Page:Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines - Daremberg - V 2.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

VES

le monde romain. Puis, à cette époque, il est supplanté par apaenula qui n’élait. à l’origine, qu’un manteau de campagne.

Parmi les vêtements qui nous sont connus dès les pre- miers temps de la république romaine, il nous faut citer au premier plan la laeiia [palliiji, p. 291-i92^ qui répond à la/ÀaTva grecque et fut peut-être transmise aux Romains par les Étrusques’ ; sous l’Empire, c’est un vêtement de dessus très répandu et commun aux deux sexes. Puis on voit s’introduire toute une série de man- teaux, primitivement réservés aux soldats, et pour la plupart d’origine étrangère, le sagum, le Biimis, la i..i :erna, la c.r.c.ll., I’.^bolla, le cl’cullus, capuchon emprunté aux Barbares du Nord. Les pantalons, dési- gnés par le mot celtique de bracae, sont à l’origine la caractéristique du costume des Barbares et tout à fait étrangers aux Grecs et aux Romains, mais ils sont bien- lot adoptés par les citoyens qui guerroient dans le Xord, au grand scandale de leurs compatriotes ; enfin avec les empereurs d’origine barbare ils acquièrent droit de cité -. Ainsi, peu à peu, le costume romain disparait devant l’invasion des modes barbares ; le clirislianisme, qui prescrit les vêtements cousus et ajustés au nom de la pudeur, ne fut certes pas étranger à leur triomphe.

Dès le début de l’époque historique l’usage de la toge est restreint aux hommes ; elle n’est portée que par cer- taines femmes marquées d’infamie. Le costume de la matrone Jiabitus »ia/ronalis) comporte, outre les vête- ments de dessous communs à toutes les femmes (/’«A’c/a, tuitica interior), la stola, qui lui appartient en propre. On ne sait à quel moment ce vêtement d’origine grecque a remplacé la toge. C’est une sorte de tunique qui tombe jusqu’aux pieds et dont les manches sont plus ou moins longues, selon les dimensions de celles de la Itinica inte- rior ; elle est serrée au-dessus des hanches par une cein- ture qui détermine un apopti/ffiiia, et ornée, à la partie inférieure, d’une large bande brodée dite i/islita. La stola devint dans la suite le symbole de la qualité de citoyenne [matrona stolata)^ . Le vêtement de dessus était, à l’ori- gine, la RICA ou Rici.MiM, pièce de drap quadrangulaire qui enveloppe la tète et le haut du corps ; elle disparut de bonne heure de l’usage commun et se conserva comme vêtement sacerdotal et comme voile de deuil. Elle fut remplacée par la pnlla [pallum, p. 20 :5], qui devint pour la Romaine le manteau par excellence. Comme le péplos grec, il se prête à une infinité de com- binaisons. 11 est commune toutes les femmes : matrones, affranchies, étrangères, courtisanes. Les femmes qui portent la stola drapent la pulla comme l’himation grec, dont elle ne se distingue guère d’ailleurs Les jeunes filles et les étrangères la portent à la façon du péplos dorien ; c’est sans doute dans ce cas que la palla reçoit les noms de tunicopallium ou de tunica j/alliolata *.

Tel est le costume proprement romain, mais sous l’Empire s’introduisent toutes sortes de modes exotiques, grecques surtout. Les tissus transparents de Cos, réser- vés jusque-là aux courtisanes et aux affranchies, sup- plantent la toilette décente et digne de la matrone’^. Au

’ C’est en effet à l’origiae l’attriliut des fiaroines [flamen]. — 2 Cependant une loi d’Uonorius, de 397, en interdit Tusa^e à Rome. — 3 On a pu supposer qu il s’a ;rissail d’une stola ornee d un insigne spécial, — V Cf. Sen-. ad Aen. 1.61’* ; Xon, p. 537, 31 ; Vopisc. Bonos. 15, S. — ô Cf. Sen. Contr. 11, 13, 7 : 11, 15 4 ; Sen. De bmef. VU, 9, 5,-6 Ed. Uiocl. XXVI, 34, L’Édit mentionne ledama(/ico- mafortium (XIX, 8 ; comme vôteroenl de femme et de nombreuses variétés de dal-

IX.

