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remplac-er le casque. Les femmes se couvrent la tète de leur himation eL de leur voile et en été elles portent un chapeau conique à larges bords dit fioldx [tiioliaI.

II. ÉTRURiK. — Les monuments nous apprennent que le costume national étrusque ne diffère guère du costume romain [etrusci] ; le vêlement essentiel est une pièce d’étoffe de laine, taillée en demi-cercle comme la toge et drapée d’une façon fort analogue ’ ; une tradition rap- portée par Pholius attribue même aux Étrusques l’inven- tion de la toge- [xoGA^.Le vêtement de dessous est pour les hommes le caleçon, et pour les deux sexes la tunique, qui reproduit exactement les difTérentes formes du chi- ton grec^ Les hommes portent souvent le simple pagne [ciNCTis], une tunique à manches courtes très ajustée et la simple exomis. Pour les cérémonies religieuses, ils revêtent une longue tunique bordée de pourpre, orne- ment qu’ils transmettront aux Romains Tclavis] enmême temps qu’une bonne partie de leur rituel.

Les divers manteaux témoignent de l’influence pro- fonde des modes et de l’industrie grecques ’^ ; c’est pres- que toujours l’himation drapé à la grecque (fig. o476), mais présentanlparfois des dispositions très particulières (lig. 3477, 5478). De plus, quelques monuments nous font connaître des formes de vêtements qui paraissent spéciales à l’Étrurie ; nous citerons notamment une sorte de paenula percée d’une large ouverture ovale pour la tête, dans le sens de la diagonale (fig. 5479) ; une ja- quette h manches très ajustée, que porte un haruspice (fig. 2779) ; enfin un étrange petit manteau féminin, formé d’une étroite bande rectangulaire percée d’une ouverture pour la télé, et qui devant ne descend que jusqu’à la ceinture, mais par derrière relombejusqu’aux pieds (fig. 1837). La ceinture [cingula] tient une place importante dans le costume étrusque : elle est en géné- ral assez large, richement brodée et décorée de franges ou de boutons saillants (tig. 1-486). On retrouve aussi les bandelettes croisées qui plaquent sur la poitrine le chi- lon et le péplos. Mais ce qui fait la véritable originalité du costume étrusque, c’est le luxe un peu barbare de la toilette, la prédilection pour les larges bandes de pourpre, les dessins à fleurs, les broderies de sujets figurés qui trahissent l’influence orientale ^ (fig. 2834, 2845).

Les chaussures étrusques (davSil’.ot xupprivizâ ou Tupç-r,- vioupY’fi) à. haute semelle et à courroies dorées ont été célèbres dans tout le monde antique ^. On connaît aussi des sortes de cothurnes formant bottines ouvertes et ornées de broderies (^fig. 6485). Les coiffures caracté- ristiques des Étrusques sonira/jej ;[FLAMEN] et le galerus, qui leur furent empruntés par les Romains comme coif- fures sacerdotales et le tutulus, bonnet de laine de forme conique que portent ordinairement les femmes lyrrhéniennes.

III. Rome. — Le principe du costume romain est le même que celui du cosluiiu^ grec, avec lequel il a d’ailleurs beaucoup de formes communes. Le vêtement principal, la toge, est drapé comme l’iiimalion et le péplos grec,

I V. Tor.A, p. :U8. Cr. 0, Miillcr, llii : litnmkcr, I, p. 2GI. — 2 /,t’,r. p. iiSl, 17. Cf. Ilouïcy, Itei : du L’art ancien, l.l.p. lOi. — 3 V. tunioa, p.538. — l V. pali.ium, p. 290. C’est vraiscmblaltlcmenl par riillcnnédiairc des Klrusqucs ([lie lus Uotiiains adoptèrent la clilaina grcc([uc qu’ils appclùri-nt latna. — u V. rthusci, p. 847. — tj suiJiA, p. 1389, d’après 0. Millier, Op. t. p. 209. — 7 pour l’apex, cf. I^ic. De leg. I, 1, i ;poiir le galerm, l’ropcrt. IV (V) 1, 29. — » Hciizoy, Dtt principe (le la draperie, p. 3fi. — ’J 11 va d’ailleurs, dans la maison romaine, de

