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Le culle tl’Athèna Nikè ou Atlièna Sôteira .Nikè ’ se retrouve sur l’acropole de Méfçare, où il se dis- tingue également du culte d’Athèna Polias-, à Érythrées (iu« siècle avant notre ère) ’, à Rhodes (m’= siècle) ’, et dans Tile de Chypre, où il est associé à celui d’un Ptolé- mée (après 312) ». Sous l’influence de la religion ptolé- maïque, l’égyptienne Isis s’identifie parfois avec Nikè, dont elle prend le nom ; à Délos, centre du trafic médi- terranéen durant les deux siècles qui précèdent l’Em- pire, on a découvert une dédicace à Nikè-Isis *. Dans leBruttium, à Terina, l’assimilation delà déesse topique et de Mkè semble être d’origine purement agonis- tique (tig. 7449) ’.

2° Nikè est un attribut de certains dieux, dits Nicè- phores *. Sur les monuments ligu- res, ces dieux portent une statuette de la Victoire, qu’ils semblent ten- dre comme un don. L’art traduit ainsi cette idée qu’ils apportent aveceuxlavictoireetqu’elle n’existe pas sans eux. Le premier des Nicé- phores est Zeus (flg. 7445)^ ; on adorait sous cet aspect le Zeus d’Olympie (lig. 4224)’» et le Zeus .marios de la ligne achéenne (fîg. 4198)". Les dieux étrangers qui furent assimilés à Zeus prirent cette épi- thèle : tels Ammon ’^ Sérapis ’^ Mèn ’*, Sabazios , le Zeus carien’^ le Baal de Tarse" et les Baals de Syrie (fig. 4203)’*. On la donnait de même aux rois d’Asie, dieux Épiphanes émanant de Zeus ’^ Par contre, Ares Nikèphoros n’apparaît que sur une dédicace pour le salut de Ptolémée Philopator -". A Byzance, au m’ siècle avant notre ère, le grand dieu Poséidon se manifeste aussi comme Nicéphore ’-' . La première des déesses Nicè- phores est Athèna (fig 744G)" ; c’est ainsi que Phidias conçut l’Athéna du I’irthénon : sur la main droite de la statue chryséléphantine il posa une Victoire d’or (fig. 5068)’". Athèna Nikèphoros reparait à Corintlie=’,

I Ibid. II, 077, I, I. 26 cl noie. — ’- Paus. 1, i», 4.-3 Dillcnberger, Sytl.

II, 370 ; ï« 6d. COO. — t Imcr. jr-XlI, i, ÏO. — 5 Lebas-Waddinglon, 111, 2778 ; Dil- tenbcrger, Orientis ijr. inscr. 17. — 6 Bull. corr. hetl. VI, 1882, p. 33D, n« 4i. — 7 Hcad, Hisl. mimor. 1911, p. 113 cl fig. G3-64 ; cf. Regling, Terina, dans Pro- ijramm ;imi W’inckelmannsfesle, Berlin, 1906 ; Frilie et Gaebler dans Aomisiim, I, 1907, p. 20 sq. Monnaies frappées enlre les années 425 el 400 ; au droit, Icle de la nj mplie Terina ; au revers, Nikc-Térina ailée, assise sur une amphore ou sur un cippc, lenant le caducée ou un oiseau. — 8 Cf. Hoefer dans Roscher, Lex, d. Mijlhol. III, 35S-366, s. v. A’ikephoroi theoi. Dédicace aux dieux ÏVicépliores en général ; Laljscheï, Inscr. orae sept. Ponti Hvx. 11, 26 (Olbia, îln du i" s. ou débul du 11» s. ap. J.-C). —’9 Cf. l’scudo-CalIislh. 111, 17, formule de sermenl d’Alexandre le Grand : « ù>>wi*i Sï ’OXùh,ïiov, ""Ajinoiva, ’AOr.vàv, vixaoo&oy ; Oeo-j ; Si !«vT« ; ". Zous, dieu de la vicloirc : Bacchvlid. éd. Blass, Carm. X, 5 ; Arislopli. Eqiiit. 1253 ; Cornulus, Z)e na(. </i ;or. p. 31, éd. Osann ; cf. Zeus Tropaioucbos, Tro- paiophoros : (iruppe, op. cil. p. Il 17. Image de Zeus Nicéphore sur les monnaies d’Auliochus IV Kpiphanc (17,n-lC4) cl de ses successeurs : fatal, gr. coins Brit. .Wu»., Seteucid Kintjs, p. 3* sq. pi. xi, 7 et 9 ; Babelon, Bois de Syrie, p. XCIII, pi. m ; Hcad, //ij(.niiin. 2’éd. p. 762,763,766-771 ; Uuruy, Sist.des Grecs,U,f.Ml (= noire fig. 7443) • monnaiesde Gaciriane, li’ siècle, Hcad, p. 840 ; monnaies de Syn- nadaeldeTemeaolliyrae-ï’laviopolisen Phrygie. Head, p. 086.687. — lOPaus. V. 1 1, i. Le /eus d’Olympie porlait sur la main droile une Nikè chryséléphauline ; sur le Lrîine d’or on ^’Ovail (|ualre Nikès, cldcux autres à chaque pied du trône, ibid. V, 11, 2 ; au sommet du temple, Victoire dorée, V, 10,4. — " Head, Hist. niim. 2» éd. p. 417 ; cf. Overbeck, Jiimstmijth. 11,1, p. 162 et Mùnztaf. 11,17 el 17 a.— 12 PscudoCaliisth.