— 761» — VES

temps de l’Édit de r)ioclétien (301 de notre ère), bien que des lois antérieures aient interdit aux matrones de pa- raître en public sans stola, ce vêtement est définitive- ment supplanté par deux nouvelles variétés de (unique : la d.vlmatica et le colobium ’^ [rcxiCA, p, .^39], l’un avec manches [manicata], l’autre sans manches, La dalma- tique apparaît à Rome au temps de Commode et sert pour les deux sexes ; les chrétiens l’adoptèrent et elle se maintint longtemps dans le costume sacerdotal. Comme vêtement de dessus l’Édit mentionne les àva- êdXattt’ et la xapœxiXXa ’.

Classification des vêtements romains. — Les termes généraux qui désignent le costume sont vestis et vesti- ^«s’.Aux expressions grecques Ivoûfiara, lTriêX’/|fjiaTa, cor- respondent indutas ou indumenla (vêtements de des- sous) et amictus (vêtements de dessus) ’". iNous avons vu que le vêtement officiel, et à l’origine obligatoire, se composait pour les hommes de la toge, superposée au caleçon ou à la tunique, et pour les femmes de la stola et delà joa//a. Les jeun es filles ont la tunique ellapal/a. Les vêtements particuliers aux enfants (puerilia iiestimi’nta) sont la toga prtietexta [toga, p. 3oO et 352] et I’alicula, sorte de jaquette à manches". Les Romains résidant à l’extérieur de Rome et les voyageurs ont adopté une série de manteaux d’origine étrangère : pallium,

ABOLLA, CARACALIA, CYCLAS, DIPUTERA, ENDROMIS, MAF0RS,

SAGiM. L’habit de table {vestis cenatoria) par excel- lence est la SY.NTHESis’^ Le costume de noce se com- pose pour la fiancée d’une tunica recta, retenue à la taille par une ceinture de laine, et d’un voile rouge (/lam- meum) qui couvre la tête [matrimoniem].

Le manteau d’apparat des anciens rois est la laena ou tof/a duplex [regnum, p. 821]. Certains magistrats portent la toç/a praelexta, ou la trabea. .Aux triompha- teurs et aux consuls entrant en charge est réservée la toya picta toga]. La plupart des prêtres ont droit à la toga praelexta, mais quelques collèges ont des insignes particuliers. Tels sont les llamines [i’lamen], qui, par- dessus la toge bordée de pourpre, portent pour attribut dislinctif la laena, manteau de cérémonie des anciens Romains. Leur coiffure est le bonnet primitif : le pileus secerdotal ou galerus, surmonté de l’ornement dxiapex. Les ARVALES se distinguent par des bandelettes de laine blanche [infula], qui fixent sur leurs têtes des couronnes d’épis. Les salii sont vêtus d’une tunique de couleur bigarrée, sur laquelle est appliqué un plastron en métal, et de la tbabea.

Les esclaves, comme en Grèce, n’ont pas à Rome de costume distinctif’^ [servis, p. 1279] ; le port de la toge leur étant naturellement interdit, ils se contentent, comme les travailleurs et les petites gens, du caleçon ou de la courte tunique. Les joueurs de cithare portent, sur la scène, une tunica talaris, qui correspond au /itÔiv opfjocTàoio ; ; faute d’un mot propre, on trouve cette robe désignée par les noms de palla, sijrma et même stola ’*. Les acteurs portent, pour la tragédie et la comédie dite palliata, un costume entièrement grec ; pour la praelexta et la togata un certain nombre de vêtements

matiques d’Iiomme et de femme. — ’• XXVI, 78. — » XXVI, liO. Le texte latin du t. XXVlde l’Éditn’apasété retrouvé, mais *.««o’*c<m correspond sans aucun doute à paenitla. — « Habitua et cultiw correspondent au français /eni/e. — lOTibulle, I, 8, 13, oppose vestes à amictus. — " Cf. Ed. Ùiocl. VII, 58. — ’^ La laena elVabolla sont également citées comme vètemculs de table. — " îenec. Ùe clem. I, 24, i. I _ 1* Sen, B ère. fur. il i ; Sid, Apoll. Cann. 15, 16 ; Varr, De re rvst. III, 13, 3.

97