mais avec cette dilTérence essentielle qu’il est taillé en demi-cercle [toga]. Cette coupe a l’avantage» d’envelopper plus exactement le corps, d’en épouser de plus près la courbure naturelle » *. L’effet, par contre, est nécessaire- ment plus monotone que celui du rectangle d’étoff’e, qui, avec ses angles brisés, ses plis contrariés, souligne par opposition la forme humaine. Encore faut-il donner à la toge de grandes dimensions pour qu’elle n’ait pas une apparence étriquée ; on alla fort loin dans ce sens, aux dépens de la commodité ; aussi Tertullien, dans son traité De pallio, fait-il l’apologie du manteau grec aux dépens de la loge. Cependant les Romains allachèrenl une importance considérable à l’harmonie de la drape- rie ; des esclaves spéciaux [vestiplicus] étaient chargés de préparer et d’entretenir les plis des vêlements ; Quinlilien consacre de longs développements à l’art de porter la toge, fort important pour l’orateur, et à l’éloquence du vêtement ’°.

La toge parait être au débul de l’époque historique le vêtemenl national des peuples d’origine latine ; tous la portent : hommes, femmes, enfants el même le.s esclaves". Elle était, avant que fût adopté l’usage de la tunique, l’unique pièce du costume ; c’est-à-dire que l’on ne portail sous la loge qu’un simple caleçon [iicium, subligaculum, cnmpeslre [cinctus]. RecLangulaire à l’origine, c’est-à-dire telle que la fournissait le métier à lisser, elle prit dans la suite sa forme caractéristique demi-circulaire. Nous ne savons exactement à quelle époque s’établit l’usage de la tunique, ni à qui les Romains l’empruntèrent ; quoi qu’il en soit, elle devint très vile le vêlement de dessous par excellence à l’usage des deux sexes ; seuls quelques Iraditionnaiistes restèrent fidèles au caleçon ’-. Dès l’époque de Piaule, on porte deux tuniques superposées : l’une des deux, plus fine [tunicn /«/e/"/o/’,SM6Mc«/a), joue le rôle de chemise. La lu nique est naturellement le vêlement que l’on porte à l’intérieur de la maison. Dans les provinces les hommes sortaient ainsi velus ; mais à Rome une pareille licence n’était accordée qu’aux gens de métiers el aux marchands. La loge est, en ellel, obligatoire pour tous les actes de la vie civile el religieuse. On trouvera, à l’article toga, l’histoire de la loge el la mention des différentes expressions dont elle est capable ; nous nous contenterons d’indiquer qu’elle est à l’origine un,manleau étroit et court, puis qu’elle s’agrandit el s’étale jusqu’à des proportions grandioses el théâtrales ; enfin, qu’au ii siècle de l’Em- pire un désir de commodité en fait réduire les propor- tions, mais elle est alors bien déchue ; on ne la consi- dère plus que comme un costume officiel, comme l’uniforme du magistrat.

Hors de la capitale, les Romains adoptent très vile les costumes locaux. L’iiiinalion grec [pallium] est régu- lièrement porté par les fonctionnaires des provinces orientales ; pendant longtemps le blâme s’attache à une telle dérogation aux coutumes nationales ; mais au i"’ siècle Tibère l’adopte de préférence à la toge. C’est jusqu’au iv" siècle le vêtement par excellence dans tout

uomhreuv esclaves cliar^’és du service de la ^sirtio-rube [sei’ri a veste, ad vestem). V. sEini, p. 1270 el I2T7. — 10 ijuint XI, ,1 tO sq. V. le commentaire d’Heuzoy, Ilev. de iart ancien, t. II. p. 193 sc|. — MNouius, U, p. 5-10 ; cf. Ileuzey, ibid. t. 1, p. 100. — 1^ Les rois elles héros de l’ancienne Rome étaient toujours repré- sentes sans tunirjuc (Ascon. ad Cic. pro Scauro, 30). Les candidats se présentaient do mémo au forum sans tunique, pour faire acte de lîdélité aux coutunies des ancêtres (Plut. Coriot. 14, 2 ; Quaest. rom. W).