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riale [fortuna]. ForLiinc et Victoire, tels sont les dons éminenls que l’Empereur a reçus des dieux ; par elles se manifeste le caractère divin de son autorité (cf. l’em- pereur tenant une petite Victoire, qui est posée sur le globe du monde : fîg. 1502, 1853 = 2343, 3985, 3986, 6502, 6999) ’. Le signe le plus éclatant de leur présence est la défaite des ennemis, sur les frontières et à l’inté- rieur même de l’Empire. Mais seul peut être heureux et victorieux le prince qui d’abord est pieux {Pius, Félix et, à partir de Septime Sévère, Invictus)’^ : Ainsi donc, à côté de la Victoire déesse d’Étal, chaque César adore et fait adorer sa Victoire personnelle, Victoria Aur/usli, Victor iajCaesaris ’, gage de son bonheur et du bonheur des peuples [Victoria Félix, Victoria Laeta) ’, de même qu’il adore et fait adorer la Fortune qui veille sur sa propre personne. En raison même de son caractère per- sonnel, Victoria Augusti prend les noms et titres du souverain. Les textes nous font connaître, par exemple, les Victoires de César Auguste, Galba. Otlion, Vespasien, Domitien, Antonin, L. Verus, Commode, Septime Sévère, Géta, Caracalla, Héliogabal, Alexandre Sévère, Gordien, Philippe, Gallien, Probus, Carus, Carinus, Constance Clilore, Constantin, Constanl^ Quand plusieurs princes sont associés à l’Empire, il est question tantôt de Vic- toria Augustoimm, Victoria Augustorum et Caesa- rum^, tantôt de Victoriae Augustorum. Chacun des Augustes et des Césars associés reçoit en efTet des dieux la grâce tutélaire d’une Victoire ; et chacune de ces Vic- toires doit être représentée par une image. A propos des présages qui annoncèrent la mort de Septime Sévère, Spartien raconte que trois petites Victoires en plâtre étaient placées, « selon la coutume », sur le podium du cirque : sur celle du milieu, qui fut précipitée à
Kiucli, L’arc de tr. de Saloniqtie, issto, pi. v. — * Cf. Cumont, Aîirhra, I, 2, p. 2S5-288,. et infra les rapports de Victoria et de Fortuna dans le culte.
— 2 Septime Sévère porte le litre tyininctus svir les monnaies ; Pius Fclix Jnvictus esi de règle à partir de Caracalla. Mais déjà Commode porte ces trois litres dans Uion Cass. LXXU, IS, 3 ; et Jules César avait été qualifié de Otb ; àvùr-.To ; dans la dédicace d’une slaluo : Dion, XLIII, 43, 3. — 3 c. inscr. lat. 11, 57lil ; 111, 12013, 1 ; XII, 2380 ; Xlll, 1672. Sur les monnaies, la formule ne se trouve pas avant Néron, mais devient très fréi|uenle ensuite : cf. Co- lien, Méd. imp. VII, Table des légendes, s. v. : Victoria ùomini en Asie Mineure, cf. llead, Hist. mm. 2’ éd. p. 706 (Anlioclic do Pisidie). — 4 Victo- ria Félix : Colien, op. cit. III, p. 183, Commode n" 839 et 841, Victoire volant cl lenanl un diadème ( ?) des deux mains ; Victoria Laeta, ibid. VI, p. 55, n" 30 et p. 69 n" 139-142 (Licinius), p. 114, n» 134 et p. 103, n" 501-507 (Con- stantin). — o c. inscr. lat. IX, 5904 : « sacerdos Augustac Victoriae Caesaris » à Ancône ; X, 3810 : « Victoria Caesaris Augusti Imperatoris «, ii Capoue ; VI, 198 et X, 6515 : « Victoria Imp(eratoris) Caesaris Vcspasiani Augusti », à Ifomc et à Cora ; III, 1072 : « Victoria Antonini Aug. «, à Apulum ; V, 4089 : « Victoria Aug. Antonini et Veri )•. statue de bronze doré, trouvée près de Betriacum : cf. VllI, 45S2 cl 8302 ; III, 7842 : « Victoria Commodi • ; VI, 790 : « Victm-ia Imp. Caesaris Commodi Antonini Aug. Pii Fclicis » ; VlU, 4383 : « Victoria l’arlhica Impp. Cacsa- rum .’^evcri cl Antonini « en 138 ; cf. 24C5 et 9024 ; 8435 : « Victoria Augg. Invic- lorum i>, Septime Sévère, Caracalla et Géta, à Sètif ; V, 7643 ; « nuniini Victoriae Imp. Cacs. :M. Aureli Antonini Aug. Invicii Prineipis » ; VIII, 4202 : Victoire de Caracalla, en 213 ; VI, 3734 = 310.58 = XIV, 2257 : « Victoria Acterna d(omini) n(05tri) Imp(eratoris) Caes(aris) Marc(i) Aureli Antonini Pii Kclicis Ang(usti) », Ilcliogabal en 220 ; III, 5944 : « Victoria Severi Alexandri Aug. .. ; VIII, 142G (Maxi- min ?) ; VI, 793 = XIV, 2158, Victoire de Philippe, en 244 ; VIII, 10832, temple et prêtre de ■> Victoria Ilcrculii Augusti i> (Maximien) ; Cohen, Méd. imp. VII, Table des légendes, p. 486 sq. : Victoria Galbae, Othonis, Severi, Antonini (Hélio- gabal), Alexandri, Gordiani, Gallieni, Probi, Carorum, Constantii, Constantini, Constantis ; Ilead, Hist. nmi. I" éil. p. 577, MîIKU aOJirriAKOr, à Kphèse.
