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la côle jusqu’à El-Padron (Iria Flavia) el redescendait droit sur Aslorga par Lugo (Lucus Augusti) ’ ; la qua- trième n’élaitqu’une ramification dclaprécédente, qu’elle quittait à El-Padron pour desservir la Corogne (Brigan- lium) et qu’elle rejoignait à Lugo -. Astorga était elle- même le point de départ de trois voies importantes vers le pays des Cantabres et le cours supérieur de l’Ebre par Cerro de Lancia (Lancia) S vers Penalva del Castro (Clunia) et Saragosse (Caesaraugusta) ’, vers Sala- manque par Zamora (Ocelodurum)".

Dans le Nord de la Tarraconaise aboutissaient les trois routes venues d’Aquitaine à travers les Pyrénées, par le col de Roncevaux et Pampelune (Pompaelo) % le Som- porl et Jaca (laca), le Perthus et Gérone (Gerunda) ’ ; leurs extrémités étaient réunies par une grande voie Ouest-Est, d’Astorga et Léon (Legio) à Tarragone, par Bribiesca (Veroresca), Saragosse (Salduba), Huesra (Osca) et Lerida^ Les principales routes des plateaux de l’intérieur partaient de Saragosse "*. Elles for- maient trois groupes. La voie de Saragosse à Penalva del Castro, par Numance (Numantia) ", est la première qui ait été l’objet d’une étude scientifique, entre Osma (Uxama Argaela) et Olbega(Auguslobriga) ’- ; à Penalva elle bifurquait vers Astorga d’un côté", Zamora etSala- raanque de l’autre’*. On pouvait se rendre de Saragosse à Merida soi t par Tolède ’% soit par Oreto "’ ;les deux routes ne se séparaient qu’à Bayoïia de Tayuna (Titulcia)’^ Enfin une dernière voie gagnait Carthagène par Alba- cete (Saltigi)’*. Le premier groupe était rattaché au SÊCond, de Simancas (Septimanca) à Bayona de Tayuna par Ségovie’", et le second au troisième, de Fuenllana (Laminium) à Albacete’". La grande route du littoral oriental courait de Tarragone à Carthagène^’. Les go- belets de Vicarello attestent que le cliemin le plus direct vers Cadix s’en détachait au Sud de Jativa (Saetabis), à la station d’Ad Aras, pour rejoindre Cazlona et le Gua- dalquivir". Les environs de Carthagène-’ et de Caz- lona^’ étaient parcourus par plusieurs voies ; il faut citer notamment celle de Carthagène à Guadix et Gre- nade^" et celles de Cazlona à Guadix, par la Guardia (Mentera Bastia)^° ou par Toya (Tugia)-’, et de là à Almeria.

i Jtin. Anton, p. 429 ; Corp. inscr. lat. Il, p. 6411 et aOô ; Ephem. epigr. IX, p. 153. — 2 Itin. Anton, p. 423, pas do milliaires. Sur les différentes roules de nalicc, cf. A. F.Guerra.dans le Bol. de fAcad. de la hist. I, 1878, p. 179 (d’après les recherches de R. Barros Silvclo) et Fr. Coello, même recueil, V, 18Si, p. 283.

— 3 Itin. Anton, p. 395 et 453. Cerro de Lancia était relié à Léon (iOid. p. 395), et l’on a relevé les traces d’une voie romaine entre Léon et Santa Maria de Luco de Asturias (Lucus Asluras). — * Ibid. p. 439 sq. — 5 JOid. p. 439. — Jbid. p. 453 ; Corp. inscr. lat. Il, p. 650. — 1 Itin. Anton, p. 45». — 8 liid. p. 390 ; Tab. Peut. ; Corp. inscr. lat. Il, p. 655 et 998. Cf. 0. Cuntz, Polybius und sein Werk, Leipzig, 1902, p. 20 ; J. Freiia, dans la Hev. histor. du Roussillon, 1900-1902.

— » Itin. Anton, p. 391, 443 ot 448. Sur les routes du conventus Cluniensis, cf. Corp. inscr. lat. Il, p. «47 et 997 ; Ephcm. epiijr. Vlll, p. 477 et 512. En parti- culier sur les routes du pays des Cantahrcs, cf. Fr. Coello, dans le Bolet, de la .Soc. geof/r. de Madrid, l»9i<, p. 107 ; Marlinei de Casa Lopei, ibid. 1908, p. 389.

— 10 Sur les routes du conventus Caesaraugustanus, cf. Corp. inscr. lat. Il, p. 631 et 998. — ’• Itin. Anton, p. 434 et 439. La via Augusla construite entre Urcinuesa et Salguoro par un <luumvir d’Augustobriga (Corp. inscr. lai. II, 11" 2886) s’y rattachait. — 12 Ed. Saaveilia, dans les Ment, de la Acad. de la hi !t. I, 1877-1879, p. 48. — «3 Itin. Anton, p. 439. — H Ibid. p. 434. — ^’^'Ibid. p. 438. — 16 Ibid. p. 444. - n Uue route transversale allait de Tolède à la route d’Orcto, par Consuegra (Consaburrum) ; Itin. Anton, p. 440. — 18 Ibid. Sur les roules de la province de Cuonca, cf. F. Coello, dans le bolet, de ta Soc. de geog. de Madrid, 1897, p. 5. — l’J Itin. Anton, p. 433. — 2ii Ibid. p. 410. — 21 Strab. III, p. 160 ; Itin. Anton, p. 398 sq. ; Corp. inscr. lat. XI, n"- 3281-3284 ; 11, p. 635 el 998. — 2S Corp. inscr. lai. XI, loc. cit. — S3 Jbid. H, p. 054 el 998 ; Ephem. epigr. VIII, p. 478. — ïl Corp. inscr. lat. II, n» 3270 (routo allant de Castulodans Icdistricl minier de Sisapo), p. 653 et 998 ; Ephem. epigr. IX, p. 135.

