) ; faut-il penser k des broches assez longues pour transpercer un breuf cnlier, au- dessusdeb chaudrons énormes commeceui qui ont été trouvés à Tyli’sos ?— 14 Plut. Lys. 17 : HM,,-, :; «-..•.(•.■« .„>ti,i.a,. ,iJr,for,, Iv^v « r/MXi. - 10 Voir nolo 11.