— 6 C. inacr. lat. III, 4364 = 11082 (année 207), 10109 (ann. 211), 13439 ; VI, 789 ; VII, 390, 513 ; VIII, 70, 71, 905 (ann. 166), 2351, 2677, 4201 : .. Victoria Augus- torum et Caesarum ■• (pcut-èlro Carus, Carinus et Numérien), 4582 (M. Aurelius et L. Verus), 8303, 8 J04 : « Victoria Augusta Maxima Augustorum », 9195 : « Victoria Caesarum » ; XIV, 08, à Oslie ; Cagnat-Bcsnier, Année épigr. 1913, n» 30 (Sévère el «es fll») ; cf. aussi Merlin, Notes et documcnls (.Service des Antiq. de Tunisie), VI, 1913, p. 28, 33 ; Canlarelli, dans Ausonia, II, 1907, p. 200.
— 1 6’./n«cr.io/. VI, 794-790 : VIII, 1420, 4705. — « Spartiaii. .S’euer. 22, 3.— a C. inscr. lat. VllI, 4764 ; cf. 5290. — 10 Ibid. VI, 793 = XIV, 22.58, Philippe et
7454. — Victoire sur jplcs des Carpathes.
terre par le vent, était inscrit le nom de l’empereur ; les deux autres portaient les noms de Géta et de Caracalla *. En 303, dans une ville de Numidie, pour fêter le vingtième anniversaire (««cra vicennalia) de Dioctétien, la municipalité fait ériger plusieurs Victoires ; il y en avait sans doute quatre, en l’honneur des deux Augustes et des deux Césars’. Mais cette Victoire peut être encore plus spécialisée. En Italie, on invoque parfois la Victoria Redux Augusti"^, comme on invoque Fortuna Redu.x, qui lui permet de revenir dans la capitale de l’Empire. Très souvent la déesse emprunte à la titulature impériale une ou plusieurs épithètes géogra- phiques, désignant les contrées vain- cues : Victoria Arjnenicu, Britan- 7iica,Carpica{lig. 7-434), Germanira, Gothica, Medica, Parthica, Pontica, Sarmatica^’. Une Victoria Noreia, sans doute la même que Vica Noriceia, rappelle la conquête du Norique par Drusus et Tibère, à moins qu’elle ne soit la forme ro- manisée d’une divinité indigène ’^ Au Palatin, les Ré- gionnaires du iV siècle fontmention d’une Victoria Ger- maniana ou Germaniciana ’^ ; il est peu vraisemblable que l’on ait désigné sous ce vocable, en l’honneur de quelque empereur, l’ancien temple de la Victoire ; il s’agit plutôt d’un autre monument qui commémorait les victoires de Germanicus ou celles d’un prince vainqueur des Germains.
