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recliligiie, regarde le sud ; elle était prolongée à Test de la ferme, sur une dizaine de mètres, par un mur bas entourant une cour secondaire ; à l’ouest s’étendait un jardin. Vers le milieu de la façade s’ouvrait l’entrée principale (a), une grande et solide porte à double bat- tant, peinte en rouge ; elle donnait dans une cour à peu près carrée, garnie sur trois côtés d’une galerie couverte formant péristyle. Les colonnes de pierre soutenant l’auvent reposaient sur un soubassement continu, haut de m. 90. . l’un des angles de ce préau, un bassin (6) était destiné à recevoir l’eau des toitures et correspon- dait avec une citerne. Le portique servait, pour ainsi dire, d’antichambre aux appartements situés à l’ouest, tandis que sur les côtés nord et est s’étendaient les locauxd’exploi- lalion. Tour- nant à gauche, par la galerie, nous arrivons à une logelte, lé- gèrement en re- trait sur les au- tres bâtiments (c), le poste du viLLicLS, sans aucun doute. Les restes d’un lilcontre le mur du fond indi- quent qu’elle était habitée nuit et jour ; unefenêtredon- naitsur la cam- pagne et le che- min conduisant

à la ferme. En /’une seconde pièce isolée et de destination indéterminée ouvrait sur la cour. l’ius loin, un corridor d conduisait à un espace que le passage d’une roule moderne a empêché de fouiller. En e se trouvait la cliambre à meules. La salle g, donnant sur la galerie, était un trirUnium ; on y a retrouvé les restes d’un lit de table. De nombreux instruments agricoles étaient amoncelés en A, qui servait, sembie-t-il, de magasin. Dans l’angle nord-ouest sont groupés la cuisine (/ ;, le bain [p, q, r) et l’étable [t). Un foyer en dalles réfrac- taires (j) occupe le centre de la cuisine ; dans l’angle de droite, un escalier (A-) conduisait à l’étage supérieur ; contre le mur du fond, en /, était adossé le laraire. En m une caisse de plomb fixée en haut de la paroi servait de réservoir d’eau. Un robinet fournissait l’eau fraîche à la cuisine, tandis qu’un tuyau la conduisait dans une chaudière (o), placée sur le praefuniiuiii (n), où chauf- fait l’eau du bain’. La cuisine donnait accès au bain placé derrière elle. On reconnaît ea p l’apodijlerium, la salle où l’on se déshabillait ; en 7 le tepklariuin, salle tiède ; en r le caldarium. bain chaud avec sa piscine [s). Ces trois pièces étaient pavées de mosaïques ; les deux dernières, construites sur un hypocausle chauflé par le praefurnium, avaient en outre leurs parois tapissées

I Pour le délail de cet appareil de chauffage 1res perfectionné cf. Xo- tizie Heoli ’car,, 189*. p. 209, fig. i ; Mau. «ôm. Milleil. IX (1894). p. 353 sq. — * De La Blaocliére cl (iauckler, Catalûyue du matée Ataoai a. ii

de briques creuses où circulait la chaleur. La piscine s recevait directement l’eau chaude de la chaudière o, placée de l’autre côté du mur. Ce bain, réduit à ses pièces essentielles, était aménagé sinon avec luxe, du moins avec une parfaite entente du confort. Il est curieux de constater qu’il se trouvait porte à porte avec l’étable [t) ; ce local, dont la destination ne saurait faire de doute, puisqu’on y a retrouvé des squelettes de che- vaux, de porcs, de poulets, dépendait de la cuisine ; peut-être avait-il, dans l’angle qui n’a pu être fouillé, une sortie sur le dehors ; mais en tout cas, pour passer de la cour à l’étable, les bètes devaient traverser la cuisine. Tandis que les pièces de l’angle sud étaient couvertes en terrasse, un étage s’élevait au contraire, à l’angle

nord, au-dessus de la cuisine et du bain. Il est difOcile de se rendre compte deladisposilion de ces chambres

supérieures, écrasées par le poids des cen- dres. Elles ren- fermaient, sem- ble-t-il, surtout des provisions ; dans la cuisine des soupentes contenaient des jarres de vin que l’on mettait vieillir ; une abondante vais- selle de verre et de terre semble aussi avoir été précipitée d’en haut ; elle garnissait sans doute les chambres à coucher réservées à la famille qui dirigeait l’exploitation de la ferme. A ce pavillon surélevé de l’angle nord-ouest faisait pendant un autre pavillon à l’angle nord-est, au- dessus des pièces D-J, auquel on accédait par l’escalier K. Il contenait des chambres d’habitation ornées de stucs assez finement peints ; c’était là le bel apparte- ment de la maison, celui qui, évidemment, était réservé au propriétaire. Séparés par le vaste local AA’A", qui n’avait pas d’étage, les deux pavillons ne communi- quaient pas entre eux ; ils s’élevaient, comme deux tou- relles, à chacun des angles, sur la face postérieure du bâtiment. Nous pouvons nous en figurer l’aspect d’après l’image que nous olFre une mosaïque africaine de Ta- barka- i fig. 71S3). En façade, la ferme ne présente qu’un mur rectiligne, avec la porte et la loge du villicis. Der- rière le mur s’étend une cour, bordée, semble-t-il, d’une colonnade ; au second plan, le corps de bâtiments posté- rieur est flanqué de deux ailes à un étage, formant tours d’angles.

Les parties de la ferme de Boscoreale dont nous n’avons pas encore parlé étaient réservées à l’exploita- tion agricole du domaine. Ouvert largement sur la cour,

pi. Il (= notre fig. 7483) ; cf. ScliuUen, Arch. Aiizeiger, XIV (1899), p. C7, lig. i ; RoslOMZcw, Jahrb. d. /ml. XIX (UOi), p. Ii5 ; Gauckler, //iwi,/. des mus. de la TuHitie (I91U), n" 910.

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