III, 17 ; cf. n. 9. — ’3 Hcad, p. loi. — ’* Head, p. 709, monnaie de I.ysinia, en Pisi- dic. — »& Eumèoe lui donne droit do cité dans le Nikèphorion de Pcrgame, â côté d’Athèna ; il avait été introduit par la reine Stratonicc, originaire de Cappadoce ; cf. Inschr. r. Pcrg. 248, I. 50 ; Collignon el Pontremoli, Pergame, 1900, p. 40. — ’6 Hcad, Hisl. num. i’ éd. p. 040, monnaie d’Apollonia Sallacc. — <7 Zeilschr. f. nnm.X,l885,p.Sl. — 18 Cf. Hcad. p. 750, 762, 763, 765, 766, 768-772, 778, -80,ctc. De même en Baciriane, p. 84<i. — l5/4id. p. 750 (Oropherncs de Cappadoce, en 158-157), p. 762, 764, 70» (Anliochus IV, Alexandre I" cl Al. Il de Syrie, ii’ s.), 810 (Anti-

Amphipolis (Macédoine ;-», Hypala(Thessalie)’2^Rhegium (Bruttium)- Lemnos", Cnide^’, Pergame^», Magnésie du Sipyle^’, dans la colonie macédonienne de Peltae en Phrygie^- et dans beaucoup d’autres villes d’.Vsie Mi- neure ^’, et en Egypte ’*. A Pergame elle a deux sanc- tuaires : l’un, sur l’acropole, est l’ancien temple d’Athèna Polias, devenue Athèna Polias Nikèphoros sous le règne d’Atlale P’ et en souvenir des victoires pergaméniennes ; l’autre est un temple suburbain, dit Nikèphorion, où l’on célébrait les Nicèphories instituées par ce roi [nikepuoria]. En Syrie et en Cappadoce, elle s’était sans doute substituée à des divinités indigènes^ Parmi les autres déesses Nicèphores, nous connaissons la Nikè atlique du v" siècle (sans que l’on puisse toutefois affir- mer ici le caractère rituel de cette épithèle)’% la Démêler d’Henna , une Aphrodite archaï- que d’Argos dans le temple d’.Vpol- lon Lykios", l’.Vphrodite Stratonikis de Smyrne", l’Artémis Leucopliryéné de Magnésie du Méandre ’", l’Anaï- tis ( ?) d’Amastris en Paphlagonie*’, la Ma de Comana", des Tychés syrien- nes*^ et une Sélénaia qui paraît être Isis".

3° Nikè s’est détachée des grands dieux, mais elle reste dans leur dépendance immédiate. C’est elle qui apporte la victoire, mais ce sont toujours eux qui l’accor- dent. On implore donc la protection de la déesse Nikè, mais après avoir invoqué les dieux supérieurs dont elle n’est que la servante (Thalamépolos) *». L’art el la littéra- ture favorisaient ce dédoublement cultuel", déjà connu des mythographes du vii« siècle ’". Sur les reliefs et sur les vases peints, nous voyons fréquemment Nikè auprès de Zeus ou d’Athèna, comme leur suivante, leur messa- gère, leur aurige ou leur prêtresse (fig. 3504, 3778, 4945, 5042, 5051). Sur le fronton occidental du Parthénon, elle conduit le char d’Athèna ; sur la balustrade du temple d’Athèna-Nikè, s’empresse un choeur ailé de Vic-

