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vie

Fig-

7470. — Victoire opiophore Je Pompéi.

lénistique ne reste pas moins sensible sur les Victoires simplement décoratives, multipliées par l’art romain. Leur symbolisme les désignait pour figurersurles monu- ments publics, principalement, sur tous ceux qui ont un caractère militaire ou triomphal. Elles couronnent le haut des étendards de la légion (fig. 874) et survolent la tensa des dieux dans la pompa du Cirque (fig. lo2i à lo-26 = 6802) ; elles accompagnent dans son char le triom- phateur (fig. 190’i, 1905, 2226J ou couronnenlle vainqueur assis (fig. 4440). Sur les arcs de triomphe, groupées par deux, elles remplissent de leur vol oblique les tym- pans (fig. 486, 488, 4079) " ; ou bien, debout sur les frises, elles développent de lourdes guirlandes - ; ou encore elles se tiennent en faction sur les piédes- taux des colonnes (fig. 488), sur les angles des piédroits ^ Sur l’arc de Bé- névent, demi-nues et age- nouillées près d’un brûle- parfum, elles tuent les taureaux du sacrifice * ; à Reims, elles sont assises aux angles de la voûte, parmi des monceaux d’armes ^ ; à Salo- nique, sur l’arc de Galère, une série de petites Nikès, abritées dans des niches à coquille, occupe toute une frise^. Sur le piédestal de la colonne Trajane. deux Vic- toires envolées soutiennent le cartouche qui renferme la dédicace (fig. 1788) ". De nombreux temples portaient des Victoires sur leurs acrotères (fig. 83) ; à l’Augusteum d’An- cyre, des Victoires éployaicnt leurs ailes parmi les feuil- lages des chapiteaux (fig. H62). La grande Victoire d’Os- tie, adossée à un pilier (fig. 7469), ornait un arc ou une porte monumentale* ; à Orange, une Victoire provient de la décoration du théâtre ’. Avec tout le répertoire orne- mental de l’art alexandrin le motif des Victoires a passé dansladécoration de la maison romaine. Lajeune déesse, aux formes sveltes qui se dégagent de la tunique flottante

’ s. Ri :instc],/li’jierl. reliefs, , p. 63 et 66 Bénévenl, 78-79 Besanron, 99 Cavailion (époque (l’AugiisIe), -50 Home, arc de Scptinic Sévère, 276 Rome, arc de Tiliis, 38i Saint-Kémy (cpoi|ue d’Augusle) ; Espérandicii, Bas-reliefs de la Gaule rom. I, -37 Caïaillon ; 341, 352 Vienne, débris d’arc ? ; II, 1405 Poiliers. — 2 S. Reinacli, op. cit. I,

p. 272 Rome, arc des Orfèvres ^IbitlA, p. 240 Rome, arc de Conslanlin ; 3S8, 390

Salonique,arc de Galère. —*y6irf. I, p. 61, 3el63, 3. — âlbid. I, p. 230-231 ; Espérau- dieu,op. cit. V,368l. —«S. Rcinacli, op. cit. I, p. 390-391. — 7 /6id. 1, p. 331, 4 : Gusman, L’art décoratif de Home, 1, pi. xxxix. — ^Aitsonia, 1910, pi. iv ; Jahrbuch d. Inst. 1911, Anzeiger, 178 ; Gazette d. heatir-arts, 1913, I, p. 168 (= noire fi». 7469). — 9 Espérandieii, op. cit. l, 251. A Bordeaui, Victoires allongées sur le larmier d’uue corniche ; ibid. Il, 1219, 1222. — 10 Notre fig. 7470 = Duruy, Uisl. des nomains, II. p. 597 (l’ompéi). Cf. Holbig, Wandgemâlde der Stadte Campatùens, n*» 9U2-939 ; avec l’altriliul du trophée, du bouclier, de la lance, du glaive, de la proue, de la palme, do la couruune, de la guirlande, de la corbeille, de la patère, du vase, de la corne d’abondance, de la cithare, de la ciste, sur un bige (938-939), avec Éros(93l), souvent denii-nuc ou avec le chiton fendu. On trouve aussi des scènes reproduisant des peintures grecques : Nikè survotant Zeus cl tenant des deux mains une couronne de laurier doré ai-dessus de la tète du dieu (102), Irophée bachique (565), Eros el l’sychè au pied d’une colonne surmontée d’une statuette de Nikè, sous un arbre (776). .Nikè couronnant un guerrier (910), N’ikè et roi hellénisti4|ue entourant un Irophée (941) : ;= notre fig. 7104 et /ter. d. études grecques, 1913, p. 392. — •’ Cf. une épigramme descriptive de l’Anthologie grecque, l., 59, où il est question de quatre Victoires portant sur leurs larges ailes Minerve, Vénus, Mars el Hercule, peinlurc de la maison de (jaius, sans doute le fils d’Agrippa el de Julie, le petit fils d’Auguste. — i’i Monu- menfi, Suppl. pi. xxivi ; Uusman, L’art décoratif de Rome, 1, pi. x«ivi, Victoire tenant un casipie (= notre fig. 7471), V. tenant un glaive, toutes deux posées sur la pointo des pieds ; 11, pt. Lxxit-i.xxiv, Victoire au geste de la verseuse : cf. I, pi. >ni, antéfiie en terre cuite, feniiuc aux ailes horizoutiiles et recourbées, vu costume ionien, debout sur un Iti-urou et teiiaul les liges de