— •■ !6 Itin. Anton, p. 4n| (jusqu’à Guadix). — 26 Ibid. p. 402. — -r, Ibid. p. 401.

Le dessin général du réseau est très net et con- forme à ce que permettaient d’attendre la configuration physique et l’histoire politique de la péninsule : une ligne littorale à peu près continue ; des voies s’enfon- çant dans l’intérieur en utilisant les vallées des grands fleuves ; d’autres les reliant à travers les plateaux d’Es- tramadoure et de Castille ; des routes particulièrement nombreuses dans les plaines fertiles el les districts miniers de la Bétique, dans le bassin de Saragosse, dans les districts extrêmes et montagneux de la Galicie et de l’Asturie, tardivement conquis et difficiles à main- tenir dans l’obéissance -’.

Les routes de lirctaf/nc [Cig. 743i)^’. — La Bretagne romaine était dotée d’un nombre relativement élevé de routes, h’ Itinéraire d’Antonin en énumère quatorze ^° et beaucoup d’autres, dont il ne parle pas, sont connues par leurs milliaires et surtout par les vestiges qu’elles ont laissés ; elles portent dans le langage populaire de vieux noms caractéristiques, Watlingstreet, Stanestreet, Ermi- nestreet, Fosseway, Icknieldstreet, etc. ; l’une d’elles, en Lancashire, est remarquable par le soin avec lequel elle avait été construite et l’excellent état de conservation de quelques-uns de ses tronçons ; c’est l’une des mieux pavées de tout l’Empire^’. Les plus anciens milliaires que l’on possède sont contemporains d’Hadrien ; les plus récents datent du milieu duiv^s. ’^. Londres, à proximité des côtes gauloises, était la clef du réseau", comme Rome en Italie et Lyon en Gaule. De là rayonnaient, dans quatre directions, les voies principales ^’. Ici encore la disposition actuelle des chemins de fer présente de frappantes analogies avec celle des routes romaines’".

La première voie est celle du Sud-Est ; elle mettait Londres (Londinium) en relations, par Canlerbury (Durovernum), avec les trois ports du Kent, sur le détroit du Pas-de-Calais : Lymne (Portus Lemanae) près de Folkestone, Douvres (Dubrae), Sandwich (Rutu- piae)’" ; un quatrième chemin, que les Itinéraires ne mentionnent pas, mais dont il reste des traces, reliait Canlerbury à Reculver (Regulbium). — . La voie du Sud-Ouest se divisait à Silcliester (Calleva) pour aller : par Winchester (Venta Belgarum) à Bittern (Clausen- tum) près de Southampton’^ et Chichesler (Noviomagus

— 2» Dans l’île de Minorque, prés de Matioii, tuitliaire de Nerva (Ephem. epigr. Vlll, p. 479). — 29 R. Gale, Essay toward the recovery of the four great roman ways, dans Leland, Itinerary, VI, Oxford, éd. de 1769, p. 116 ; II. Pétrie, .V/onii menta historica britannica, I, Londres, 1848 ; E. Desjardins, La Table de Peu- tinger, Paris, 1869-1873, p. I ; Corp. inscr. lat. VII, Berlin, 1872, p. 206 (par

E. IlUbuer ; à compléter par VEphem. epigr. III, Berlin, 1877, p. 139, cl IV, 1881, p. 201, par Habner : VII, 1S92, p. 335, et IX, 1013, p. 632. par F. Haverfield) ; H. Kiepert, Fonnac orbis anligui, feuille XXVI, Berlin, 1893 ; W. B. Faley, The roman roads of Britain , <.d.ns Nineteenlh Century, XLIV, 1898, p. 840.853 ;

F. Haverfield, dans VEdimb. Revieio, 1899, p. 380 ; F. Uarofalo, SulV Itinerarium Antonini : Studio délie vie e dei luoghi delta Britannia romana, dans les Ben- Jiconti dclf Jstit. tombardo, 1901, p. 841-836 ; Th. Codringlon, Early Britain : roman roads in Britain, Londres, 1903 (très complet, avec carte générale, mono- graphie de chaque routo ot bibliographie antérieure) ; F. Sagot, La Bretagne romaine, Paris, 1911, p. 174. — 30 Itin. Anton, p. 463-486 ; la partie du premier segment conservé de la Table de Peutiuger qui concerne la Bretagne n’eu repré- sente que l’exlrémilé Sud-Est ; il n’y a que peu de choses à tirer des confuses énumérations de noms que donne le Géographe de Ravenne, V, 31. — 31 W. T. Watkin, Boman Lancashire, Livcrpool, 1883, p. 62, avec coupe p. 61. .— 33 Clas- sement clironologiiiue des milliaires et des voies par Th. Codringlon, Op. Cl’/, p. 376- 386. — 33 Sur rimportanco de la position de Londres, cf. D. Pasquel, Le dévelop- pement de Londres, dans les Ann. de g^ogr. 1898, p. 337 ; G. Teuber, Beitrage cur Eroberung Britanniens. Breslau, 1909 ; F. Haverfield, Jtoman London, dans le Journ. uf roman slud. 1911, p. 14t. — 31 F. Haverncld, Bomano-british Kort- hamptonshirc, Londres, 1902, p. 164. — sli Tableau comparé par Th. llodgkin, llist. of lingland, 1, Londres, 1906, p. 73. — 36 Itin. Anton, p. 472 sq. ; Tab. Peut. Pas de milliaires. — 37 Sur les milliaires do Billcrn (Clausenlum) : Corp. inscr. lat. Vil, p. 207 ; Ephem. epigr. IV, p. 201 ; IX, p. 032.