Sous ses divers aspects, la Victoire reçut des statues, des autels et des temples dans tout l’Empire ". Très nombreuses sont les dédicaces que nous avons con- servées. Elles le sont particulièrement sur les fron-
Otacilia, année 244. — " Dès l’époque de Trajan ; cf. C. inscr. lat. VllI, 2354 : « Victoria Parthica Augusti », à Timgad : 965 : « Vidoria Armeniaca Parlhica Medica Augustorum » (M. Aurèlc et L. Verus, année 166) ; 8303 : « Victoria Armeniaca Augustorum » ; 4583 : « Victoria Parthica » de Septime Sévère el Caracalla ; 4202 : « Victoria Germanica Augusta Imp. Caesaris M. Aureli Soveri Antonini » (année 213) ; 9961 : « Victoria Augusta Sarmatica Germanica » ; cf. 1420 : « Victoriis... Germau... » ; Gagnai, Année ipiijr. 1908, n" 201 ; <( Victoria Parthica Britannica Germanica Maxima Augusta Imp. Caes. M. Aureli Severi Antonini » (année 214 ; la Victoire est dite Parthica... Maxima, de même (jue Caracalla est dit Parthicus Maxitnus) ; 1913, n» 46 : « Victoria Bri- tannica Germanica Aug. ». Pour les monnaies, voir Cohen, Méd. imp. VII, p. 486 sq. s. V. Vicion’a Britannica (cf. III, p. 183, Commode n" 837 : VICT. BlilT. année 184), Carpica (cf. IV, p. 186, Philippe le Père, n» 107), Germanica, Gothica (Tacite, Probus, ConslantinI, Parthica (Septime Sévère, Caracalla, Macrin, Valé. rien, Gallien, Salouine), Pontica (cf. V, p. 207, Tacite, n» 129), Sarmatica ; Ilcad, op. cit. p. 802, Egypte : NIKH KATA TEPiMANliN (Domitien), NBIKII KATA UPETAN (dynastie des Sévères). Notre lig. 7434 d’après Duruy, Hist. des Homains, VI, p. 349 (monnaie de Philippe, Victoria Carpica). — 12 C. inscr. lat. III, 5193 à Celeia : « Marti, Ilerculi, Victoriae Noreiae » ; I, 1465 : « Veicae Noriceiac A. Poplicius D. C ?) llibertus) A ( ?) P. Postumius P. l{ibertus) Pau[lus] coir(arunl) = ciiraverunt » ; cf. Baudrillarl, op. cit. p. 52. — 13 Preller. Uie Refjionen d. Stadt Rom, 1846, p. 18, 19 et 187 ; Wissowa, op. cit. p. 128. Sur les nombreux niouunicnts élevés à Germanicus cf. Tacit. . n. 11, 83. — U Mention d’inio ara : C. inscr. lat. V, 7493 à Gliieri, autel ou statue : « inter qualtuor Icrminos » : X, 7269 il Païenne ; XII, 3l34 !iNimes ; Xlll, 6393, Wald-Dueren. Mentions de statues : 11, 1425, Saboraen Béliquo : « Victoriam Auguslam... neri punicpie iussit » ; III, 4168, Savaria en Pannonie Sup. : « signuin Victoriae» ; VII, 217, Maiicl)c ?tcr, slaluetle d’argent ; VIII, 2333, Timgad, en 160 ; 2354, Timgad, deux slalues h la Victoire parthi(iue de Trajan ; 4764, Macomades en Nuiuidie : « Victorias fecil ordo » ; 5290, Calania ; <, simulacra Victoriarum » ; 6907, Cirta ; « signum Victoriae » ; 7963, Kusicado : » slatuara cum tctrastylo » ; 7983, ibid. : « statuam aencam » ; 8310, Cuicul ; « Vicloriae Aug... statuam cum basi» ;9024, Auzia : u Victoriae Aug. L. Septimi Severi... statuam » ; 9343, Clierchell : « signuiu Victoriae » ; XII, 1340, Vaison, statue en bronze ; Xlll, 6453, Marbach : « Victoriam cum base » ; 6510, Schlossau, statue mutilée de Victoire tenant ini bouclier où est gravée la dédicace : ViclloriaeJ[Au[g..]. Meulions de temples : II, 402, Midoes en Lusitanie : •• Victoriae tcmplum C. Cantius Modeslinus ex palrimonio suo >; III, 5505, Bedaium en Nori’iiie ; « Victoriae vuguslae. .. lemplum uumiui cius a novo (ieril iussit », ann. 310 ; 11889, Augsbourg :« lemplum Martis et Victoriae» ; 13904, Salone : » acdcnr ? Victoriae velu[9lale collapsam... refecc] rint ; V, 7614, Pollcuza : « aedem Victo-
