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à penser qu’à l’époque du bronze on ne dépassa, dans cette contrée, que de façon tardive et très exceptionnelle le stade de la poterie à décor géométrique rudimenlaire incisé. — On peut en tout cas l’assurer pour l’Ârcadie, où l’on a trouvé seulement quelques fragments mycé- niens’. — La céramique des îles Ioniennes- (Céphalonie, Leucade) parait présenter les mêmes caractères que relie de la cote occidentale de Grèce.

AuiijHf. — Antérieurement à la céramique à peinture maie, on ne rencontre que de la poterie à décor géomé- trique incisé’. La céramique à peinture mate est prin- cipalement représentée par les trouvailles d’Aphidna * ; le décor en est uniquement géométrique et reste très inférieur à celui des vases de même technique fabri- qués à Mélos ou en Ârgolide. Les importations Cre- toises commencent avec le minoen tardif I ; à l’épo- que du minoen tardif 111 le style mycénien envahit r.llique .

Grèce nnitmle et septentrionale *■. — Contrairement

à ce qu’on avait cru tout d’abord, les dé- bris les plus anciens trouvés dans cette région ne parais- sent pas remonter au néolithique pur, mais à une époque de transition énéoli- thique où, bien que l’on connut l’usage du bronze, on se servait encore sur- tout d’instruments en pierre. Celte pé- riode énéolithique est caractérisée par une très belle poterie à décor géométrique généralement recliligne, rouge brillant sur fond blanc. Cette poterie, qui se rencontre également en Béotie, en Pliocide et en Thes- salie, parait se rattacher aux poteries des peuples balkaniques ; elle témoigne d’une technique et d’un goût très avancés, supérieurs à ceux de la poterie mi- noenne primitive usitée on Crète k la même époque. Si des circonstances inconnues n’en avaient entraîné la brusque disparition, cette industrie venue du nord aurait pu lutter avantageusement avec l’industrie venue du sud, et peut-être la poterie de l’âge du bronze grec sefùt-elle développée, non sousl’inlluence Cretoise, mais sous l’influence balkanique (fig. 7262’. — .près ce règne de la poterie à décor rouge sur fond blanc, il faut étudier séparément, dune part la Thes.salie, de l’autre la Béotie el la Phocide. Dans la Grèce centrale, c’est une poterie de terre gris terne, faite au tour, généralement sans décor peint, qui parait être l’industrie nationale ; on la désigne sous le nom de poterie minyenne*. Bien qu’on

« Dugas, C.-H. Acad. Inscr. 191 1. p. itil. — 2Cavva<iias. C. //. Acud. Inscr. IM9, p. 385 ; 1911. p. 7 (Céphalouic) ; DBipfeld, tf (fr fine/’ ûber /.eulias-lthaka, pi. iv (Leucade). — 3 B. Graf, Ant. <Mei. f. d. Akvoij. p. 1 ; PoUier, Catal. d. mses du Louvre, p. i33. — ’ Wlde, Ath. Miit. IS96, p. 3S8. - ôOracf daas Ant. Vus. d. Akro/,ol. p. 4 ; pour Egiue, cf. Kcrâiiiopoullas dans Ephemens arcli. 1910, p. 177. — 5 Cf. pour la Grèce centrale ; Sotiriadis, Alh.Mitt. 190.5, p. 123 : Épk. arch. 190S. p. 65 ; / ?.-r. élud. gr. 19 li, p. i53 ; pour la Grèce septenlrioaale : Tsounlaç. n-.o a- T’,f.«« iïfoii/.E ; aii.r,.. :oa ix’ : EiTxtov. p. 157 sq. ; VVace-Thompsoo, Preluitoric Tkeisaly. Dans ce livre, ainsi que dans le dernier arlicle de SoliriaJis, est égale- ment étudié l’eoseroble de la question pour les deuK régioDs. — ^ La Gsr. ’it6î .rapr^5 Kphem. areh. dC.Mh. 19ii8, p. r,5. pi. a. Pour la région tliracc voir