alcidas do Baciriane vers I50>. — 20 flassical Jievitir, XII, 1898, p. 274. Sub- slilué sans doute à un dieu d’Egypte ; cf. Roscher, op. cil. III, 360. — 21 Hcad, p. 268 ; cf. une N’ikè au trident, associée à Poscidon dans les cultes de Tlièbes, n«- 1" s. ; Head, p. 353, 334 ; Nikè el dauphin sur les monnaies de Corinihe au iv s. : Head, p. 402. Sur les monnaies de Tarcnle au uj" s. on trouve un Taras nicéphore ; Head, p. 64. — 22 Elle porte ce litre dans Orph. h/mn. XXXII, 13 : Ps. Callislh. 111, 17, cf. note 9 ; Polyb. IV, 4’,i, 3. Noire fig. 7416 d’après Duruy, Hist. des Grecs 11, p. 362. — 23 Cf. Collignon, Hisl. sciilpt. gr. I, p. 538 sq. ; Sludnicuka, Die Sie- gesgàUin, dans Neue Jalirb. (. d. klass. Mlert. 1,1898, pi. IV, 25. — 2k Head, p. 403 (,v’ s.). — 25 Hcad, p. 216 (n«s.). — 26 Head, p. 296 (iv s.). — 27 Head, p. 111.

— 2S Imhoof, Gr. âlù7izcn, p. 529, pi. i, 2 ; flead, p. 262 (époque romaine).

— 29 Newton, Biscoi : 771, dédicace à Alh. Kikè et Heslia Boulaia. — 30 C. inscr. (jr. II, 3553 ; Fraenkel, /iisc/ir. r. Perg. Index ; Imhoof, Aliinzen d. Dynastie v. Penj. pi. 1, 8-13 ; u. 14-24 ; Hcad, p.S36 ; Bev. et. gr. 1913, p. 395 ; Collignon el Pon- tremoli, Pergame, 1900, ch. III. Le Nikèphorion ; ch. VI, Le sanctuaire d’Athèna Nikèphoros. — 31 Head, p. 652. — 32 Head, p. 6S2. — 33 Head, p. 557 (Tcmuos), p. 658 (Tabala on Lydie), 075 (Hièropolis), 683 (Philomelium), 687 (Temcnothyrae, Themisonium), 703 (Side), 726, 720, 734, 733 (Cilicie), etc. ; Slerretl, The Wolfe exped. lo Asia Minor, p. 161, n» 271 (Tschauch), p. 367, n» 532 (Glu Borlu).

— 34 Head, p. 862. — 35 Hcad, p. 730-752, 766, 767, 769-771, 784. — 36 Acschyl. Clioeph. 142 (148) ; Euripid. Pltoen. 781 ; cf. Dikaiosuné surun trône supporté par deux Nikès ailées, à Prymnessos de Phrygie, Hcad, p. C83. — 37 Cic. Verr. H, 4, 49 : « insistebal in manu Cercris dextra grande simulacrum puklierrime factum l’i'c-, (onVic » ;cf. Hcad, p. 137.-3» Paus. Il, 19, 6 ; cf. éd. Hilzig-Bluemner, 1, l,p. 576.

— 39 Salleldans Zeilschr. f. Num. Vlll, 334 ; Cntat. gr. coins Brit. JUus., lonia, 239, 260 ; Head, p. 893 ; cf. l’Aphr. Straleia do Mylasa et une Aphr. ’Avc.’xf,- :» ; sur une gemme, Gruppe, op. cit. p. 1353 ;LuciaD. Dial. deor. XX, 16. — ^ Jahrbuch d. Inst. I !C, 1894, .li-c/i. Anseig. 122. — H Head, p. 503. — »2 Bull. corr. hell. vu, p. 127 ; Ramsay dans Journ. of philologtj, XI, p. 147 ; Sterrott, An epigr. journey in Asia Minor, p. 234, n» 263. — *3 Head, p. 765. — *» Inscr. gr. Sic. II. 1034 (Rome). -<" Voir p. 831, note II. — *6 Sur celle inilucnce de l’art, cf. Baudrillarl, op. cil. p. 5, 13, 17. — <7 Hcsiod. Theog. 383.