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ou qu’enveloppe au contraire le chiton ionien, aux lon- gues ailes éployées, tantôt redressées et prolongeant la ligne élancée du corps, tantôt horizontales et se re- courbant un peu par recherche d’archaïsme, se retrouve dans les fresques de Pompéi (fig. 7470) ’ dans celles de lamaison de Livie au Palatin ’fig. 2.516)" et dans les stucs de la Farnésine (fig. 7471) ’-. Ce sont les mê- mes Victoires que l’on voit autour d’un trophée ou d’un palladium, sur des cuirasses de statues impériales(fig. 4339) qui reproduisentdes œuvres delà toreutique alexan- drine ’ Elles reparais- sent aussi comme motifs de broderie ", de même que l’on voit figurer la déesse sur des mosaï- ques romaines, dans des sujets empruntés à la peinture grecque (fig. 3250) "^. Enfin, les Vic- toires jouent un rôle dans l’art funéraire (fig. 4436)"^, soit qu’elles se mêlent à la troupe des petits Amours ’ soit qu’elles fassent fonction

de caryatides aux angles des sarcophages", soit qu’elles soutiennent le cartouche d’une épitaphe ou le médaillon d’un portrait ’^

Les principaux attributs de la Victoire romaine, sous l’Empire, sont : lacouronne du triomphe, de tradition très ancienne à Rome [coroxaj, — la palme, introduite comme récompense dans les jeux de Rome en 461 = 293, « tran- slata e Graecin more i^^", et devenue l’attribut caracté- ristique de Victoria, " pahnarisJJea » -’, — la bandelette, seulement comme attribut funéraire (fig. 4436), la guir-

portant un casque.

rinceaux ; II, pi. Lxxwiu, même attitude ; pi. i.xxxv, stucs du tombeau dos Anicii, II" s.. Victoire aanl la paluie sur l’épaule et s’appuyant sur un bouclier. Voir aussi Gusman, Villa d’Hadrien, p. 235, fig. 349, slucs. — 13 s. Koiuach, Jtépert. stat. I (Clarac), p. ISl Louvre, 561 coll. Pourtalès, 563 Madrid, 974 Villa Albani, 582 Londres, 587 Capitole, 592 Vatican, 599 Turin ; Helbig-’loulain, Guide, 184, S17, 716 ; Amelung, Scutpt. d. Vatican. Muséums, II, n** 248 et pi. xi.v, n" 420 et pi. i-xu : Héron de Villefosse et Micbon,J/»5. du Louvre, Catal.somm.d. marbres ant. n" 1150 (Trajan) ; cf. supra III, 2, mixebva, p. 1312. — It Héron de Villefosse et Michon, op. cit. n* 2362, Victoire sur la tunique d’une dame romaine, de l’époque des .Antonins ; cf. une Victoire au candélabre, sur le manteau brodé de Lycosoura = notre fig. 5638. — ’^ La figure 52.50 représente la lutte d’Apollon et de Marsyas ; une mosa’i'que de Kairouan reproduit la lutte d’Allièna cl do Poséidon : Jahrbuch d. Inst., 1908, .4n :eiffer, 209,fig, I ;C. r. Acnd. /nscr. 1907, p. 797. — 16 Bartoli, Ant. xepolcri, pi. lxix. Faut-il donner une signification 5vmboli<|ue à certains motifs, par exemple à celui des Victoires taurootones ? Cf. un sarcophage provenant de l’hypogée des Licinii Crassi sur la Via Salaria ; Mélanges École de Hvmc, 1885, pi. xii ; S. Reinach, Répert. reliefs. H, p. 197, 1. — ’^ S. Reinach. op. ci(. Il, p. 198, 2 el 3 ; III, p. 120, 2 ; p. 244, 2 ; Espé- randieu, op. cit. I, 48 (Tauroentum), 166 (Arles), 512 (Baguols) ; III, 2199 ; V, 4311 (Meli) ; Seure dans Revue archéol. 1913, I, p. CI (Sofia) ; ^Men. Jalireshefte, VIII, 1900, «ciA/a(/,67(Kphése). — I8S. Reinach, op. ci’/. II, p. 197, 1 : p. 447, 3 (avec Érosct Psyché) ; Slatz ot lluhn,.1ii(. liildir. in Rom,n" 2220,2227-28, 30f.6, 3153, 3384, etc. — 19 S. lUiuacb, op. cit. Il, p. 515, 4 ( C. i/iscr. /a(. VI,I3137) ; p. 198, 3 ; III, p. 108, 4 (couronne anépigraphe au-dessus de deux captifs), p. 120 1 el 2, p. 338, 2, p. 350,2 ; Mali el Duhn, op. ci*, index, s. v. 4’ic(oi’icii ; Espérandieu, op. cit. I, 48, 59 ; cf. 512, où V. tient une draperie encadrant un buste ; V, 4139 ; voir aussi C. iiiscr. lat. XIII, 6626. - 20 T. Liv. X, 47, 3. — 21 Apul. Met. Il, 4, p. 24, éd. Vliet ; il s’agit de statues posées sur un globe el qui, les ailes éployéts, semblent repousser du bout du pied leur point d’appui pour s’envoler, » iiec ut hacrent et jani volare creduntiir •-.