la trouve en Thessalie, dans le Péloponnèse et jusqu’à Mélos, l’abondance des fragments minyens trouvés en Phocide et en Béotie, principalement à Orchomène, semble indiquer que là a été son centre de diffusion. Pourtant l’action Cretoise se fait sentir dans cette région dès une époque reculée ; dès le minoen primitif II on constate des imitations de produits crétois, mais ces imitations, quicontinuent durant le minoen moyen, sont peu nombreuses et ont dû rester la spécialité d’un petit groupe. .Vvec le minoen tardif I commence une notable importation, qui aboulit avec le minoen tardif III à l’éta- blissement du style mycénien. Ce progrès de l’influence Cretoise n’empêche d’ailleurs pas. pendant toute cette période, la fabrication de la poterie minyenne de rester active. — En Thessalie (mais peut-être seulement dans la région de Larissa et de Voloi, à la poterie à décor rouge sur fond blanc succède une poterie à décor noir sur fond rougeâtre ; le décor reste géométrique, mais le méandre et la spirale y Jouent un rôle important. Pen- dant la période qui suit, la quantité et la qualité de la poterie peinte diminuent beaucoup et l’on trouve surtout des vases monochromes. On constate à Vole l’importation de vases minoens tardifs I ; mais l’action de la Crète ne s’exerça jamais fortement sur cette région, même à l’époque mycénienne ^. Il est curieux que l’industrie thessaliennt !, si brillanteau début de l’époque du bronze, ait ensuite décliné et ne se soit jamais relevée.

Asie Mineure et H/ux/es. — Il faut distinguer nette- ment la partie sud avec Rhodes el la partie nord. Dans la partie sud, à Milet, à Rhodes (fig. 1460), on constate, à l’époque du minoen tardif III, une fabrication très active el très perfeclionnée de vases mycéniens (fig. 7263)’". Mais, avant ce moment, on ne trouve pas trace d’in- fluence Cretoise. De ce fait, qui paraît surprenant vu la proximité de la Crète et du littoral asiatique, Hogarth " a donné une explication vraisemblable en supposant que les Hittites avaient étendu leur domination jusqu’à la mer Egée et que les côtes d’Asie s’étaient ainsi trouvées soustraites à l’envahis- sement des produits crétois. — Quant au nord, il resta, pendant toute l’époque du bronze, à l’écart des autres régions égéen- nes ; la poterie indi- gène, comme celle """ — ■ ^-"^

d’HiSSarlik, y est une l iK- ’-Oa. - Va-es myc-mins .k- Hhodus.

poterie à décor géomé- trique incisé, rarement peint, qui rappelli’ la poterie phrygienne ’^ 11 faut aussi remarquer une série de vases dont les formes reproduisent celles du visage humain ou de l’animal (fig. 726i) ". A l’époque du minoen tar-

Scure et Degrand, Hull. de corr. heli. 1906, p. 368, 377, 3,sl à 383, 395 eq.

— 8 Cf. en dernier lieu Dawkins-Droop, Brit. sch. Ann. 1910-11, p. 16.

— ’I Wollers dans Alli. Afitt. 1889, p. 262. — I" Duniont et Chaplain, Céramiques, 1. p. 43 ; Furtwnnglcr el Liischcke, Myk. Vasen, p. I, La fig. 7263 d’après Duruy, tiisl. des Grecs, I. p. 33 tase& de lalysos, à Rhodes). — )’ /onia and the Bout, p. 46. — ’2 Cf. pour Troie ; Sclilicmann, /lias, trad. Egger, 1886 ; Pcrrot el Chipiez, VI, p. 893 ; Wallcrs et Birch, 1, p. 254 ; Dôrpfeld, Troja und llion, I, p. 243 ; Schmidl, H. .’^Miema/m’s Sammlung. p. 1 ; pour la Phrygie : Kôrte, Gordion, p. 2 sq. : pour la Mysie : Colligoon, C. /(. Acad. Intcr. 1901, p. 810.

— 13 Pour lesK urnes à visage •> en Europe, cf. Hoernes, Urgeschichte in Europa, 1898, p. 173 s(|. La fig. 7264 d’après Oiiruy, B. des Grecs, I, p. 33.